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Trois éléments sont utiles pour comprendre les dilemmes débattus dans l’actuel processus électoral au sein de la société vénézuélienne. Leurs dimensions marquent des bornes dans le continent et obligent à penser aux tendances et au destin du chavisme comme du projet historique.
Le premier est que durant cette dernière décennie, ce pays a connu le grand nombre de scrutins électoraux (présidentielles, législatives, régionales et des referendum), comparé à tous les autres pays de l’hémisphère. Le deuxième est que l’abstention a accompagné chaque processus comme un acteur muet et sourd aux angoisses sociales et à leurs manières complexes de s’exprimer. Et le troisième élément, c’est que le chavisme s’est transformé en force politico-sociale avec des réussites électorales consécutives majeures, obtenues avec la plus grande participation électorale rapportée à la population du pays, et les plus grands triomphes consécutifs.
Au cours des cent dernières années, seuls deux cas s’approchent de cet étrange record. Les deux ont été des nationalistes comme Chávez et aux origines civiles, bien qu’ avec des styles différents : Getulio Vargas, qui a gouverné le Brésil quatre fois (la première comme dictateur en 1930, les suivantes par un vote écrasant), et José Marie Velasco Ibarra, qui a gagné cinq fois la première magistrature à l’Équateur, toutes par le biais du vote et qui cinq fois a été démis par des coups militaires provoqués par l’Ambassade des États-Unis.
La première fois que les Vénézuéliens ont voté plus ou moins librement fut en 1947, depuis ce temps-là nous avons eu 13 élections présidentielles et autant de législatives, jusqu’en 2006. Pour élire des gouverneurs il a fallu attendre jusqu’en 1998, depuis cette date on a voté quatre fois pour des gouverneurs et des maires, la dernière en 2008. De six referendum connus en 170 ans de République, un a été fait par la dernière dictature en 1957 (plusieurs mois avant qu’elle ne fût renversée) et cinq ont eu lieu durant ces 11 années de régime bolivarien.
Quand on fait le total des élections pour chaque pays depuis 1985, dans aucun cas, on parvient à la somme des scrutins connus au Venezuela depuis 1998, et encore moins à la quantité de confrontations électorales pour une seule force.
Depuis novembre 1998 le chavisme s’est présenté en 16 occasions à l’opinion électorale de la population. Un total de cinq referendum nationaux, quatre élections pour les autorités régionales, quatre pour choisir des parlementaires et trois élections présidentielles. Au-dessous de ces rendez-vous électoraux, sont rassemblés plus de 115 millions de votes émis den dix ans, pour un pays d’à peine 28 millions d’habitants en 2010. Une telle masse de votants et d’élections doit s’inscrire comme une expansion géométrique de la liberté politique formelle.
Le chavisme a été battu en deux occasions. Aux premières élections régionales de 1998 (49,61 %, sur 27,99% du chavisme), et au referendum de décembre 2007, par une différence de moins de deux points.
Malgré le poids accablant du vote obligatoire sur les gens, l’abstention a progressé de 1983 à 1998 à un rythme de 15 % du recensement pour chaque nouvelle élection. La pire a été en 1993, avec 39,84 % et un président démocrate-chrétien élu avec 17 %.
Dès 1998, où elle fut aussi élevée (36 %), la pire abstention a commencé à changer de cours, bien qu’au referendum de 2000 elle surprît avec 76 % de non vote dans les villes, pire abstention dans l’histoire du pays.
Analysé dans une dynamique à dix ans, le résultat est plutôt opposé : dès 2006, sous l’impact des transformations sociales et culturelles, le rythme d’abstention a baissé tendanciellement. Aux présidentielles de 2006 la participation électorale a été de 74,5 % ; au referendum de 2007, de 61,3% ; aux élections des gouverneurs et des maires en 2008, de 66,6% et pour l’Amendement en 2009, 70,3 %.
Cependant, sous cette tendance se cache un danger : le pendule abstentionniste se déplace de la droite vers la gauche. Le manque d’enthousiasme de l’électorat de droite a commencé à apparaître dans ceux de gauche et tend à grandir.
Pour ce 26 septembre le Parti socialiste Uni du Venezuela (PSUV) estime autour de 50 % l’abstention, mais d’autres thermomètres signalent des alertes. Bien que personne ne doute déjà que le chavisme gagnera les Législatives, la perception des tableaux politiques, syndicaux et sociaux intermédiaires est que beaucoup voteront pour deux raisons qui sont une seule : préserver les conquêtes sociales et que le gouvernement Chavez ne soit pas en danger en 2012.
Avec ces deux alternatives dans l’esprit de millions de chavistes, et une abstention aussi glissante que les angoisses qu’elle contient, le 26, la révolution bolivarienne vivra deux épreuves en un seul acte : contre la droite, et celle du respect de soi même.
Traduction libre de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi
Página 12 . Buenos Aires, le 20 septembre 2010.
* Modesto Emilio Guerrero. Journaliste et écrivain vénézuélien.