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Le Bilan de Reagan : un Héritage Bidon
http://www.consortiumnews.com/2004/...
Par Robert Parry
7 Juin, 2004
Les réactions dans les médias US sur la mort de Ronald Reagan illustrent l’état du débat public états-unien depuis l’accession au pouvoir de Reagan à la fin des années 70 : un effondrement quasi-total d’une pensée sérieuse au niveau national.
* * * *
Dans les chaînes de télévision US et dans les principaux quotidiens, les commentaires flagorneurs dignes de la Pravda vont bon train et dépassent
largement les réticences à dire du mal d’un mort. Les commentateurs de gauche concurrencent les conservateurs pour saluer le style prétendument génial de Reagan et son rôle supposé dans "la victoire de la Guerre Froide".
Le titre en première page du Washington Post - "Ronald Reagan est mort" - s’étalait en caractères géants dignes de l’annonce de la conquête de la lune.
Totalement absent des commentaires est la question essentielle à poser avant de dresser un bilan sérieux de la présidence de Ronald Reagan. Comment, pourquoi et quand fut "gagnée" la Guerre Froide ? Par exemple, si les Etats-Unis étaient déjà au bord de la victoire sur l’Union Soviétique dès le début des années 70, comme le pensent certains, alors le véritable rôle historique de Reagan n’a peut-être pas été de "gagner" la Guerre Froide, mais de l’avoir prolongée.
Si l’Union Soviétique se trouvait déjà dans une phase de rapide déclin, plutôt que dans une phase de développement comme le croyait Reagan, alors le
surarmement massif des Etats-Unis dans les années ne fut pas un élément décisif, mais excessif. Le terrible bain de sang en Amérique centrale et Afrique, et les activités des escadrons de la mort dans les pays contrôlés par les Etats-Unis, ne constituaient pas un mal nécessaire ; ce fut un crime de guerre appuyé et alimenté par l’administration Reagan.
Une Seule Opinion
Le débat, toutefois, n’a jamais été lancé, sauf par les acolytes de Reagan qui ont choisi de glorifier le rôle de Reagan comme le "vainqueur de la Guerre Froide" au lieu d’examiner les analyses à l’origine de sa politique
dans les années 70 et 80. On a oublié aujourd’hui que montée en puissance de Reagan au sein du Parti Républicain était un défi lancé contre les partisans
d’une politique de "détente" défendue par Richard Nixon et Henry Kissinger - avant que le scandale du Watergate ne force Nixon à quitter son poste - et plus tard Gérald Ford. Le politique de Détente cherchait à mettre une fin pacifique à la Guerre Froide, comme cela s’est finalement produit à la fin des années 80 et début des années 90.
Les guerriers de la Guerre Froide, Nixon et Kissinger - comme une bonne partie des services de renseignement des Etats-Unis - étaient convaincus de la faiblesse du système soviétique, qui prenait de plus en plus de retard sur la technologie occidentale et dans sa capacité à produire des biens de consommation réclamés par les peuples d’Europe de l’Est. Il suffisait
d’examiner les photos satellites prises de nuit pour constater la disparité entre les villes scintillantes de l’Amérique du Nord, de l’Europe occidentale et certaines parties de l’Asie, et le pénombre qui couvrait le bloc soviétique.
Selon cette analyse de la faiblesse soviétique, les années 70 devaient marquer la victoire de l’Ouest et le début d’une aide à la transition de l’Union Soviétique vers un nouveau modèle économique. Cette approche aurait
pu non seulement accélérer l’émergence d’une nouvelle génération de réformateurs Russes, mais aussi éloigner le spectre d’une confrontation nucléaire. Les guerres civiles du tiers-monde auraient été gérées comme des
guerres locales et non comme une confrontation entre l’Est et l’Ouest.
Mais les conservateurs états-uniens - un nouveau groupe de néoconservateurs qui devaient devenir le pilier idéologique de l’administration Reagan - voyaient les choses d’un autre oeil. Ils affirmaient que l’Union Soviétique renforçait sa puissance militaire et cherchait à cerner les Etats-Unis et éventuellement les conquérir à travers le "le ventre mou" de l’Amérique
centrale.
