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30 avril 2005

Schwarzenegger froisse la communauté hispanique.

 

Le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger s’est mis à dos la communauté hispanique de son État en louant l’action des justiciers qui patrouillent à la frontière mexicaine pour empêcher les clandestins de venir aux États-Unis.

Par Tangi Quemener
AFP. Los Angeles, le vendredi 29 avril 2005

Lors d’un entretien jeudi à une radio de Los Angeles, l’ancien acteur devenu homme politique, qui a lui-même émigré aux États-Unis en 1968, a estimé que ces « volontaires » avaient « fait un travail formidable ». « Ils ont permis de réduire le passage d’immigrants illégaux dans de grandes proportions » a ajouté M. Schwarzenegger.

Le président de l’association politique mexicaine-américaine, Nativo Lopez, a qualifié ces propos de « honteux » et suggéré qu’ils avaient pour but de s’attirer les faveurs de l’électorat blanc, au moment où la popularité du gouverneur est en baisse.

« C’est typique des hommes politiques qui sont sur le déclin (dans les sondages). (...) Il montre à présent quels sont ses vrais sentiments envers les immigrants », a-t-il déclaré à l’AFP.

Mexico a déploré les « déclarations malheureuses » du gouverneur. « Ce n’est pas (ainsi) que les relations entre notre pays et l’État de Californie s’amélioreront », a souligné le consulat du Mexique à Los Angeles dans un communiqué.

Plus tard vendredi, M. Schwarzenegger a répété être un partisan de l’action des volontaires, comparable selon lui aux programmes de « surveillance du voisinage », très répandus aux États-Unis, et qui incitent les citoyens à dénoncer à la police tout agissement suspect.

« Je demande simplement au gouvernement fédéral de faire son travail », a déclaré le gouverneur lors d’une conférence de presse à Los Angeles. « Il doit assurer la sécurité des frontières, et il ne l’a pas fait. Lorsque le gouvernement (...) ne fait pas son travail, c’est aux citoyens de le faire », a-t-il affirmé.

Plusieurs centaines de « volontaires », dont certains armés, se sont déployés depuis le début du mois d’avril en Arizona (sud-ouest), où ils ont été accueillis favorablement par le corps des garde-frontières. Sur le terrain, ils aident à repérer les candidats à l’immigration illégale, mais ne sont pas autorisés à les arrêter.

Chaque année, 500 000 Mexicains passeraient illégalement la frontière avec les États-Unis.

Les volontaires se sont baptisés « Minutemen », nom des miliciens de la guerre d’indépendance américaine (1775-1783). Ils s’appuient sur le deuxième amendement de la Constitution américaine, qui dispose qu’« une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé ».

Cette initiative divise l’opinion et la classe politique américaines. Des élus républicains ont reçu mercredi des « volontaires » au Congrès, les qualifiant de « héros ». Mais le président George W. Bush, sans les nommer, a déclaré être hostile à la formation de milices populaires.

De son côté, l’Association américaine de défense des libertés publiques (ACLU) s’est alarmée de possibles dérives violentes de ces groupes.

Les Minutemen, qui revendiquent un millier de membres, prévoient de se déployer en juin à la frontière entre le Mexique et la Californie. L’attachée de presse de M. Schwarzenegger, Margita Thompson, a affirmé jeudi que ce dernier « ne s’opposait pas, à l’heure actuelle, à leur venue ».

Le 20 avril, le gouverneur avait déjà soulevé l’émotion de la communauté hispanique en proposant de « fermer la frontière » avec le Mexique pour lutter contre l’immigration clandestine. Il avait ensuite affirmé qu’il avait voulu dire « rendre plus sûre la frontière ».

Près du tiers des 35,5 millions de Californiens sont d’origine hispanique.

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