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21 de julio de 2008

Triste phénomène social en Colombie:
la culture narco s’impose.

 

« Le cartel des balances» rafle les cotes d’écoute
La moitié des postes de télévision colombiens regardent l’émission « Le Cartel des balances », diffusée sur TV Caracol.

Par Toby Muse
Associated Press/ La Press
. Bogota, Le dimanche 20 juillet 2008.

La série télévisée culte du moment en Colombie ne brille pas par la gaieté de son intrigue: des hommes font du trafic de cocaïne, des femmes trompent leur mari, des amis de longue date se trahissent et tout le monde finit mort ou en prison. Basée sur les mémoires d’un ancien narco-trafiquant, «Le cartel des balances» offre une plongée inédite dans l’intimité du cartel del Norte del Valle, l’organisation criminelle la plus redoutée de Colombie en matière de trafic de cocaïne.

La série a fait l’objet de critiques féroces. Le chef de la police nationale, le général Oscar Naranjo, a ainsi déploré dans un entretien accordé au principal quotidien du pays, El Tiempo, que le feuilleton ne rendait pas suffisamment justice aux victoires obtenues par le gouvernement en matière de lutte contre le trafic de drogue.

Cela n’empêche toutefois pas près de la moitié des postes de télévision colombiens d’être réglés sur la chaîne TV Caracol à l’heure de sa diffusion.

Le succès du feuilleton -le plus cher jamais produit par une chaîne colombienne, selon Cristina Palacios, son producteur exécutif- tient en partie au plaisir qu’ont les spectateurs à voir des acteurs populaires incarner des membres de la pègre fréquentant des endroits chics au bras de bimbos refaites.

Mais il souligne également une évolution culturelle dans une nation où l’argent de la drogue influence tous les niveaux de la société.

« La culture des trafiquants a été adoptée par des gens qui ne sont eux-mêmes pas des trafiquants mais qui se conduisent comme tels -des diplomates qui écrasent des gens, des hommes politiques qui menacent et se font limoger, et les policiers qui ne respectent aucune règle de circulation parce qu’« ils sont l’autorité », remarque Eduardo Arias, journaliste culturel pour le principal hebdomadaire d’actualité colombien, « Semana ».

Pour Andrés Lopez, ancien membre du cartel del Norte del Valle et auteur des mémoires qui ont inspiré la série, son livre (« El cartel de los sapos ») et l’adaptation télévisée parviennent à la même conclusion: la guerre de la drogue, vieille de dizaines d’années, s’autoalimente et les trafiquants ne sont pas les seuls à en profiter.

« La DEA, le FBI, la Sécurité intérieure, les Douanes, les avocats, tout ça ça donne du travail à beaucoup le monde. Ils ont besoin de la guerre des cartels pour obtenir, qui une promotion, qui un budget », estime-t-il. « Nous sommes dans une guerre totalement absurde. Mais jusqu’où irons-nous? Je ne sais pas ».

Il y a dix ans, l’industrie de la cocaïne et les conflits en découlant étaient totalement absents de la télévision aux heures de grande écoute, les producteurs, acteurs et scénaristes redoutant d’éventuelles représailles de la part des véritables trafiquants.

Mais les criminels tentent désormais de faire profil bas et de restreindre leurs manifestations de violence à l’intérieur du « milieu ». Pourtant, certains acteurs craignent encore que leur « modèle » ne se vexe du portrait peu flatteur brossé dans la série. Car bien que les noms réels employés par Andrés Lopez dans son roman aient été modifiés pour la série, il n’est pas difficile de reconnaître qui est qui.

Pour le grand public, Robinson Diaz prête ainsi ses traits au personnage de Wilber Varela, un ancien policier passé maître dans l’art d’assassiner et de torturer les gens - aussi cruel que « trois Pablo Escobar réunis » de l’aveu d’Andrés Lopez, qui l’a connu personnellement. Varela a été retrouvé mort en février dernier au Venezuela. Mais dans la vraie vie, l’acteur ne souhaite rien d’autre que la fin de cette guerre civile.

« La meilleure façon de parler de notre pays est à travers ce genre d’histoire », estime Diaz. « Aux États-Unis, les seules douleurs sont celles liées à la consommation. Ici, on s’entretue ».

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