En 1976, le directeur de la CIA de l’époque, George H.W. Bush, donna un coup de pouce important à cette vision apocalyptique en introduisant un groupe
d’analystes conservateurs, dont le jeune Paul Wolfowitz, dans la division d’analyses de la CIA. Ce groupe, connu sous le nom de l’Equipe B (Team B -
ndt), était autorisé à parcourir les renseignements classés secret-défense sur l’Union Soviétique. Sans surprises, l’Equipe B arriva aux conclusions
qui confirmaient les idées de ses membres, que la CIA avait sous-estimé la puissance militaire Soviétique et ses plans de dominer le monde.
En plus des analyses de l’Equipe B, surgirent les théories de l’universitaire Jeane Kirkpatrick, qui s’est fait connaître avec une analyse qui faisait une distinction entre les gouvernements "autoritaires" et les gouvernements "totalitaires". Selon Kirkpatrick, les gouvernements "autoritaires" de droite étaient préférables aux gouvernements "communistes" de gauche parce que les gouvernements autoritaires pouvaient évoluer vers la démocraties, contrairement aux gouvernements communistes.
Un Vision Sombre
Ces deux facteurs - l’analyse de l’Equipe B sur la montée en puissance militaire du bloc Soviétique et la doctrine de Kirkpatrick sur l’immuabilité des régimes communistes - ont guidé la politique étrangère de Reagan. Reagan s’appuyait sur ces analyses pour justifier à la fois la course aux armements
des Etats-Unis dans les années 80 (endettant ainsi lourdement le gouvernement des Etats-Unis) et le soutien aux régimes d’extrême-droite qui provoquaient des bains de sang contre leurs opposants (particulièrement en Amérique latine).
Dés la fin des années 70, par exemple, Reagan défendait la junte militaire argentine qui pratiquait la terreur d’état et faisait "disparaître" des dizaines de milliers de dissidents. Parmi leurs pratiques ont comptait des actes barbares comme l’extraction des bébés des femmes enceintes afin que la mère puisse être assassinée et l’enfant remis entre les mains des assassins. Voir "Argentina’s Dapper State Terrorist."
Au Guatemala dans les années 80, Reagan soutenait les régimes qui se livraient à une politique de terre-brûlée contre les paysans, et le génocide des populations indiennes. Reagan attaqua personnellement les rapports de Droits de l’Homme qui décrivaient les atrocités commises à l’encontre de centaines de villages Mayas. Le 4 décembre 1982, après une rencontre avec le dictateur Général Efrain Rios Montt, Reagan salua le général comme un général "totalement dévoué à la démocratie" et affirma que le gouvernement
de Rios Montt allait "recevoir une fessée". Pour plus de détails, voir "Reagan & Guatemala’s Death Files."
Des dizaines de milliers d’autres personnes sont mortes entre les mains des forces de sécurité d’extrême-droite au Salvador et au Honduras, tandis qu’au Nicaragua, Reagan faisait parvenir une aide aux Contras, qui se comportaient comme une sorte d’escadron-de-la-mort en devenir, commettant couramment des atrocités contre les civils nicaraguayens tout en finançant une partie de
leurs opération avec le trafic de cocaïne aux Etats-Unis. [pour plus de détails, voir le livre "Lost History" de Robert Parry]
L’idée avancée était que l’Union Soviétique était sur le point de conquérir le monde, d’instaurer un esclavagisme permanent, et que des mesures sévères
devaient être prises. Mais le problème avec l’analyse de l’équipe B et la doctrine de Kirkpatrick était qu’elles étaient toutes les deux fausses .
Il est évident à présent que dés les années 70, l’Union Soviétique subissait un déclin rapide à la fois sur le plan économique et militaire. Plutôt que d’avancer vers une stratégie quelconque de conquête mondiale, Moscou était largement dans une position défensive, tentant de contrôler les pays à ses frontières, comme l’Europe de l’Est et l’Afghanistan. Les Accords de Helsinki pour les droits de l’homme mettaient l’Union Soviétique sous
pression tandis que les mouvements dissidents, comme Solidarnosc en Pologne, se formaient à l’intérieur de la sphère d’influence soviétique. [Pour plus
de détails sur les manipulations de l’époque Reagan-Bush, Voir "Lost in the Politicization Swamp."
A part obtenir plus de libertés individuelles, les citoyens du bloc Soviétique voulaient aussi des biens de consommation de meilleure qualité, comme ceux de l’occident. Et le fossé technologique qui se creusait entre l’Ouest et l’Est représentait une menace encore plus grande pour Moscou. Vers la fin des années 70 et dans les années 80, le soutien relativement modeste délivré par Moscou aux pays amis du tiers-monde, comme Cuba ou le Nicaragua, était plutôt symbolique qu’autre chose.
