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23 juin 2023

Argentina : « Terres rares et coltan : avec le lithium, l’activité minière cachée que Morales veut aussi protéger à Jujuy »

 

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Parallèlement au lithium, la province a progressé dans le suivi d’autres minéraux demandés par les entreprises technologiques et automobiles. Les zones où ils se trouvent...

L’administration pro-minière de Gerardo Morales à Jujuy ne se concentre pas uniquement sur l’exploitation du lithium, qui est déjà l’un des piliers d’un gouvernement provincial qui a fait de la concession aux entreprises étrangères de ce type de ressources un choix politique.

Les modifications constitutionnelles promues par le président, qui ont suscité une protestation populaire massive et une répression sans précédent depuis des décennies sur ce territoire, visent également à protéger une autre activité cachée, également liée à l’extraction de minéraux à grande échelle : tels que les « terres rares » et le coltan, très demandés par les entreprises automobiles et technologiques des pays développés.

La présence de « terres rares » à Jujuy a déjà été documentée par des organisations tels que le SEGEMAR (Service géologique minier argentin) et reconnue par les membres de GEMERA, l’organisation qui regroupe les entreprises impliquées dans l’exploration minière dans le pays.

La disponibilité du coltan a également été soulevée par des géologues de la chambre minière de Jujuy, qui ont confirmé les réserves de columbite-tantale dans différentes régions de Salta et Jujuy.

L’évolution de ces exploitations à l’avenir nécessite précisément les modifications promues par Morales en termes de droits de propriété, avec l’inclusion de dispositifs juridiques visant à promouvoir les expulsions des communautés indigènes et la criminalisation de la protestation sociale.

Qu’est-ce que le coltan ? Ce matériau fait partie intégrante de divers composants de l’industrie électronique actuelle. Ordinateurs, téléphones portables, téléviseurs à écran plat, appareils photo numériques et jeux vidéo contiennent tous quelques grammes de ce minéral bleu-vert.

Le coltan : une autre obsession technologique

Son utilisation s’étend à l’aéronautique et même au développement de centrales nucléaires. Ce minéral est un intrant essentiel pour la fabrication des condensateurs, car il est un conducteur d’électricité efficace - on estime qu’il est jusqu’à 80 fois plus rapide que le cuivre. Actuellement, le coltan se vend en moyenne à environ 400 000 dollars la tonne.

La pression sur la demande de ce minerai a conduit au génocide qui a débuté en 1998 en République du Congo, territoire qui concentre 80 % des réserves mondiales de ce minerai.

Au cours des deux dernières décennies, le besoin en minerai a ouvert la recherche au-delà du continent africain. Les entreprises ont commencé à effectuer de nombreuses recherches dans le monde entier.

L’Australie, la Thaïlande, le Brésil, le Canada, l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Malaisie ont participé à l’enquête, qui a donné des résultats plus ou moins positifs. Ce groupe a ensuite été rejoint par la Colombie et le Venezuela.

En Argentine, GEMERA a constaté la présence de ce minéral dans différentes régions des provinces de Córdoba, Catamarca, La Rioja, Tucumán, Santiago del Estero, San Luis et Salta. Cette combinaison colombite-tantalite a également été trouvée à Abdón Castro Tolay, dans le département de Cochinoca de Jujuy.

En Argentine, GEMERA a constaté confirmé la présence de ce minéral dans différentes régions des provinces de Córdoba, Catamarca, La Rioja, Tucumán, Santiago del Estero, San Luis et Salta. Cette combinaison columbite-tantalite a également été trouvée à Abdón Castro Tolay, dans le département de Cochinoca de Jujuy.

À la mi-août 2018, des géologues de Tucumán ayant des fonctions au sein de la Chambre des Mines de Jujuy ont reconnu l’existence de ces réservoirs près de la rivière Las Burras, bien que, ont-ils souligné, le coût d’extraction soit encore bien supérieur aux bénéfices que les entreprises minières pourraient obtenir en plaçant le produit sur le marché international.

Depuis Cinq ans cependant, la demande de coltan connaît un essor sans précédent.

Les « Terres rares » sont également dans le collimateur des compagnies minières à Jujuy

Les « terres rares » sont une combinaison de matériaux tels que le lanthane, le lutécium, le scandium, l’yttrium, le cérium et le néodyme, entre autres, qui ne sont présents que dans certains massifs granitiques.

L’existence de réserves de ces éléments a été confirmée au cours des dernières décennies par des techniciens du bassin minier de Jujuy, autour de communautés telles que Querusiyal, dans le département de Tilcara, au cœur de la gorge de Humahuaca.

Des représentants de l’Institut de géologie de l’Université nationale de Jujuy ont également déclaré à plusieurs reprises avoir localisé des « terres rares » au nord de Salinas Grandes et à l’extrême sud des Sierras de Tusaquillas.

Un autre endroit où ces matériaux ont été détectés est Mina Pirquitas, un gisement situé dans le nord-ouest de Jujuy où la société canadienne Silver Standard Resources exploite de l’argent, du zinc et de l’étain.

À l’instar du coltan, ces minéraux sont recherchés par les constructeurs automobiles qui promeuvent les véhicules hybrides, les sociétés de téléphonie mobile et les propriétaires d’entreprises de fibre optique.

La Chine contrôle le marché des « terres rares ».

Le monopole sur cet ensemble d’éléments est détenu par la Chine, qui contrôle environ 90 % de l’offre mondiale. La puissance asiatique a pris le contrôle du marché des « terres rares » à la fin des années 1990, lorsque les États-Unis ont fermé la mine de Mountain Pass, en Californie, dans le cadre de leur politique de gestion de l’environnement.

Depuis, le bloc européen et les pays à forte production technologique comme le Japon, la Corée et, bien sûr, les États-Unis, dépendent de la production chinoise, qui s’élève en moyenne à 120 000 tonnes par an.

La valeur marchande des « terres rares », qui sont extraites par des procédés très polluants, varie en fonction du matériau : ces dernières années, elle a oscillé entre 60 et 5 000 dollars le kilo, l’europium étant l’élément le plus valorisé.

Les prévisionnistes financiers, comme la banque d’investissement suisse UBS, estiment que la demande de ces minerais augmentera d’au moins 300 % au cours des cinq prochaines années, sous l’effet de l’augmentation des ventes de véhicules électriques - qui incorporent au moins 1 kilo de « terres rares » dans la mécanique de leurs moteurs - et de l’installation accrue d’éoliennes - qui incorporent près de 200 kilos de ces matériaux.

Face à ces chiffres et à la perspective d’une exportation à terme de ces éléments, tant Morales que les dirigeants des mines argentines et transnationales se lancent dans un business qui promet des millions de la part d’un premier monde « accro » aux nouvelles technologies.

Patricio Eleisegui para Iprofesional->https://www.iprofesional.com/]

Iprofesional. Buenos Aires, 23 de junio de 2023

Traduit de l’espagnol par : M. L. Stirnemann

El Correo de la Diaspora. Paris, le 23 juin 2023

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