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21 janvier 2003

"C’est le début de la fin de l’empire américain" selon l’historien Howard Zinn

 

Par Judith Lachapelle
La Presse

Attablé devant une soupe chaude, Howard Zinn réfléchit à la question. Dans 50 ans, comment les historiens percevront-ils cette période que nous traversons depuis le 11 septembre ? Il y a peut-être autant de points de vue sur l’Histoire qu’il y a d’historiens, note-t-il. « Je vous livre le mien. Je crois que les gens regarderont en arrière en disant : C’était le début de la désintégration de l’empire américain. »

À 80 ans, l’historien américain Howard Zinn a eu une vie rythmée au fil des guerres qui ont secoué la planète. Pilote de bombardier durant la Deuxième Guerre mondiale, il a observé de près celles du Vietnam et du Golfe, en passant par les ravages de la politique américaine en Amérique latine, sans oublier les crises internes américaines telles que vécues par les Noirs ou les femmes. Son dernier livre, Histoire populaire des États-Unis, s’est vendu à près d’un million d’exemplaires depuis 1980. Et depuis le 11 septembre, il est de plus en plus invité à donner des conférences, comme celle qu’il a livrée hier soir à l’UQÀM. Le temps qui passe ne l’a pas assagi, loin de là. Alors, le déclin de l’empire américain, c’est une bonne nouvelle ? Il rit. « Je pense que les États-Unis ont joué un rôle nuisible dans le monde, dit-il. Le 11 septembre doit être un signal d’alarme pour les gens, pour qu’ils examinent les politiques de leur pays. (...) Si les États-Unis n’avaient pas de bases militaires partout sur la planète, s’ils n’intervenaient pas un peu partout autour du monde, les attentats du 11 septembre ne serait pas arrivés. »

Jamais, dit-il, il n’a senti une telle opposition à une guerre avant même que les bombes aient commencé à pleuvoir. « Je pense que de plus en plus de gens aux États-Unis se demandent si une guerre en Irak est une bonne chose. Le premier réflexe des Américains est d’appuyer spontanément le président. Mais s’ils sont mieux informés et qu’ils y pensent, ils commencent à se poser des questions. »

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