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4 janvier 2005

Rébellion d’extrême droite et état d’urgence proclamé dans la région d’Apurimac au Pérou

 

Le président péruvien Alejandro Toledo a déclaré samedi soir l’état d’urgence dans la région d’Apurimac au sud-est du pays où un groupe ultra-nationaliste a investi samedi matin un commissariat et retient dix policiers en otages.

Par l’Agence France-Presse
Lima, le samedi 1er janvier 2005

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La proclamation de l’état d’urgence par le chef de l’État permet l’utilisation des forces armées en plus de la police. « C’est une affaire d’État », a indiqué M. Toledo, en soulignant qu’il était « à la tête de cette opération » et qu’il avait « confiance dans la police et les forces armées ».

L’assaut du commissariat de la petite ville de Andahuaylas (30 000 h), située à 400 km au sud-est de Lima, par 150 réservistes a fait sept blessés, cinq policiers et deux assaillants, selon des sources hospitalières.

Antauro Humala, ancien commandant à la retraite et leader du groupe ultra-nationaliste « Etnocacerista », a lancé l’assaut au petit matin et occupe depuis le commissariat. Il exige la démission du président Toledo, accusé d’être « corrompu » et de vendre le pays aux intérêts chiliens.

« Nous n’abandonnerons pas le commissariat avant la démission de Toledo, mais nous sommes aussi disposés à discuter », a déclaré Antauro Humala à la presse.

Il a ajouté que son frère Ollanta, actuellement en Corée du Sud, allait le rejoindre pour diriger le mouvement.

Celui-ci, depuis Séoul, a publié un communiqué, cité par Radio Programma, appelant les Péruviens à « se soulever » contre le gouvernement d’Alejandro Toledo.

« C’est le moment de nous soulever et de démontrer à la caste politique antipatriote que le peuple péruvien est capable d’assumer une attitude virile quand il est trompé par un gouvernement qui, jour après jour, perd de sa légitimité et se met en marge de la légalité », déclare le communiqué, qui ajoute que « l’insurrection populaire est dans ce cas un devoir ».

Le président de la Commission de défense du congrès, Luis Iberico, a qualifié l’appel d’Ollanta Humala de « subversif », affirmant qu’il n’avait eu « aucun écho au sein des forces armées et encore moins parmi la police » et soulignant que celui-ci, comme son frère, « aura à répondre (de ces actes) devant la justice ».

Le premier ministre péruvien Carlos Ferrero a affirmé que le gouvernement ne permettrait pas à « un groupe minoritaire de subversifs », lié selon lui aux trafiquants de drogue, de « nuire par des actions violentes à la démocratie et aux lois péruviennes ».

Un Conseil des ministres extraordinaire s’est tenu samedi soir au palais présidentiel de Lima en présence d’Alejandro Toledo.

Un détachement de la police a été envoyé d’urgence à Andahuaylas pour rétablir l’ordre.

« Le groupe Etnocacerista a pris en otages le commandant Miguel Angel Canga, trois officiers et six sous-officiers » de la police, a indiqué la police nationale péruvienne dans un communiqué.

Le mouvement Etnocacerista tire son nom de celui d’un général-président du Pérou, Andres Caceres, qui a résisté farouchement aux soldats chiliens après la guerre du Pacifique (1879-1883) perdue par le Pérou contre le Chili. Ce mouvement à la fois ultra-nationaliste et indigéniste fait aussi souvent référence à la grandeur de l’empire inca.

Le département d’Apurimac, une région assez pauvre et montagneuse vivant essentiellement de l’agriculture, est le berceau de ce petit mouvement ultra-nationaliste.

Le frère d’Antauro Humala, mis à la retraite mercredi dernier, avait fomenté un soulèvement militaire en octobre 2000 contre le gouvernement du président Alberto Fujimori, un mois avant que celui-ci ne quitte le pouvoir devant la multiplication des accusations de corruptions.

Lima, le lundi 03 janvier 2005

Les soldats péruviens prennent position autour du commissariat

Les forces armées péruviennes ont commencé à prendre position à 14h3O autour du commissariat d’Andahuaylas (400 Km au sud-est de Lima) qui est depuis samedi aux mains de 150 rebelles ultra-nationalistes exigeant la démission du président de La République Alejandro Toledo, selon la chaîne de télévision officielle TNP.

Des tirs ont été entendus un peu plus tôt dans les rues de la ville et quatre blessés ont été admis à l’hôpital, a-t-on indiqué de sources hospitalières à Andahuaylas.

