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L’association internationale de scientifiques du monde tropical ATBC(Association for tropical biology and conservation) a appelé solennellement les gouvernements à mettre un terme à l’orpaillage illégal dans les espaces protégés en Amérique du sud.
"La situation a atteint des proportions critiques particulièrement en Guyane française, au Guyana, au Surinam, au Vénézuela et au Brésil". "Des dizaines de milliers de chercheurs d’or artisanaux ont envahi les parcs nationaux et réserves naturelles, où ils dégradent les fleuves et rivières, contaminent les eaux au mercure (utilisé pour agglomérer l’or), se livrent au braconnage, détruisent la forêt et menacent les populations locales indiennes", dénonce le communiqué.
L’ATBC, qui compte plus de 1.400 membres dans 65 pays, appelle les gouvernements à déployer rapidement dans les parcs les forces de sécurité et les moyens de surveillance adaptés, ainsi qu’à réguler strictement la vente de mercure utilisé pour amalgamer l’or.
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Dégâts de l’orpaillage clandestin en Guyane
Les associations écologistes s’indignent des dégâts sur l’environnement provoqués par l’essor "dramatique de l’orpaillage clandestin" en Guyane, et de l’inertie des pouvoirs publics, dans un communiqué commun reçu mardi à Paris.
"L’Etat se donne-t-il les moyens de faire respecter la loi en Guyane?" interrogent les associations locales (GEPOG, Kwata, Umanart, Kulalasi et SEPANGUY) et le WWF (Fonds mondial pour la nature).
L’exploitation clandestine de l’or prend des proportions "qui dépassent l’imaginable", selon ces associations, qui citent "10.000 travailleurs clandestins sur des camps d’orpaillage, 30 barges flottantes sur le fleuve Approuague et 12 camps d’orpaillage dans la Réserve naturelle des Nouragues".
L’orpaillage est destructeur pour l’environnement: déforestation sur plusieurs dizaines de km, berges des fleuves éventrées, utilisation à haute dose du mercure (qui permet d’amalgamer l’or).
Le mercure rejeté dans les fleuves se concentre dans l’organisme des poissons, consommés par la population amérindienne locale. Il peut entraîner des malformations du foetus et des troubles neurologiques graves. L’Institut national de veille sanitaire recommande aux Indiens de limiter leur consommation de poisson, en contradiction totale avec leur mode de vie.
"Cette situation ne peut être maîtrisée que si l’Etat (...) se donne les moyens matériels et humains indispensables pour combattre définitivement ces pratiques clandestines", jugent les associations, dont le cri d’alarme est relayé à Paris par le Comité français pour l’UICN (Union mondiale pour la nature).
Source : Agence France Presse