Portada del sitio > Los Primos > América Central y Caribe > Salvador- Ecrasante victoire de Elias "Tony" Saca (ARENA)
Par Courrier International
Paris, 23 mars 2004
L’écrasante victoire de Elias "Tony" Saca à l’élection présidentielle du Salvador, le dimanche 21 mars, maintient résolument ce petit pays d’Amérique centrale de 6,5 millions d’habitants dans le giron de Washington. En battant le leader des ex-rebelles marxistes Schafik Handal, Tony Saca, candidat de l’Alliance républicaine nationale (ARENA), conserve pour son parti un pouvoir détenu depuis quinze ans mais menacé par une défaite l’année dernière, lors des élections législatives. Cet homme nouveau a un parcours atypique qui lui confère un statut de "monsieur Tout-le-monde", note The Washington Post. "Le nouveau président est un homme d’affaires de 39 ans qui n’a pas joué de rôle dans les douze années de guerre civile et n’a aucune expérience politique du pouvoir. Saca est devenu célèbre en tant que commentateur de matchs de football à la télévision, puis a acheté une série de radios. Il apporte une image sympathique et populaire à un parti dominé par des hommes d’affaires cossus."
Avec 57 % des suffrages, il porte un coup d’arrêt au Front Farabundo Marti de libération nationale (FFMLN) des anciens rebelles, qui ont signé des accords de paix en 1992, mettant fin à une guerre civile dont le bilan humain est de 75 000 morts et 6 000 disparus. Le FFMLN forme en effet le groupe parlementaire le plus important depuis les élections de 2003. Une situation qui "laissait craindre un changement total de direction au Salvador, l’un des gouvernements d’Amérique latine les plus proaméricains", note le grand quotidien de Washington. Handal, 73 ans, "inquiète les responsables américains, le monde des affaires salvadorien et ceux qui ont des proches aux Etats-Unis. En cas de victoire, l’ancien leader communiste avait promis de réviser, voire de remettre en question, certains des changements en matière d’économie de marché réalisés ces dernières années. Il avait également juré de retirer les 380 soldats salvadoriens d’Irak et d’accroître les relations avec Cuba."
En conséquence, Tony Saca a bénéficié du soutien sans faille des conservateurs et des milieux d’affaires salvadoriens, soutien qui s’est manifesté notamment par une campagne médiatique nationale où son adversaire a été dépeint comme "un dangereux idéologue qui transformerait le pays en deuxième Cuba". Mais Washington s’est également immiscé activement dans la campagne. Le Post rapporte qu’"à travers un soutien controversé à l’ARENA l’administration Bush et des membres conservateurs du Congrès américain ont ouvertement averti qu’une victoire de Handal aurait porté préjudice aux relations bilatérales".