Le chef des rebelles ulta-nationalistes Antauro Humala a déclaré lundi après-midi à la station de radio de Lima RPP qu’il avait proposé une trêve de trois heures aux forces armées.

Une centaine de jeunes sympathisants qui ont brièvement porté l’ex-commandant Humala en triomphe sur leurs épaules se sont massés devant le commissariat en soutien au groupe de rebelles.

Craignant les francs-tireurs les soldats fouillent les maisons autour du commissariat et ont ordonné à la population de quitter le centre ville d’Andahuaylas (30 000 habitants).

Malgré les multiples avertissements des autorités des milliers d’habitants d’Andahuaylas sont sortis lundi matin dans les rues brandissant des drapeaux et des ballons blancs en signe de paix.

Le gouvernement avait averti Humala d’une action imminente s’il ne se rendait pas lundi à midi comme il l’avait annoncé publiquement dimanche soir.

Les négociations se poursuivent avec les rebelles

Le ministère de l’intérieur a annoncé lundi soir à l’AFP que sept soldats étaient aux mains des rebelles portant le nombre d’otages à dix-sept au total. Auparavant le nombre des otages s’élevait à dix policiers.

« Les nouveaux otages sont sept soldats capturés mardi après-midi par des sympathisants du mouvement ultra-nationaliste à proximité du commissariat », a ajouté la même source.

Selon des radios locales le nombre des otages pourraient s’élever à dix-neuf, 13 policiers et 6 soldats.

L’ex-commandant Antauro Humala discutait encore lundi soir à 3HGMT dans la mairie d’Andahuaylas (400 km au sud-est de Lima) avec le chef de la police péruvienne le général Felix Murazzo pour mettre fin à l’occupation du commissariat. Le défenseur du peuple (médiateur) Rosa Maria Pazos participe à la réunion.

Avant la réunion de lundi soir Huamala avait déclaré devant la presse qu’il était disposé à remettre ses armes mardi à 07H30 (12H30 GMT). Cette proposition a été refusé par les autorités, a indiqué la télévision.

Un groupe de 150 réservistes rebelles appartenant au mouvement « Etnocacerista » s’est emparé du commissariat d’Andahuaylas (30 000 habitants) dans la nuit du Nouvel An. Les affrontements ont déja fait quatre morts dans les rangs de la police, un militant ultra-nationaliste tué et 14 blessés.

Ce Mouvement ultra-nationaliste prône le retour à la pureté de l’empire inca, à l’autarcie économique et à la nationalisation des intérêts étrangers particulièrement chiliens et nord-américains. Il déclare vouloir fusiller les « traitres » et les « corrompus ».

Le gouvernement péruvien instaure un couvre-feu à Andahuaylas

Les autorités péruviennes ont instauré lundi un couvre-feu dans la ville d’Andahuaylas (400 km au sud-est de Lima) afin de reprendre le contrôle du commissariat qui a été investi par un groupe de rebelles ultra-nationalistes dans la nuit du Nouvel an.

Selon le communiqué de la police publié lundi, le couvre-feu est instauré dans la ville d’Andahuaylas (30 000 habitants) à partir de 18h00 pour une durée de douze heures. Le communiqué ajoute que le droit de réunion est suspendu en vertu de l’état d’urgence décrété dimanche par le président Alejandro Toledo pour permettre l’intervention des forces armées.

Le groupe ultra-nationaliste « Etnocaceriste », qui retient dix policiers en otage, exige la démission du président péruvien. Une fusillade a déjà fait samedi quatre morts dans les rangs de la police.

Les soldats péruviens et les policiers encerclaient lundi en fin d’après-midi le commissariat, patrouillant dans les rues de la ville andine et fouillant les maisons proches du commissariat à la recherche de francs-tireurs.

Une centaine de jeunes continuent à soutenir ouvertement les ex-réservistes rebelles ce qui gêne l’action des force de l’ordre, a indiqué la chaîne de
télévision TPN.

D’autre part un représentant du Défenseur du peuple (médiateur) et un prêtre catholique mènent encore des négociations avec le dirigeant rebelle Antauro Humala qui s’est emparé dans la nuit du Nouvel an du commissariat à Andahuaylas, a indiqué le bureau du Défenseur du peuple.

De son côté le chef du groupe ultra-nationaliste Antauro Humala a déclaré qu’un membre de son groupe « etnocaceriste » avait été tué lundi dans une fusillade avec la police.

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