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24 janvier 2019

Venezuela 2019, une autre intervention caricaturale US en Amérique Latine

par Carlos Debiasi

 

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Sous la conduite des États-Unis, l’Internationale oligarchique de la restauration conservatrice a appuyé sans réserve le terrorisme d’État des États-Unis d’Amérique, comme ce fut démontré en Irak, Libye et Syrie, sans que le désastre leur serve de leçon. Avec Bolsonaro, Piñera et Macri comme tête de pont, 11 des 14 pays qui composent le Groupe de Lima, ont immédiatement appuyé la restauration de la « cour arrière » ou de la Doctrine Monroe. Dans la continuation de la claire démonstration de l’arrogante Politique extérieure des États-Unis d’Amérique qui ayant terminé la Conquête de l’Ouest s’attaque dès 1903 à celle du Sud, le « Corollaire Roosevelt » est né. Le 22 Janvier 2019 le Vice-président des États-Unis Mike Pence lance une nouvelle agression : « Pence to Venezuelans : ‘ Maduro is à dictator’ » :

Caricatures US sur la Política du Big Stick ou du Grand bâton :

Caricature de William Allen Rogers (1904)
récréant un épisode « Les voyages de Gulliver ».
« Vete, pequeñín, y no me molestes » New York World, 1903,

Caricature intitulée « Go Away, Little Man, and Don’t Bother Me » (Casse-toi minus, et ne me gêne pas) parue dans le New York World, en 1903, faisant allusion aux négociations du traité Herrán-Hay portant sur les droits d’accès à l’isthme de Panama.

Caricature de Theodore Roosevelt usant de la doctrine Monroe
pour tenir les Européens hors de République Dominicaine..



Chronologie des Interventions US en Amérique Latine :

 1923 La Doctrine Monroe déclare que l’Amérique Latine est considérée e comme « sphère d’influence » pour les États-Unis.

 1846 : Les États-Unis entreprennent une guerre contre le Mexique, pays qui est finalement forcé à céder à son belliqueux voisin du nord la moitié de son territoire, y compris les devenus aujourd’hui très riches et puissants États de Texas et de Californie.

 1854 : La marine des EU bombarde et détruit le port nicaraguayen de Saint Jean du Nord. L’attaque est survenue après une tentative officielle d’imposer le séjour au yacht du millionnaire Cornelius Vanderbilt, qui avait conduit son navire au port précité. Le bombardement a facilité le chemin à William Walker.

 1855 : L’aventurier us William Walter, opérant pour les intérêts des banquiers Morgan et Garrison, envahit le Nicaragua et se proclame président. Pendant ses deux années de gouvernement il envahira aussi les pays voisins du Salvador et du Honduras, s’annonçant également comme chef d’État dans les deux nations. Walker a restauré l’esclavage dans les territoires sous son occupation.

 1898 : Les États-Unis déclarent la guerre à l’Espagne au moment où les Cubains indépendantistes avaient pratiquement battu la force militaire coloniale. Les troupes US occupent l’Île de Cuba, ne reconnaissent pas les patriotes cubains et l’Espagne se trouve obligée de céder aux États-Unis les territoires du Puerto Rico, Guam, Philippines et Hawaï.

 1901 : Les forces US d’occupation font inclure dans la Constitution de la nouvelle République de Cuba l’infâme Amendement Platt, grâce à qui les États-Unis s’arrogeaient le droit d’intervenir sur les sujets cubains chaque fois qu’ils l’estimaient convenable. Depuis on a aussi forcé Cuba à louer à perpétuité un morceau du territoire national pour l’usage des Forces navales US : La Base Navale du Guantanamo.

 1903 : Les États-Unisl « stimule » la scission du Panama qui à cette époque fait partie de la Colombie et acquiert des droits sur le Canal de Panama. Des années après, l’ex-président Théodore Roosevelt - l’instigateur réel de la scission du Panama dirait : « J’ai pris la Zone du Canal tandis que le Congrès débattait. On a payé à la Colombie par la suite la somme ridicule de 25 millions de dollars en compensation. »

 1904 : La Constitution Nationale est promulguée au Panama. Il y a un alinéa qui prévoit l’intervention militaire US quand Washington le croira nécessaire. La construction du Canal de Panama s’initie immédiatement. Plus tard, les États-Unis rempliront la zone de bases militaires et en 1946 fonderont la tristement célèbre l’École des Amériques, entre ses murs passeront presque tous les dictateurs et répresseurs de l’Amérique Latine.

