Accueil > Les Cousins > Bolivie > Chávez et Morales lancent pour 1,5 milliard de dollars de projets
Par l’Agence France-Presse
Shinaota, Bolivie, Le vendredi 26 mai 2006
Le président vénézuélien Hugo Chavez et bolivien Evo Morales ont annoncé vendredi à Shinaota, en pleine zone des planteurs de coca, le lancement « historique » d’une série de grands projets de développement portant sur 1,5 milliard de dollars et financés par le Venezuela.
Ces accords resserrent encore les liens politiques et économiques entre La Bolivie et le Venezuela. C’est la quatrième fois que MM Chavez et Morales se rencontrent depuis le début du mois de mai.
Vêtu d’un poncho et coiffé du « lluchu » (bonnet andin) Hugo Chavez a lancé :
« Nous sommes là pour travailler, pour fonder une nouvelle alternative face aux politiques néo-libérales et aux accords de libre échange ». « Je me sens très fier c’est un jour historique », a rétorqué Evo Morales. « C’est la première fois de son histoire, que la Bolivie va commencer à industrialiser ses hydrocarbures ».
Le vice-président cubain Carlos Lage a aussi assisté à cette cérémonie à Shinaota en présence de cinquante mille paysans venus à pieds, en bicyclettes ou en bus dans cette zone du Chapare (700 km à l’est de La Paz), fief politique d’Evo Morales et aussi plus importante zone de plantations de coca du pays.
À son arrivée à Shinaota, M Chavez avait réaffirmé que les États-Unis avait donné « le feu vert » à « une conspiration » contre le gouvernement bolivien.
Cuba, la Bolivie et le Venezuela ont signé un Traité de Commerce des Peuples (TCP) destiné à concurrencer les traités de libre échange entre le Chili, le Pérou et la Colombie avec les États-Unis.
Ce soutien massif du Venezuela sert aussi au MAS (Mouvement vers le socialisme), le parti de M. Morales, a lancer sa campagne politique avant la prochaine Assemblée Constituante en juillet prochain.
L’investissement total de 1,5 milliard de dollars est fournis par PDVSA, la compagnie publique vénézuélienne. Les accords, qui seront signé formellement vendredi soir à La Paz par des hauts fonctionnaires porte sur la construction de deux usines de séparation du gaz à Santa Cruz et Tarija (sud), un complexe pétrochimique destiné à transformer le gaz en polyéthylène, plastique, résine et fertilisant.
Le Venezuela achètera aussi de grande quantité de soja à la Bolivie contre la fourniture à son partenaire de 200 000 litres de diesel par mois.
La compagnie vénézuélienne PDVSA et la bolivienne YPFB vont s’associer pour industrialiser le gaz naturel, principale richesse de la Bolivie, qui détient la deuxième réserve d’Amérique du sud avec 1,55 milliard de mètres cubes.
Le président Morales a nationalisé les hydrocarbures le 1er mai dernier et donné six mois aux compagnies étrangères (dont Total (France), Repsol (Espagne), Petrobras (Brésil), Exxonmobil (États-Unis), British gas (GB), pour négocier de nouveaux contrats avec YPFB.
Plusieurs conventions portent aussi sur l’industrialisation de la feuille de coca pour un usage médical, la culture du thé et du café organique et l’agriculture.