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9 mars 2008

La guerre et la paix pour l’Amérique Latine.

par Sandra Russo *

 

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Dans le film Miss Sympathie, Sandra Bullock était un agent de police qui devait s’infiltrer dans un concours de beauté pour découvrir je ne sais quelle affaire. Les candidates pour être reine étaient des stéréotypes de femmes mono-neuronales, des blondes idiotes des villages du sud des Etats-Unis, ces mêmes villages où le jour le plus intéressant de l’année est Halloween. Des filles idiotes mais sans méchanceté. Et sans même un peu morbidité proprement dite. La morbidité étasunienne, pour le grand public, c’est la stupidité.

Quand elles devaient parler en face du micro et démontrer qu’elles n’étaient pas seulement des tas de « femelles », mais aussi des cœurs palpitants et des esprits éveillés, les candidates se rejoignaient sur un point : à l’heure de raconter au jury "de quoi elles rêvaient", toutes disaient : "à la paix mondiale".

La morbidité étasunienne, je disais, pour le grand public, c’est la stupidité. Mais en privé, en petit comité, entre les lignes, au fond, dans l’arrière cour, à la rigueur, à en juger par les faits, je crois, la morbidité étasunienne est terrible. Il n’y a pas, et il n’y a jamais eu de limites quand, dans différentes occasions historiques, les États-Unis se sont sentis menacés ou attirés par quelque chose. La morbidité pour manipuler la réalité et pour la transformer en un discours pour des débiles mentaux est terrible. Comme est terrible, et déconcertante, la docilité de ses agents multiplicateurs locaux.

Les idées déployées au « Sommet de Rio » d’hier par le président Uribe ont politiquement suivi cette ligne patriarcale, typique de la politique extérieure étasunienne, de "se réserver le droit", quand elle n’a pas de droit. Soutenir de façon timide mais indubitablement l’idée "d’aller chercher le terrorisme là où sont les terroristes" est morbidement stupide, mais c’est par des stupidités que sont souvent mortes des millions de personnes. Par stupidité, des guerres se sont déclanchées et une haine ancestrale s’est installée. Cette politique a déjà donné d’innombrables preuves de ce qu’elle cache d’autres mobiles. Violer l’espace aérien d’un autre pays en se réfugiant derrière le fait que ce celui qu’on cherchait à assassiner était "un sombre terroriste " explique clairement que la « Maison » se réserve le droit de qualifier des gens comme "assassinables", l’espace aérien du pays voisin comme "violable" et les recommandations des groupes et les sommets de pays comme " contournables ".

Si Uribe souscrit -en bon fils de Bush- à cette idée, lui, comme Bush, qu’il le dise ou pas, se réserve le droit de faire l’incorrect et après de demander des excuses. Ceci est en soi-même une menace, comme les États-Unis sont aussi une menace.

"La paix mondiale", comme le répétaient les aspirantes étasuniennes au titre de reine, n’est absolument rien. Les blondes tarées répétaient cela comme qui on dit je suis bonne, regard quel cul que j’ai. Bush dit cela. Je suis bon, dommage pour cette petite question des otages en Colombie : C’était la Colombie, déjà ? Quel dommage que cela soit presque résolu par un populiste, enfin, et bien, qu’Uribe dépasse la ligne, ha, ha, ha, la ligne, et qu’ils s’entretuent, et voila !

La paix mondiale n’est rien. C’est à peine un sandwich de circonstance si banal, qu’il peut être répété par des aspirantes au titre de reine de beauté, sans rien dans la tête. Si on n’a rien dans la tête, alors, on peut se mettre à parler de comme ce serait beau un monde où la paix règne. Mais la paix régionale c’est l’unique chose importante ces jours ci. La paix régionale n’est pas dans l’agenda étasunien.

La paix latinoaméricaine, pour les Latino-américains, devrait être l’unique chose importante en ces jours. Et c’était un soulagement d’écouter hier l’éventail des présidents de cette nouvelle Amérique Latine qui, sauf la Colombie, n’est déjà plus menacée par des organisations guérrilleras et se débat dans des processus démocratiques qui cherchent à se donner du courage réciproquement. Pour la paix il y a une équipe. Il peut y avoir des récalcitrants, mais en Amérique Latine aujourd’hui il n’y a pas de vices charnels. Nous avons la politique.

Traduction de l’espagnol pour El Correo de  : Estelle et Carlos Debiasi

Página 12. Buenos Aires, le 8 mars 2008.

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