Portada del sitio > Breves > Cacerolazo du 8N en Argentine, l’opposition et l’extrême droite derrière (…)
Avec comme épicentre l’Obelisco puis la Place de Mai, la manifestation du 8N a été marquée par une forte présence des opposants macristes et du PRO, principaux fournisseurs des banderoles comme ils l’ont eux même reconnus.
Pourtant, ils s’en défendaient encore la veille, insistant sur le caractère spontané du 8N. L’opposition avait notamment tenté de déguiser certains de ces militants en citoyens indépendants protestants contre le gouvernement ; c’est le lièvre levé lors d’une émission de radio, la journaliste croyait avoir à faire à un citoyen indépendant qui appelait à manifester le 8N , lorsqu’elle s’est rendu compte que celui-ci était en fait attaché parlementaire d’un député du PRO .
Le PRO et l’opposition rangée derrière Macri voulaient faire croire que nombre de manifestants sont des citoyens lambda qui souhaitent exprimer leur ras le bol du gouvernement actuel, et tout cela dans la plus grande spontanéité. Curieuse posture plutôt que de s’assumer comme une vraie opposition capable de faire des propositions.
Dans les rangs , à noter également le dirigeant piquetero Raúl Castells, le responsable des Confederaciones Rurales Argentinas (CRA), Mario Llambías et le dirigeant d’extreme droite Alejandro Biondini, à la tête du parti non officiel, Nuevo Triunfo, à cause son idéologie antisémite. Et aussi le Partido Popular de la Reconstrucción (PPR) (proche des ex militaires), nostalgiques de la dictature qui protestent contra la vague de procès contre le terrorisme d’Etat. Se trouvaient aussi des radicaux, socialistes, péronistes dissidents.
Une participation hétérogène qui ne dément pas la lecture qu’en avait de Hebe de Bonafini à la tête des Mères de la Place de Mai, soulignant les liens de certains participants avec des secteurs liés à la dictature, relevant au passage que le 8 novembre n’est autre que la date anniversaire du tortionnaire et répresseur.... Alfredo Astiz.
Des manifestations ont aussi eu lieu à Rosario, Córdoba, Paraná, San Miguel de Tucumán et Mendoza. Des messages avec une éventuelle convocation pour un 6 D, ont été vus dans les quartiers chics de Barrio Norte, Recoleta et Palermo.
De son coté , la présidente Cristina Fernández de Kirchner a rappelé quelques heures avant la manifestation, aux dirigeants politiques de ne pas se priver de que "dire ce qu’ils pensent et ce qu’ils veulent pour le pays", puisque « l’Argentine vivait un moment de liberté d’expression comme elle en a connu peu avant, et une démocratie réelle ou chacun peut dire ce qu’il pense », "si un secteur a des revendications définies, il faut les dire clairement ».
El Correo, Paris 9 novembre 2012
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