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3 décembre 2006

Pêut être faut-il aussi changer de grille d’analyse pour le bourbier afghan.

 

Cinq ans après l’invasion de l’Afghanistan, la très archaïque politique de la canonnière a encore une fois, atteint ses limites. Alors qu’on avait l’illusoire espoir de venir à bout de l’aberrante dérive des Talibans par la force, la guerre en Afghanistan reprend de plus belle. Alors peut-être faut-il changer l’archi périmée grille d’analyse occidentale, qui prétend imposer leur supériorité de destin par la force. Cette époque est complètement révolue, et maintenant il faut l’archiver. Le monde entier demande à corps et à cris que la fraternité et solidarité remplacent l’orgueil et le messianisme qui arrivent d’Occident. Alors, encore un effort pour le bien de la civilisation !
El Correo

Par Juliette Loir
Marianne
. Paris, Le 29 novembre 2006

Avec plus de 3.700 morts, 2006 est l’année la plus noire qu’ait connue le pays de l’opium depuis la chute des Talibans fin 2001 ! L’accalmie de façade, constatée depuis l’intervention étasunniene, a laissé place, ces derniers mois, à une flambée de violences sur l’ensemble du territoire, et ce malgré la présence des quelque 32.000 soldats de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) de l’Otan.

Ce n’est plus l’armée étasunienne contre les Talibans, mais une quantité d’insurgés de tous bords, dont les fameux « étudiants »(Talib en arabe) du Mollah Omar (dont on est toujours sans nouvelles depuis son escapade à mobylette), face aux autorités du pays et aux soldats de l’Isaf. Les raids aériens, plus rares, ont laissé la place aux combats terrestres. Le fusil à la main, les insurgés ne craignent plus de combattre l’« envahisseur » au corps à corps.

Les attentats suicides se multiplient, laissant des centaines de soldats et de civils sur le carreau. Dimanche 26 novembre 2006, quinze Afghans périssaient dans un attentat suicide perpétré dans un restaurant dans le sud-est du pays. Le lendemain, deux soldats canadiens de l’Isaf étaient tués dans un attentat à la voiture piégée près de Kandahar. Hier, c’était au tour d’un policier de succomber dans un autre attentat suicide à la voiture piégée, dans la province d’Hérat (ouest de l’Afghanistan). Une flambée de violences qui intervient alors que s’est ouvert mardi, à Riga (Lettonie), le sommet de l’Otan, consacré, en grande partie, à la situation en Afghanistan. La priorité : faire cesser les violences et rétablir un climat de paix sociale dans le pays.

Dans la même optique, les forces de l’ordre afghanes forment actuellement un corps de 11.000 nouveaux policiers, recrutés parmi les milices locales. Avec le risque d’y incorporer des criminels ou des espions talibans.

A peine ébauchée, la démocratie afghane vacille déjà. Tous les efforts consentis pour la reconstruction du pays risquent d’être réduits à néant. Les violents affrontements qui embrasent pratiquement la totalité des régions freinent, voire annihilent, les projets de développement et d’amélioration des infrastructures.

La semaine dernière, l’Irak essuyait son attentat le plus sanglant depuis le début de la guerre à Sadr City (plus de 300 morts et des centaines de blessés). Un effet domino ? Rappelons que c’est une « contagion » démocratique - et non pas de l’horreur - à tout le Moyen-Orient qui était annoncée par George W Bush…

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