L’Union Soviétique était devenu un Village Potemkine à l’échelle nationale.
La Doctrine Kirkpatrick, ainsi que les erreurs d’analyse de l’Equipe B, n’ont pas résisté à l’épreuve du temps. Des gouvernements démocratiques ont
surgi en Europe de l’Est et les Sandinistes ont reconnu leur défaite au Nicaragua - pas par une marche victorieuse de la Contra - mais par des élections.
En fait, si l’Union Soviétique avait été ce que les conservateurs états-uniens prétendaient qu’elle était - une nation en marche vers la suprématie mondiale au début des années 80 - comment explique-t-on son
effondrement rapide quelques années plus tard ? Après tout, l’Union Soviétique ne fut pas envahie ou conquise. Son armée a certes connue des pertes en Afghanistan, mais cela n’aurait pas entraîné la chute d’un véritable empire, pas plus que le guerre du Vietnam n’a entraîné la chute des Etats-Unis.
Une Histoire Inventée
Malgré ces faits, la version avancée par la droite sur comment la Guerre Froide fut "gagnée" a été largement acceptée et diffusée dans les cercles d’élite aux Etats-Unis : le ligne dure adoptée par Ronald Reagan provoqua l’effondrement des communistes. Etant donné le pouvoir acquis par les médias de droite dès le début des années 90, les progressistes ont généralement cédé le débat aux conservateurs et tenté de concentrer le public sur les questions d’ordre nationale aux Etats-Unis.
Ainsi, au lieu de se livrer à un examen de conscience sur tout ce sang versé inutilement, la nation est rassurée face à son histoire. On ne rappelle plus
les affirmations alarmistes de Ronald Reagan et de ses cohortes idéologiques. Il n’y a plus de questions posées sur les centaines de milliards de dollars parties en fumée pour de nouveaux systèmes de défense.
Personne ne se demande si le gouvernement des Etats-Unis devrait être tenu pour responsable des brutalités commises pendant les guerres anti-insurrectionnelles en Amérique centrale.
Cette partie désagréable de l’Histoire a été mise de côté ou censurée.
Lorsque des documents déclassifiés par le gouvernement ont abouti à un jugement par une Commission Vérité au Guatemala que l’administration Reagan avait aidé et provoqué un génocide, l’information n’occupa que quelques lignes dans la presse. Lorsque l’inspecteur de la CIA confirma que de nombreux unités de la Contra se livraient au trafic de drogue et étaient protégés par l’administration Reagan, la grande presse répercuta l’histoire mollement.
Un autre aspect peu connu de l’héritage de Reagan est la création d’une génération de néoconservateurs qui ont appris de l’Equipe B l’importance de la manipulation de l’information, et de la guerre de la Contra au Nicaragua, la gestion de l’opinion publique états-unienne. Comme aimait à le répéter
Walter Raymond, chef de la diplomatie sous Ronald Reagan, pour vendre le conflit du Nicaragua au peuple états-unien, il fallait "coller des chapeaux noirs" aux Sandinistes, et des "chapeaux blancs" aux Contras.
La stratégie de George W. Bush pour rallier l’opinion publique états-unienne autour de la guerre en Irak - en ayant recours à des renseignements bidons sur des menaces militaires et une rhétorique extrémiste sur le caractère maléfique des adversaires des Etats-Unis - suit le même schéma que celui défini par l’équipe de sécurité nationale de Ronald Reagan dans les années
80. pour plus de détails, voir "Why U.S. Intelligence Failed."
Un autre aspect troublant de l’héritage de Ronald Reagan est la version débile de l’histoire moderne des Etats-Unis fournie par la presse, d’une superficialité largement étalée par les louanges adressées à Reagan après sa mort.
* * * *
In the 1980s, while with the Associated Press and Newsweek, Robert Parry broke many of the stories now known as the Iran-Contra Affair. He is currently working on a book about the secret political history of the two George Bushes.
ASSASSIN, LACHE, ESCROC - BON DEBARRAS RONALD REAGAN.
CE SONT TOUJOURS LES MEILLEURS QUI PARTENT LES PREMIERS
Par Greg Palast*, 6 Juin 2004 -
(*Greg Palast est l’auteur du best-seller "The Best Democracy Money Can Buy"
www.GregPalast.com)
Vous n’allez pas aimer, parce qu’il ne faut pas dire du mal des morts. Mais dans le cas présent, il faut bien que quelqu’un le fasse.