 1904 : L’infanterie de marine usaméricaine débarque dans la République Dominicaine pour étouffer un soulèvement armé contraire aux intérêts US. Un an après, à propos de l’intervention dans ce pays, le Président Theodore Roosevelt déclare que les États-Unis seraient « le gendarme » dues Caraibes.

 1906 : Les investissements usaméricains à Cuba, qui en 1885 représentaient 50 millions de pesos cubains,atteignent le chiffre de 200 millions. En août de cette année éclate une insurrection contre le président marionnette Estrada Palma, qui sollicite l’intervention militaire des EU. Les estasuniens débarquent et désignent comme contrôleur William Taft.

 1907 : République Dominicaine : Les États-Unis ont obtenu que le gouvernement dominicain lui octroye la recette des revenus douaniers, statut qui se maintiendra pendant 33 années consécutives.

 1908 : Les troupes US interviennent au Panama. Dans la décennie suivante elle le fera quatre fois plus.

 1910 : Des Marines occupent Nicaragua pour soutenir le régime d’Adolfo Díaz.

 1911 : Mexique : Pour « protéger » des citoyens étasuniens, le président William Taft ordonne le déplacement de 20 000 soldats à la frontière sud et de huit bâtiments de guerre en face des côtes de Californie.

 1912 : Des Marines envahissent le Nicaragua et cela marque le début d’une occupation qui se maintiendra presque continuellement jusqu’à 1933. La même année (1912) le Président Taft déclare : « N’est pas loin le jour où trois étoiles et trois franges dans trois points équidistants délimiteront notre territoire : l’une au Pôle Nord, l’autre au Canal de Panama et à la troisième dans le Pôle Sud. L’hémisphère complet de fait sera le nôtre en vertu de notre supériorité raciale, comme moralement c’est déjà le cas » .

 1914 : La Marine des États-Unis bombarde la ville portuaire du Veracruz, une attaque apparemment motivée par l’arrêt de soldats US à Tampico. Le gouvernement mexicain s’excuse, mais le président Woodrow Wilson ordonne que la marine de guerre attaque Veracruz. Cent soldats mexicains, quelques cadets de l’École Navale et des groupes civils résistent avec héroïsme. Il y a 300 morts. Les occupants restent pendant quelques mois.

 1915 : Les Marines occupent Haïti pour « restaurer l’ordre ». Un protectorat s’établit, qui restera jusqu’à 1934. Le secrétaire d’État William Jennings Bryan, après avoir informé de la situation haïtienne a commenté : « Imaginez-vous cela : des noirs parlant français »

 1916 : Des Marines US occupent la République Dominicaine et restent jusqu’à 1924

 1918 : Au Panama les Marines occupent la province de Chiriquí, pour « maintenir l’ordre public ».

 1924 : Des Marines envahissent le Honduras pour « servir d’intermédiaire » dans un affrontement civil. Un militaire hondurien assume le gouvernement provisoire. Le Honduras occupe le premier rang mondial dans l’exportation de bananes, mais les bénéfices sont pour la United Fruit Company.

 1925 : Des troupes US occupent la ville du Panama pour en finir avec une grève et pour maintenir l’ordre.

 1926 : Les États-Unis décident de créer au Nicaragua une Garde Nationale. Augusto César Sandino se propose de créer une armée populaire pour combattre les occupants étrangers.

 1927 : Au Nicaragua un capitaine des Marines menace Sandino pour qu’il se rende. Le rebelle répond : « Je veux une patrie libre ou mourir ». Les États-Unis réalisent alors le premier bombardement aérien sur l’Amérique Latine. Ils attaquent le village de El Ocotal. 300 nicaraguayens meurent sous les bombes et mitrailleuses US.

 1930 : En République Dominicaine débute la dictature de Rafael Leónidas Trujillo, un militaire surgi de la Garde Nationale, promue et entraînée par les États-Unis.

 1933 : Les États-Unis abandonnent le Nicaragua et laissent le contrôle du pays à Anastasio Somoza et à sa terrible Garde Nationale.

 1934 : Au Nicaragua est assassiné César Augusto Sandino, qui avait déposé les armes. L’assassinat a été ordonné par Somoza, avec la complicité de l’ambassadeur US Arthur Bliss Lane.

