recherche

Accueil > Empire et Résistance > Afrique et Monde Arabo-Musulman > Sommet des Non-Alignés Cuba, centre du monde pour une semaine.

13 septembre 2006

Sommet des Non-Alignés
Cuba, centre du monde pour une semaine.

 

Cuba accueille le sommet des non-alignés en vaquant à sa routine, dans l’attente de la haute saison touristique qui va bientôt commencer.

Par Jooneed Khan
La Presse
, Canada, Mercredi 13 septembre 2006.

C’est l’impression que transmet La Havane : fierté tranquille d’être le centre du monde pour une semaine, mais pas de triomphalisme.

"C’est un grand moment pour nous. C’est aussi bon pour mon travail", dit Rosita, dans la soixantaine, qui fait du taxi depuis des années avec une vieille Lada bien conservée.

"L’internationalisme en action. Près de cinq milliards d’être humains. C’est ça le sommet des non-alignés", résume Ricardo, jeune policier de faction devant le centre de presse.

A-t-il été briefé ? "Deux choses nous ont marqués, l’agressivité états-unienne et l’appui des autres pays. Les Cubains vous diront tous la même chose", répond-il.

Ils laissent parler les drapeaux ornant le grand hall de l’aéroport Jose-Marti, la couverture intégrale du sommet à la télévision nationale, les étrangers, africains, arabes et asiatiques surtout, circulant en ville.

"Il n’y a plus de chambre d’hôtel à La Havane", m’a-t-on répété lundi. Les chambres sont en fait gérées par des agences, et j’en ai trouvé une en atterrissant à 2h du matin. Mais pour la nuit seulement.

Ma journée d’hier s’est écoulée entre la ruée à l’accréditation, l’exploration du nouveau centre de presse du sommet, avec connexion sans fil, et la chasse à la chambre d’hôtel.

Angela gère des chambres pour une grande agence. Elle a mis longtemps à dénicher une chambre jusqu’à mon départ. C’est elle qui prend l’argent, en pesos cubains - 500 US m’ont donné 400 pesos convertibles, hier matin - et me remet un coupon de chambre.

"C’est vrai que les hôtels sont pleins à craquer. Imaginez, près de 150 délégations, et plus de 1000 journalistes étrangers", dit-elle.

Alejo, qui gère le service Internet à l’hôtel Habana Libre, pense que l’enthousiasme va grandir d’ici vendredi. "Pour l’instant, ce sont les discussions de fonctionnaires, dit-il. Mais dès aujourd’hui on attend des ministres et des présidents, ça va chauffer."

Ça chauffe déjà autour du bâtiment abritant les intérêts états-uniens sur le Malecon : une guerre d’affiches et de slogans bat son plein. Hier, Washington a décliné l’invitation d’assister au sommet - alors qu’il avait accepté en 2003, à Kuala Lumpur.

Les médias états-uniens décrivent le sommet de La Havane comme "la rencontre de tous ceux qui haïssent les États-Unis, à 90 milles de Miami". Les Cubains sentent le début de la fin de 45 années d’embargo - mais ils n’osent encore crier victoire.

Feu l’URSS

L’amélioration de la santé de Fidel Castro les enhardit davantage. "Moi, je m’attends à ce qu’il profite du sommet pour dire quelques paroles essentielles", a dit Leonardo, qui fait du taxi, et qui est content de payer 70 cents canadiens le litre d’essence - grâce au plan PetroCaribe du Venezuela.

Le sommet se tient au Centre des congrès du très chic quartier des affaires de Miramar. On y accède par une 5e Avenue d’une grande élégance coloniale, bordée d’ambassades, dont celle, bloc de béton massif, de l’ex-URSS.

"C’était le pouvoir il y a 20 ans. C’est fini maintenant. Cuba va de l’avant avec le reste du monde. Quoi qu’en pense Moscou, et quoi qu’en pense Washington", ajoute Leonardo.

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site