Un troisième ministre de Uribe démissionne en une semaine en Colombie

Par l’Agence France-Presse

Bogota, le mardi 11 novembre 2003

La ministre colombienne de l’Environnement, Cecilia Rodriguez, a présenté mardi sa démission au président Alvaro Uribe, devenant le troisième ministre à quitter le gouvernement en moins d’une semaine, a-t-on appris de sources officielles.

Le président a accepté «la démission irrévocable» de Mme Rodriguez qui n’a toutefois pas donné les raisons de sa décision, selon le palais de Narino, siège de la présidence.

Le départ de Mme Rodriguez qui était également chargée du logement et du développement territorial, témoigne des difficultés du président Uribe à maintenir la cohésion de son gouvernement après l’échec du référendum organisé à son initiative sur la corruption, le 25 octobre.

Le président qui dispose de faibles appuis politiques au sein du parlement qu’il a entrepris de réformer, est pourtant extrêmement populaire dans son pays.

Jeudi, le ministre de l’Intérieur Fernando Londono, jusque-là bras droit de M. Uribe, avait quitté ses fonctions après avoir provoqué une polémique en laissant entendre que le président songeait à renoncer à son mandat et à convoquer des élections anticipées.

Dimanche, c’était au tour de la ministre de la Défense Marta Lucia Ramirez de démissionner, en raison de contacts avec l’Espagne pour l’achat de matériel militaire considéré comme obsolète ou inutile par l’état-major de l’armée colombienne.

La vague de démissions se poursuit
Agence France-Presse
Bogota, le mercredi 12 novembre 2003

Le commandant des forces armées de Colombie, le général Jorge Enrique Mora, l’un des piliers de la lutte contre la guérilla dans le pays, a présenté sa démission, a annoncé mercredi la Casa de Narino, siège de la présidence colombienne.

Ce départ fait suite à la démission du chef de la police, le général Teodoro Campo, et du limogeage de son adjoint à Medellin, le général Leonardo Gallego. Il intervient aussi après les démissions des ministres de l’Intérieur, Fernando Londono, de la Défense, Martha Lucia Ramirez, et de l’Environnement, Cecilia Rodriguez.

Le général Mora, Mme Ramirez et le général Campo constituaient la colonne vertébrale de la politique de «sécurité démocratique» lancée par le président Alvaro Uribe (droite) pour affronter les groupes armés illégaux.

Selon des sources de la présidence, dans sa lettre de démission, le général Mora aurait demandé à quitter son poste le 20 novembre.

Mercredi, il a passé plusieurs heures au palais présidentiel, assistant à des cérémonies protocolaires en l’honneur du président du Honduras, Ricardo Maduro, qui se trouve depuis mardi à Bogota. Il a ensuite signé avec une délégation de militaires brésiliens divers accords pour renforcer la sécurité sur les frontières communes. Il devait tenir une conférence de presse expliquant son départ.