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La socialiste Michelle Bachelet, élue avec plus de 53 % des voix le 15 janvier, a été officiellement investie samedi présidente du Chili. C’est la première femme à accéder à la fonction suprême dans ce pays andin.
Por Federico Quilodran
Associated Press. Santiago, Le samedi 11 mars 2006
Âgée de 54 ans, Michelle Bachelet a prêté serment devant le président du Sénat Edouardo Frei, lors d’une cérémonie au Congrès, à Valparaison près de Santiago. Le président sortant Ricardo Lagos a enlevé son écharpe présidentielle, rouge, blanche et bleue, et l’a remise à Edouardo Frei, qui en a ceint la nouvelle présidente, souriante et détendue.
De retour dans la capitale Santiago, la nouvelle présidente a prononcé son premier discours officiel, appelant à l’unité nationale « après les divisions du passé », une référence aux années de la dictature Pinochet (1973-90). « Le passé est le passé, mais nous ne voulons pas refaire les erreurs de ce passé », a-t-elle déclaré depuis le balcon de la résidence présidentielle.
Michelle Bachelet a désigné fin janvier son cabinet, tenant une promesse de campagne en accordant la moitié des portefeuilles à des femmes. Parmi les postes clés, Michelle Bachelet a nommé Viviane Blanlot au ministère de la Défense, un poste que la présidente élue a elle-même occupé entre 2002 et 2004 sous le mandat du président sortant Ricardo Lagos.
Mme Bachelet est la troisième femme à être élue directement présidente d’un pays d’Amérique latine, après Violeta Chamorro qui a dirigé le Nicaragua de 1990 à 1997, et Mireya Moscoso, qui a présidé au destin du Panama de 1999 à 2004.
Fille d’un général mort sous la torture du régime Pinochet, Michelle Bachelet a elle-même connu les geôles de la dictature, ainsi que l’exil, en Australie puis en Allemagne de l’Est, alors communiste.
Cette pédiatre de formation est mère de trois enfants et a été mariée deux fois, un sujet encore sensible dans un pays très catholique comme le Chili. « Femme, divorcée, socialiste, agnostique : tous les péchés réunis », plaisante-t-elle. La présidentielle du 15 janvier était la quatrième élection libre au Chili depuis le départ du pouvoir du général Pinochet en 1990, après 17 ans de dictature.