 1941 : Au Panama le président Arias est déstitué par un coup militaire avec à sa tête Ricardo Adolfo de la Guardia, qui d’abord avait élaboré son plan avec l’Ambassadeur des États-Unis. Le Secrétaire de Guerre Henry Stimson a déclaré à ce sujet : « Cela a été un grand soulagement pour nous, parce que Arias était très problématique et très pro-nazi »

 1946 : Les États-Unis ouvrent au Panama la tristement célèbre l’École des Amériques, pour la formation des militaires de l’hémisphère. Là ils ont formé, les principaux répresseurs des dictatures militaires du Brésil, Argentine, Uruguay, le Chili, l’Amérique centrale et divers autres pays.

 1947 : Les États-Unis commencent à imposer peu à peu un Traité Interaméricain d’Assistance Réciproque (TIAR).

 1952 : A Cuba, avec le consentement et soutien du gouvernement des États-Unis, le général Fulgencio Batista renverse Carlos Prío Socarrás et inaugure une tyrannie sanglante.

 1954 : La CIA orchestre le renversement du gouvernement démocratiquement élu de Jacobo Árbenz au Guatemala. Un poète guatémaltèque a décrit le gouvernement de Árbenz comme « des années de printemps dans un pays de tyrannie éternelle ». Ont suivi presque 40 ans de violence et de répression qui ont culminé dans la politique de « terre brulée » des années 80. Plus de 150 000 personnes ont perdu la vie.

 1956 : Au Nicaragua le poète Rigoberto López Pérez tue le dictateur Anastasio Somoza, qui comptait 20 ans au pouvoir avec l’appui des États-Unis. Le président Franklin Delano Roosevelt l’avait défini ainsi : « Il est un fils de pute, mais il est notre fils de pute ». Son fils Anastasio Somoza Debayle a prolongé la dynastie tyrannique pendant encore quelques années.

 1960 : Le président Eisenhower autorise la réalisation à grande échelle d’opérations secrètes pour abattre le gouvernement de Fidel Castro, qui était arrivé au pouvoir en janvier 1959 et commençait tout de suite une œuvre révolutionnaire de portée sociale extraordinaire et d’appui populaire. Les actions cachées incluaient l’assassinat du leader cubain, la création de bandes contre-révolutionnaires et le sabotage aux secteurs principaux de l’économie insulaire.

 1961 : Des forces mercenaires recrutées, organisées, financées et dirigées par les États-Unis envahissent Cuba par la Baie de Cochons (Plage Girón). En moins de 72 heures elles sont battues dans ce qui a constitué le premier grand échec militaire de l’impérialisme US en Amérique Latine.

 1961 : La CIA promeut un coup d’État contre le président élu de l’Équateur J. M Velazco Ibarra, parce qu’ il s’est montré trop amical avec Cuba.

 1964 : Le président du Brésil Joao Goulart, qui se proposait de réaliser une réforme agraire et de nationaliser le pétrole, est victime en un coup d’état soutenu et provoqué par les États-Unis.

 1965 : Les États-Unis envoient des milliers d’homme en la République Dominicaine pour réprimer un mouvement qui essayait de restaurer au pouvoir le président progressiste démocratiquement élu et antérieurement renversé Juan Bosch.

 1966 : Les États-Unis envoient des armes, des conseillers et des Bérets Verts au Guatemala, pour mettre en application une soi-disant campagne contre des insurgés. Dans un rapport du Département d’État il reconnaissait que : « pour éliminer une centaines de guérilleros, il faudra tuer peut-être 10 000 paysans guatémaltèques. Ils ont été 200 000 selon le CEH ».

 1967 : Un groupe de Bérets Verts ont été envoyés en Bolivie pour aider à trouver et à assassiner Ernesto Che Guevara.

 1968 : La CIA, organise une force paramilitaire considérée comme précurseur des ténébreux « Escadrons de la Mort ».

 1971 : Le quotidien The Washington Post confirme que la CIA avait essayé d’assassiner plusieurs fois Fidel Castro. Des années après, et au fur et à mesure que les documents secrets de la CIA furent déclassés, on a su que les tentatives se comptent par des dizaines et les plans par centaine.

