recherche

Accueil > Empire et Résistance > Rien ne va plus pour la strategie occidental d’une autre age.

7 juin 2006

Le sud de l’Afghanistan sombre dans la guerre.

Rien ne va plus pour la strategie occidental d’une autre age.

 

Le sud de l’Afghanistan s’enfonce dans la guerre, avec un soutien croissant de la population aux talibans et la situation va empirer si les troupes britanniques n’en regagnent pas le contrôle, a averti mardi un groupe d’experts des questions de sécurité.

Par Deborah Haynes
AFP
. Londres, 7 juin 2006.

« La nature de l’instabilité (dans la province de Helmand) est passée d’une rébellion dispersée à un état de violence prolongée et organisée qui menace le nouvel Afghanistan jusque dans ses fondations », a souligné à Londres Emmanuel Reinert, le directeur du Conseil de Senlis, un groupe basé à Paris, Londres, Bruxelles et Kaboul.

Au point que la région pourrait connaître à l’avenir des niveaux de violence comparables à ce qui se passe en Irak aujourd’hui, car les talibans ont appris des insurgés irakiens, a-t-il dit.

« Il y a assurément un transfert de technologie des guérillas en Irak avec ce qui se passe à Helmand et Kandahar », a affirmé M. Reinert. « La technique des attentats-suicide a été directement importée d’Irak, même chose pour les décapitations, qui ne font pas partie de la culture afghane, et pour les engins explosifs très sophistiqués, (dont) certains sont activés à distance », a-t-il assuré.

M. Reinert a fait état de 21 attentats suicide déjà comptabilisés cette année, contre 17 l’an dernier et cinq en 2004. Les deux derniers, dans l’est mardi et dans le sud dimanche, ont fait trois blessés parmi les soldats américains et quatre morts afghans, ainsi qu’une douzaine de blessés.

Sa mise en garde vise particulièrement les troupes britanniques, qui se déploient actuellement dans la province méridionale d’Helmand, l’une des plus instables du pays et l’une des plus grosses productrices d’opium du pays.

« Les troupes britanniques vont devoir reprendre le contrôle de la situation. Autrement tout le sud de l’Afghanistan va être perdu au profit des talibans », a-t-il déclaré.

L’armée britannique « devra pour cela changer complètement d’approche cet été. Ils devront adopter une attitude proche des gens, qui écoute et réponde à leurs besoins, et qui prenne en compte la véritable pauvreté des provinces ».

Les Britanniques doivent compter d’ici à juillet un peu plus de 3000 soldats dans la province de Helmand, dans le cadre de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) en Afghanistan, dont ils assurent depuis début mai le commandement.

Selon M. Reinert, l’approche militaire offensive adoptée par les troupes américaines dans le sud afghan après l’invasion du pays en octobre 2001 a rendu la population craintive et méfiante vis-à-vis des troupes étrangères.

Huit habitants sur dix dans le sud soutiennent désormais l’action des talibans, qui il y a quatre ans étaient vus comme des oppresseurs, a souligné M. Reinert. Selon lui, des parties entières de la province ont déjà été prises par les islamistes.

De plus, la pauvreté s’est aggravée depuis 4 ans, et la lutte contre la culture de l’opium et l’échec des plantations de remplacement ont encore aggravé la situation, a-t-il expliqué, tandis que la corruption des administrations locales est jugée aiguë par la population locale, qui rejette les promesses de la communauté internationale car celles-ci n’ont pas été tenues.

« On a tant promis quand les talibans sont tombés et on a fait si peu », a résumé Emmanuel Reinert.

« Helmand est un avertissement sur ce que l’ensemble de l’Afghanistan pourrait devenir si une approche différente n’est pas choisie dans les prochains mois », a-t-il prévenu.

L’Institut international d’Études Stratégiques avait lui aussi mis en garde le mois dernier contre une détérioration de la situation en Afghanistan, affirmant que 2006 serait une année « cruciale ».

Dans son rapport 2006 sur les forces armées, l’IISS avait souligné que les talibans allaient « probablement continuer d’accélérer leur rythme opérationnel, notamment parce qu’ils savent que des pertes chez les membres européens de l’OTAN pourraient mobiliser l’opinion de ces pays contre la guerre ».

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site