Ronald Reagan était un escroc. Reagan était un lâche. Reagan était un assassin.
En 1987, je me suis retrouvé dans une petite ville du Nicaragua appelée Chaguitillo. Les gens étaient plutôt gentils, bien qu’affamés, à l’exception d’un jeune homme. Sa femme venait de mourir de la tuberculose.
On ne meurt pas de la tuberculose si on a des antibiotiques. Mais Ronald Reagan, le soi-disant type au grand coeur, avait imposé un embargo sur les
médicaments contre le Nicaragua parce qu’il n’aimait pas le gouvernement que le peuple avait élu.
Ronnie souriait et balançait des vannes pendant que les poumons de le jeune femme s’encombraient jusqu’à ce qu’elle cesse de respirer. Reagan arborait un sourire de film de série B pendant qu’on enterrait la mère de trois enfants.
Et lorsque le Hezbollah frappa les Marines états-uniens pendant leur sommeil au Liban, le guerrier de la télé s’enfuit comme un chien battu... puis se retourna et envahit la Grenade. Cette petite guerre de Club Med fut juste une opération de Relations Publiques pour que Ronnie puisse parader pour avoir descendu quelques Cubains qui construisaient un aéroport.
Je me souviens de Nancy, membre de "skull and crossbones" (jeux de mots de l’auteur entre l’organisation secrète "skull and bones" - cranes et os - et "skull and crossbones", le symbole des pirates - NDT) sautillant dans sa robe de couturier, et des "cadeaux" qui affluaient chez les Reagan — de
chapeaux jusqu’à des maisons de millionnaires - de la part de fans qui étaient largement compensés par leur pillage de l’état. Il fut un temps où
on aurait appelé cela des "pots de vin".
Et pendant ce temps, Papi souriait, le grand-père qui radotait sur les "valeurs familiales" mais qui ne prenait pas la peine de rendre visite à ses
petits-enfants.
Le New York Times d’aujourd’hui écrit que Reagan irradiait "une confiance dans l’Amérique d’en bas" [small town America] et les " valeurs traditionnelles ". " Valeurs " mon cul (sic - ndt). Il a brisé les syndicats et déclaré la guerre contre les pauvres et tous ceux qui n’avaient pas les
moyens de s’acheter une robe de couturier. C’était la Nouvelle Méchanceté, avec le retour de la faim aux Etats-Unis afin que chaque millionnaire puisse
se ramasser un million de plus.
Les "valeurs de l’Amérique d’en bas" ? De la part de l’acteur de Barrage sur le Pacifique, le millionnaire de Malibu ? De quoi vomir.
Et dans le même temps, dans les sous-sols de la Maison Blanche, et son cerveau réduit en mélasse, son dernier acte conscient fut de bénir un coup d’état contre notre Congrès. Le Ministre de la Défense de Reagan, Casper "le
Fantôme" Weinberger, avec ce fou de colonel Oliver North, complotaient pour livrer des armes au monstre du Moyen-Orient, l’ayatollah Khomeyni.
Les hommes de Reagan qualifiaient Carter de lâche et de lopette bien que Carter refusait de céder un pouce aux ayatollahs. Reagan, qui jouait les durs comme au cinéma devant les caméras, est allé supplier à genoux Khomeyni
de libérer nos otages.
Oliver North s’envola pour l’Iran avec un gâteau d’anniversaire pour le mollah maniaque en forme de — sans blague — clé. La clé qui ouvrait la coeur de Ronnie.
Puis les minables de Ronnie allièrent leur lâcheté au crime : ils empochèrent l’argent des preneurs d’otages pour acheter des armes destinés aux Contras - les trafiquants de drogue du Nicaragua qui se faisaient passer pour des combattants de la liberté.
Je me souviens, à l’époque où j’étais étudiant à Berkeley, des paroles crachées par les hauts-parleurs "le gouverneur de l’état de la Californie,
Ronald Reagan, vous ordonne de disperser la manifestation"... suivies par le gaz lacrymogène et les matraques. Et toujours ce sourire carnassier du Gipper (surnom de Reagan - ndt).
A Chaguitillo, les paysans ont veillé toute la nuit pour protéger leurs enfants des attaques des terroristes de la Contra de Reagan. Les paysans
n’étaient même pas des Sandinistes, ces "cocos" dont notre président au cerveau fêlé disait qu’ils n’étaient "qu’à deux jours de marche du Texas".
