Accueil > Notre Amérique > Terrorisme d’Etat > Argentine > Procès ESMA : Perpétuité pour Astiz, Acosta et Dix autres répresseurs argentins
Le jugement dans le procès ESMA est tombé : Alfredo Astiz et son chef , Jorge "Tigre" Acosta ont été condamnés à la prison à perpétuité aux cotés de 10 autres répresseurs - Ricardo Cavallo, Julio César Coronel, Adolfo Donda, Alberto González, Oscar Montes, Antonio Pernías, Jorge Radice, Néstor Savio, Raúl Scheller et Ernesto Weber.
Ils ont été condamnés pour les crimes contre l’humanité commis à l’ESMA, accusés d’enlèvement , tortures , et disparitions, actions qu’ils ont menées dans le cadre du « groupe de taches » 3.3.2 et notamment pour l’homicide des douze membres du groupe de l’Eglise de la Santa Cruz (dont faisaient partie les deux religieuses françaises Alice Domon et Léonie Duquet). Alfredo Astiz, avait déjà été condamné, par contumace, à la réclusion criminelle à perpétuité par la Cour d’Assises de Paris le 16 mars 1990 et, en 2007, par la Cour Pénale italienne.
Des peines de 18 à 25 ans ont été aussi prononcées pour quatre autres accusés - 25 pour Manuel García Tallada et Juan Carlos Fotea, 20 pour Ricardo Capdevilla et 18 pour Juan Antonio Azic), quant aux deux acquittés dans ce procès (Pablo García Velazco et Juan Carlos Rolón) ils demeurent poursuivis dans d’autres procès en cours et restent en prison.
Le Tribunal a lu son verdict contenant plus de cinquante résolutions, avec deux heures de retard, compte tenu de difficultés de délibérations finales sur certains points.
Dans ce procès ont été jugés les crimes commis contre 85 victimes de la ESMA, dont les fondatrices des Madres de Plaza de Mayo –Mary Bianco Esther de Careaga et Azucena Villaflor Devicenti-, les religieuses françaises Léonie Duquet et Alice Domon, et les militants des droits de l’homme Angela Auad, Remo Berardo, Raquel Bulit, Horacio Ebert, Julio Fondovila, Gabriel Horane et Patricia Oviedo, et l’écrivain et journaliste Rodolfo Walsh.
Bien que portant sur 85 victimes ce procès aura permis l’identification de plus de 900 victimes sur les 5000 ayant transité à la ESMA.
Martin Rico , représentant du Secretaria des droits de l’homme avait qualifié ces faits de génocide durant le procès , rappelant qu’il s’agissait d’un plan systématique orchestré par le Terrorisme d’Etat qui ne s’est pas borné à l’organisation bureaucratique des exécutions et tortures mais suivait aussi des régles d’élimination, dans un contexte d’attaque de masse et systématique de l’autorité sur la population civile, en établissant des listes de gens qui se connaissaient entre eux, puis en les enlevant, séquestrant….
Ce jugement 35 ans après les faits est un moment décisif dans la lutte contre l’impunité, mais cette lutte contre l’impunité se poursuit : plusieurs dizaines d’instructions et de procès sont en cours dans tout le pays.
El Correo avec Télam , Paris, 27 octobre 2011
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