Terrorisme :
Les deux visages des États-Unis.

Página 12 . Buenos Aires, le 15 Janvier 2008.

Pour les Etats-Unis, les FARC ont bien gagné le surnom de terroristes. Hier, Washington a catégoriquement écarté le fait que la guérilla colombienne soit retirée de la liste des organisations terroristes, comme l’a demandé vendredi dernier le président vénézuélien, Hugo Chávez, après la libération de deux otages. "Pardonnez-nous si ne suivons pas ce conseil", a répondu le porte-parole du Département d’État, Sean McCormack. "Sa place est mérité dans cette liste", a-t-il ajouté, avant d’assurer que les FARC n’ont pas changé leur façon de se comporter pour qu’elles soient retirées de cette liste.

Alors que l’organisation est cataloguée de terroriste, Bogotá a les mains libres pour combattre militairement la guérilla. Cependant, l’organisation dit le contraire. "Notre lutte est légitime. Elle est soutenue par le droit universel qui permet à tous les peuples du monde de se lever contre l’oppression. Et c’est l’engagement des FARC", a dit la guérilla après avoir libéré les deux otages.

En attendant, l’évidence des liens des États-Unis avec les paramilitaires grandit. Le congressiste étasunien William Delahunt a rappelé hier à Bogotá que le cas de Chiquita Brands - qui a reconnu avoir remis de l’argent à des paramilitaires en Colombie- est seulement la partie visible de l’iceberg (Lire : Une amende de 25 millions de dollars pour les bananes Chiquita pour avoir financé des paramilitaires en Colombie. Pas de coupables. et Nouvelle plainte contre « Chiquita Brands International » pour les massacres de cultivateurs de bananes en Colombie.). "Durant ces jours, j’ai eu une série de réunions avec des leaders (paramilitaires) des Auto-défenses Unies de la Colombie (AUC)", a-t-il révélé. "Je ne vais pas vous dire ce qu’ils m’ont dit, mais permettez-moi de dire simplement que je suis préoccupé par l’ampleur de la participation des entreprises étasuniennes dans la remise de fonds aux AUC", a-t-il souligné.