Mais qu’est-ce qu’ils en avaient à faire, du Texas ?
Malgré tout, les paysans et leurs familles étaient les cibles de Ronnie.
Dans la nuit désertée de Chaguitillo, une entendait une télé. Etrangement, il y avait un film de gangsters de série Z, "Brother Rat". Avec Ronald Reagan.
Et bien mes amis, vous pouvez dormir en paix ce soir : le Rat est mort.
Assassin, lâche, escroc. Adieu, Ronald Reagan, et bon débarras.
Florilège des gaffes de R. REAGAN
LOS ANGELES (AFP) - Bien que surnommé le "grand communicateur", le président Ronald Reagan, qui vient de mourir à l’âge de 93 ans, était aussi le roi des
gaffes, les siennes n’ayant heureusement jamais eu de graves conséquences.
Les Américains n’ont pas oublié le 11 août 1984, lorsque le chef de l’Etat, qui se préparait à un discours radiodiffusé dans son ranch de Santa Barbara
en Californie, a déclaré, sans réaliser que les micros étaient déjà ouverts :
"Chers compatriotes, je suis heureux de vous annoncer que je viens de signer un décret prévoyant d’effacer l’Union soviétique de la carte pour toujours.
Nous commencerons le bombardement d’ici cinq minutes".
Malheureusement pour lui, le message fut diffusé sur les ondes.
Deux ans plus tôt, il s’était déjà fait remarquer lors d’un dîner offert en son honneur à Brasilia, où il avait porté un toast au "peuple bolivien". Se
rendant compte de son lapsus, il avait tenté sans succès de se rattraper.
"C’est là où je me rends ensuite", avait-il dit. Pas de chance : Brasilia se trouve au Brésil et sa tournée le menait ensuite en Colombie, au Costa Rica et au Honduras.
En 1980, voulant contrer le président sortant Jimmy Carter dans le domaine de l’environnement, l’ancien acteur avait affirmé que "les arbres provoquent
plus de pollution que les automobiles". Sa déclaration avait poussé des étudiants à demander de façon sarcastique un programme gouvernemental de déboisement.
Une fois élu, Reagan avait annoncé avec fierté : "Nous tentons de parvenir à une hausse du chômage et je crois que nous y arriverons". Le taux de pauvreté du pays "a commencé à baisser, mais il continue à croître".
Des déclarations irréfléchies ont à plusieurs reprises obligé ses conseillers à intervenir pour éviter une catastrophe. Ainsi en 1987 lorsqu’il a déclaré que "le dollar pourrait encore se dévaluer par rapport
aux autres devises", alors que son administration affirmait que tout recul du dollar serait " contreproductif ".
Ces gaffes ont souvent été expliquées par l’âge de Reagan, élu pour la première fois à 69 ans. Il était connu pour dormir durant les réunions de son administration et avait même fait un petit somme lors d’une entrevue avec le pape Jean Paul II.
Le président tentait de sortir de ces situations embarrassantes avec son sens de l’humour, en tirant partie de sa vieillesse. "Je ne vais pas faire
de l’âge un thème de campagne. Je ne vais pas exploiter la jeunesse et l’inexpérience de mon rival à des fins politiques", avaitt-il dit en plaisantant lors d’un débat avant sa réélection en 1984 face au candidat
démocrate Walter Mondale.
L’ancien président n’était pas doué non plus pour se rappeler des noms et des citations. Il avait appelé la princesse Diana "Princesse David" et avait dit de son prédécesseur Gerald Ford qu’il était "communiste" alors qu’il voulait dire membre du Congrès.
"Les faits sont stupides", avait-il affirmé en tentant de reprendre une citation du deuxième président des Etats-Unis, John Adams, qui avait dit "les faits sont tenaces".
Répondant aux critiques en 1980 après avoir confondu "dépression" et "récession", Reagan avait affirmé en public : "On m’a dit que je ne pouvais
pas utiliser le mot dépression. Je vais vous donner la définition. Une récession c’est quand votre voisin a perdu son emploi et une dépression c’est quand vous perdez le vôtre. La reprise, c’est quand Jimmy Carter perd son poste".
Traduction avec les compliments de
CUBA SOLIDARITY PROJECT
– http://perso.club-internet.fr/vdeda...
– cubasolidarity@club-internet.fr
Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba
Nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains
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