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22 février 2017

Ici en Europe nous savons que Macri est l’un des leurs

 

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Dès les années trente, chaque fois que le capitalisme entre en crise, le libéralisme se défait des habits démocratiques et retourne à ses origines. Ils trompent les peuples en cherchant quelqu’un qui dit avec des mots choisis ce que les peuples désorientés veulent écouter.

A chaque cycle historique, comme si c’était une malédiction, les peuples recommencent à voter pour leurs propres bourreaux. Mais pas tous. Telle est la controverse en Amérique Latine. Aux puissants, il ne semble pas si simple de retourner. C’est pourquoi, pour faire peur à ceux qu’ils ne convainquent pas, ils emprisonnent ceux qui protestent. En particulier ceux qui ont une tête et un cœur. Par exemple, Milagro Sala. Cette bagarre nous la partageons des deux côtés de l’Atlantique. Les amis et les adversaires traversent les océans et se retrouvent. C’est pourquoi, nous, ici, en Espagne, nous nous sentons emprisonnés avec Milagro.

Macri se rend en Espagne, et Madrid doit le saluer comme Chef d’État d’un pays frère. Nous connaissons les règles du protocole, mais ça fait mal parce que :

  • Nous savons que Macri fait souffrir nos sœurs et frères argentins.
  • Nous savons que Macri a promis durant la campagne de ne pas toucher aux programmes sociaux, mais il est entrain de semer l’Argentine de pauvres et d’indigents.
  • Nous savons que Macri recommence à tuer symboliquement les victimes du terrorisme de l’État et nous savons que Macri méprise les droits de l’homme.
  • Nous savons que Macri fait partie de cette internationale conservatrice qui appuie des coups d’État parlementaires et qui défend l’esclavage par les dettes des pays de la périphérie, y compris l’Argentine.
  • Nous savons que Macri est avec les juges et non avec la justice, qu’il est avec les entreprises multinationales et non avec les coopératives, qu’il est avec ceux qui contaminent et non avec les contaminés.
  • Nous savons que Macri est avec le langage de l’empire et non avec les langues indigènes, qu’il est avec les tortionnaires et non avec les torturés, qu’il est avec Satan bien qu’il ait toujours eu un compte dans quelque banque du vieux Vatican.
  • Nous savons qu’il est avec Juan Pablo II mais ne peut pas être avec le Pape Francisco.
  • Nous savons que Macri est avec ceux qu’ils expulsent et non avec les expulsés, qu’il est avec les financiers et non avec les hypothéqués, qu’il est avec les groupements pétroliers et non avec la Mère Terre.
  • Nous savons que Macri est un président taché par le scandale des paradis fiscaux et nous savons qu’il a le coeur où repose son portefeuille.
  • Nous savons que Macri lève la voix défendant les droits de l’homme dans les pays qui essaient de gouverner pour les majorités mais il maintient injustement emprisonnée une femme, Milagro Sala, parce qu’ elle n’a pas peur de ce monde doré et pourri que représentent les Macri de ce monde.
  • Nous savons que Milagro est avec le verre de lait pour les enfants et Macri est avec les fonds vautour.
  • Nous savons que Milagro est la vie de la solidarité et des pauvres, et Macri un souvenir maladroit du Roi Midas qu’ils n’ont jamais enterré avec tout son or.

En Espagne nous tombons sur Macri mais nous nous souvenons de Milagro. Et ici, à Madrid, nous rappelons au Président de l’Argentine que les présidents passent mais la solidarité des peuples reste, qu’il restera dans l’histoire comme un triste moment de retour en arrière, tandis que Milagro Sala vit dans chaque peuple qui n’a pas peur des puissants. Macri, comme Rajoy, comme Trump, comme Temer sont le fantôme lugubre du néolibéralisme et Milagro c’est la réponse que toujours les hérauts de la mort vont trouver chaque fois qu’ils touchent la dignité du peuple. C’est pourquoi nous sommes avec Milagro. C’est pourquoi nous savons que Macri n’est pas l’un des nôtres parce que c’est, de toute évidence, l’un d’entre eux. Un de ceux de toujours.

Un de ceux qui nous se mettent en action pour éviter qu’ils recommencent à nous voler la démocratie.

Rafael Mayoral * et Juan Carlos Monedero **

* Rafael Mayoral. Député de Podemos et ** Juan Carlos Monedero Profeseur de Sciences politiques et cofondateur de Podemos.

Página 12. Buenos Aires, le 22 février 2017.

Titre original : « Macri est l’un des leurs »

Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diaspora par : Estelle et Carlos Debiasi

Complement d’nformation : Video en esp Diputaé Iñigo Errejón contre Macri au Parlement espagnol.

El Correo de la Diaspora. Paris, le 22 février 2017.

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