Accueil > Notre Amérique > Bush tente une virée en terre hostile en donnant des leçons à l’Amérique Latine.
Par El Correo
Paris, le 7 mars 2007.
Le président américain George W. Bush a estimé que le modèle économique préconisé par Hugo Chavez était voué à l’échec et aggravait la pauvreté, à la veille d’une tournée en Amérique latine destinée à mettre en garde contre les dangers du populisme et de l’isolationnisme.
Dans un entretien publié mercredi par cinq journaux d’Amérique latine, M. Bush a aussi minimisé la portée du rassemblement contre sa venue, prévu à Buenos Aires avec M. Chavez et possiblement Evo Morales, dans un stade de football de 40.000 personnes assises, le jour où le président étasunien sera de l’autre côté de la frontière en Uruguay protégé para 1500 agents de sécurité, un porte-avions, six avions Galaxy, un C-17 de transport y cinq KC-135 dans l’aéroport de Carrasco Uruguay.
M. Bush s’envole jeudi pour l’Amérique latine pour convaincre les dirigeants d’Amérique du sud que leur intérêt est dans la démocratie, le libre échange et la coopération, donc dans les Etats-Unis, et aussi pour les détourner de ce que son administration appelle les "fausses promesses" de dirigeants préconisant une autre voie, comme M. Chavez. Le discours de ce dirigeant semble avoir trouvé une audience accrue au cours des derniers mois en Amérique Latine.
"Je crois fortement qu’une industrie dirigée par le gouvernement est inefficace et augmentera la pauvreté", a répondu M. Bush à une question sur le modèle économique de M. Chavez fait de nationalisations et des implicationes gouvernementales fortes.
"Les Etats-Unis emportent donc dans la région un message favorable aux marchés ouverts et aux gouvernements ouverts", a-t-il dit très crispé.
M. Bush a reconnu que le modèle libéral et les accords de libre échange qu’il prône pouvaient tarder à produire des résultats concrets et susciter des "frustrations vis-à-vis des gouvernements, mais cela ne veut pas dire qu’il faille revenir à quelque chose qui, je crois, ne marchera pas".
Il a donc implicitement mis en garde les dirigeants sud-américains contre le risque de faire le jeu des protectionnistes étasuniens que veulent arreter les importations d’Amérique Latine : "les gens [latinoaméricains] ne devraient pas considérer comme acquis le fait que les Etats-Unis veuillent des accords commerciaux. En fait, il y a un fort sentiment protectionniste aux Etats Unis. Je résiste fermement à ces tentations".
Il a ainsi qualifié de "très importantes" les discussions à venir avec son homologue brésilien Luis Inacio Lula da Silva sur les négociations internationales dites du "cycle de Doha" pour supprimer les barrières commerciales.
Il a minimisé l’importance de la manifestation annoncée à Buenos Aires avec Hugo Chavez : "il y a des rassemblements de rue dans de nombreux endroits où je vais. Et mon attitude consiste à dire : "j’aime la liberté et le droit des gens à s’exprimer. J’apporte un message de bonne volonté à l’Uruguay et à la région".
M. Bush s’exprimait dans Estado Sao Paulo, El Pais, El Tiempo, Prensa Libre et Reforma, journaux du Brésil, d’Uruguay, de Colombie, du Guatemala et du Mexique, étapes successives de son voyage en Amérique latine jusqu’au 14 mars.