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19 de diciembre de 2003

Six mois de présidence Argentine, à l’heure de la commémoration des émeutes de 2001

por Estelle Leroy-Debiasi *

 

Des milliers de "piqueteros" s’apprêtent à défiler dans les rues de Buenos Aires pour célébrer le deuxième anniversaire de la chute du président Fernando De la Rua, rappelant ainsi au gouvernement -qui se sent conforté- qu’ils constituent la principale opposition. Demain se tiendront d’importantes manifestations pour commémorer les journées des 19 et 20 décembre 2001 qui avaient fait plus de trente morts.

Depuis qu’il est arrivé au pouvoir il y a six mois Le président Nestor Kirchner s’est toutefois engagé à ne jamais envoyer les forces de l’ordre contre eux. "Je ne crains aucun débordement parce que nous, les Argentins, commençons à apprendre à vivre ensemble", a souligné jeudi M. Kirchner, en commentant les manifestations à venir.Le président péroniste Nestor Kirchner a réussi à construire une base de pouvoir élargie au-delà de son parti, le Parti Justicialiste. Il a su rallié les péronistes "progressistes" mais aussi des non-péronistes comme le maire de Buenos Aires, Anibal Ibarra (centre gauche) qui a été réélu avec le soutien de M. Kirchner.

Il jouit d’une bonne popularité, et les derniers sondages lui accordent 88,8 % d’opinions favorables. Le fait de tenir bon face à l’augmentation des tarifs des services publics qui ont été privatisés, d’avoir mener la purge au sein de l’armée et de la Cour Suprême de Justice, le ménage dans la police provinciale de Buenos Aires sont autant de bons points.
Il a su surmonter le handicap de son élection avec seulement 22% des suffrages, après le retrait vicieux, entre les deux tours, de M. Menem. Il a démontré qu’il était capable de garder ses distances avec Eduardo Duhalde. Dans la province de Buenos Aires, fief des Duhalde, Kirchner fait la guerre à une police provinciale corrompue et qui est liée à des délits et d’être derrière les groupes les plus violents de piqueteros. Actuellement l’enjeu du bras de fer entre les organisations de "piqueteros" et le gouvernement porte sur la gestion de l’aide sociale de 150 pesos (40 euros) par mois versée aux chefs de famille sans emploi. Plus d’un million de personnes figurent sur une liste d’attente, dont nombre se retrouvent dans les organisations "piqueteros". Pour régler certains conflits locaux, le gouvernement de Buenos Aires a commencé il y a quelques années à déléguer aux organisations "piqueteros" la gestion des plans d’aide sociale. Aujourd’hui, environ 10% des 2 millions de bénéficiaires de l’aide sociale reçoivent cet argent à travers de ces organisations.

" Y a t-il un style de gouvernement de M. Kirchner, selon l’avocat constitutionnaliste Daniel Sabsay, cité par Christine Legrand dans le Monde (19 décembre) « c’est un mélange entre le péronisme traditionnel, autoritaire et cherchant à tout contrôler, et un style progressiste et pro-latino-américain", qui explique les liens d’amitié avec le président vénézuélien Hugo Chavez et le leader bolivien des cocaleros, Evo Morales ». Et de réppeler qu’il gouverne avec un cercle restrint de fidèle « les Hommes du président : Julio de Vido, ministre de l’infrastructure, doté de pouvoirs qui rivalisent avec ceux du ministre de l’économie, Roberto Lavagna, et qui fut ministre de l’économie de Santa Cruz entre 1991 et 2001; et Carlos Zannini, qui occupa plusieurs postes importants en Patagonie avant de devenir le secrétaire légal et technique de la présidence, celui qui rédige les décrets et contrôle tous les documents que doit signer le chef de l’Etat ». Son point faible ce sont les risques de relance d’agitation sociale. Pourtant, il a su établir un dialogue avec plusieurs leaders piqueteros. Pour M. Burdman, cité par l’AFP "la majorité des "piqueteros" est en fait du côté du gouvernement", comme l’est leur organisation la plus ancienne et la plus importante, la Federacion Tierra et Vivienda (Fédération terre et logement) de Luis D’Elia.

Ce dernier qui affiche sa vieille amitié avec M. Kirchner, a convoqué ses troupes pour vendredi soir, dans un stade situé en périphérie du centre ville. De l’action de M. Kirchner, il dit qu’il "reste encore beaucoup de chemin à faire, mais que la direction suivie est correcte". Il affirme être prêt à "prendre les armes" contre ceux qui chercheraient à déstabiliser le gouvernement, une allusion aux chefs piqueteros plus extrémistes.

El Correo. Paris, le 19 décembre 2003

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