Tensions entre le Pérou et le Chili à cause de la frontière maritime

Por Agence France-Presse
Lima, le dimanche 8 août 2004

Le vice-président péruvien David Waisman a vivement critiqué le président chilien Ricardo Lagos, qui avait accusé les dirigeants péruviens d’utiliser la politique extérieure et notamment la frontière maritime entre les deux pays pour détourner l’attention des problèmes intérieurs.

Les tensions ont commencé après que Lima eut demandé à Santiago d’ouvrir des négociations sur la frontière maritime dont le Pérou estime qu’elle n’est pas délimitée alors que le Chili affirme le contraire.

«Je crois que cela a à voir avec des problèmes intérieurs, des difficultés internes, mais il n’y a pas à s’inquiéter. Utiliser la politique extérieure à des fins de politique interne n’est pas une nouveauté», avait déclaré le président Lagos, vendredi à la chaîne chilienne Canal 13.

Il faisait allusion aux difficultés du président Toledo, en butte à des scandales de corruption et tombé au plus bas dans les sondages.

Selon le journal Mercurio, publié dimanche, depuis qu’il a exprimé ses revendications frontalières, la cote de M. Toledo est remontée de 10 à 14% et il a obtenu l’appui de poids-lourds de son pays comme son rival Alan Garcia et l’ex-président Valentin Paniagua.

Vendredi, M. Waisman avait qualifié d’«inopportunes» des manoeuvres militaires du Chili, officiellement programmées «depuis des mois», à Iquique, à 200 km de la frontière entre Pérou et Chili, selon Santiago.

Le même jour, un avion de combat Mirage 2000 des forces aériennes péruviennes avait survolé la ville frontière de Tacna, un épisode présenté comme un exercice de routine. Un porte-parole des Forces péruviennes avait nié qu’il puisse s’agir d’une réponse aux manœuvres chiliennes.