 1973 : Les militaires prennent le pouvoir en Uruguay, appuyés par les États-Unis. La répression subséquente atteindrait des chiffres très élevés de population emprisonnée pour des raisons politiques. Un coup d’État incité et organisé par les États-Unis renverse le gouvernement élu du Président Salvador Allende au Chili, et installe au pouvoir le Général Augusto Pinochet qui sera à la tête d’une tyrannie longue et sanglante.

 1976 : Une dictature militaire prend le pouvoir en Argentine. Des années après on a déclassé aux États-Unis presque 5 000 documents secrets qui ont révélé la collaboration étroite et l’appui octroyé depuis les plus hauts niveaux du pouvoir à Washington aux militaires argentins, aux responsables de la mort d’au moins 30 000 argentins, une grande partie d’entre eux étaient des jeunes étudiants et des travailleurs. Récemment, le Département de l’État des EU a déclassé les documents qui impliquent directement l’ancien Secrétaire de l’État Henry Kissinger et d’autres hauts responsables usaméricains dans les crimes commis par la dictature argentine, qui ont mis en marche une campagne d’assassinats, de tortures et « des disparitions » après avoir pris le pouvoir. Kissinger fut impliqué dans les opérations du Plan ou Opération Condor, un réseau de coopération pour capturer et exécuter des adversaires politiques en Argentine, au Brésil, au Chili, en Uruguay, au Paraguay et en Bolivie.

 1980 : Les États-Unis augmentent l’assistance massive aux militaires du Salvador qui s’affrontent aux groupes de guerilleros du FMLN. Les escadrons de la mort prolifèrent ; l’Archevêque Romero est assassiné par des terroristes de droite ; 35 mille civils sont morts entre 1978 et 1981. La violation et l’assassinat de 4 religieuses par des sicaires des militaires fait que le gouvernement US suspend l’aide militaire... pour un mois.

 1981 : L’Administration Reagan commence la guerre des « contre » pour détruire le gouvernement sandiniste au Nicaragua. La CIA avance dans l’organisation des « contras » au Nicaragua. Ils avaient commencé l’année précédente avec un groupe de 60 agents Gardes de Somoza. Quatre ans après ils réussissent à se regrouper dans la « contre » presque 12 mille ex-gardes. Des 48 chefs militaires les plus importants de la « contre », 46 avaient été employés de la Garde Nationale. Les États-Unis ont aussi avancé dans la guerre économique contre le Nicaragua et dans les pressions exercées par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Le général Omar Torrijos, président du Panama, meurt dans un « accident » d’avion. Depuis ce temps-là le soupçon plane que la CIA a eu à voir avec la catastrophe, à cause du nationalisme patriotique de Torrijos et les relations amicales que son gouvernement soutenait avec Cuba.

 1983 : Invasion de la petite île caribéenne de la Grenade par cinq mille Marines des États-Unis. Les troupes US sont entrées peu de temps après qu’une conspiration ait sorti du pouvoir Maurice Bishop, un leader nationaliste de gauche.

 1989 : Les États-Unis envahissent le Panama pour arrêter celui qui était leur protégé, Manuel Noriega. L’opération a fait au moins 3 000 morts civils.

 1990 : Les États-Unis interviennent massivement sur le processus électoral du Nicaragua à travers des actions cachées et aussi publiques. Washington a ouvertement consolidé la coalition d’opposition, bien que de telles pratiques soient illégales selon la loi des Etats-Unis.

 2000 : Sous couvert de la « Guerre contre les Drogues », les États-Unis lancent le Plan Colombie, un programme d’aide massive civile et militaire à un pays qui a peut-être le pire record de non respect des droits de l’homme dans l’hémisphère. Le financement des États-Unis pour ce Plan est de 1 300 millions de dollars, dont 83 % sont destinés à la dépense militaire. Le Plan Colombie après s’est transformé en « Guerre contre le Terrorisme ».

 2002 : Les États-Unis ont appuyé et financé les éléments qui ont organisé le coup d’État manqué du 11 avril en Venezuela.

 2019 : Le Vice-président des États-Unis Mike Pence lance la nouvelle agression via Youtube : « Pence to Venezuelans : ‘Maduro is a dictator’ »

Toute personne qui sent ce bis repetita doit se manifester en défense du bon sens.

Carlos Debiasi pour El Correo de la Diaspora

Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diaspora par : Carlos Debiasi

El Correo de la Diaspora. Paris, le 24 janvier 2019

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