Portada del sitio > Los Primos > Chile > Première confrontation au procès de Paul Schaefer le nazi de Colonia Dignidad
Le nazi Paul Schaefer fondateur de l’enclave allemande Colonia Dignidad a été confronté mardi à Santiago à deux anciens agents de la dictature de Pinochet et à un ancien prisonnier politique qui l’accuse de l’avoir torturé.
Par l’Agence France-Presse
Santiago de Chile, le mardi 15 mars 2005
Schaefer, ex-caporal brancardier de la Wehrmacht, a été interrogé en présence de deux agents de la DINA, Fernando Gomez Segovia et Samuel Fuenzalida Devia, accusés d’avoir emmené jusqu’à la Colonia, le dirigeant de gauche Alvaro Vallejos Villagran.
La trace de ce membre du Mouvement de gauche révolutionnaire (MIR) s’est perdue en août 1974 à l’intérieur de la Colonia de Schaefer, située près de Parral à 350 km au sud de Santiago.
Au cours de l’interrogatoire, Schaefer «n’a pas parlé» et a donné l’impression d’«être fou», affirmant ne pas comprendre les questions, selon Fuenzalida Devia.
Le juge Billard qui avait lancé le mandat d’arrêt, exécuté jeudi dernier avec l’interpellation de Schaefer en Argentine puis son expulsion le week-end dernier, a déclaré à la presse qu’«il y a eu des progrès», sans en dire davantage.
Schaefer n’est pas uniquement soupçonné d’avoir participé à la disparition du militant du MIR mais aussi accusé d’avoir torturé d’autres prisonniers. Celui qui se présentait comme un pasteur évangélique et gérait Colonia Dignidad comme une secte, est également poursuivi pour des viols de dizaines d’enfants de paysans des alentours de la Colonia Dignidad.
Lors d’une troisième confrontation, Schaefer a été confronté au médecin Luis Enrique Pebbles qui a affirmé avoir été torturé dans la Colonia en 1975 par Schaefer en personne.
«Il n’a pas pu nier», a affirmé M. Pebbles, estimant que l’ex-nazi était apparu «tout à fait lucide et sain d’esprit» lors de l’interrogatoire.
Lors d’un témoignage en août 1997, M. Pebbles avait raconté qu’au cours d’une séance de torture, Schaefer «avait crié, furieux, il faut aussi frapper ici», en lui administrant un grand coup de pied à l’épaule.