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16 de enero de 2007

Parodie de démocratie à la française: Couronnement sans suspense du « Petit César » Sarko.

 

Par Louis-Bernard Robitaille
La Presse
. Paris. Le lundi 15 janvier 2007

En l’absence de tout rival dans la course à l’investiture pour la présidentielle, le président de l’Union pour un mouvement populaire, Nicolas Sarkozy, ne risquait pas grand-chose, hier, lors du «congrès » d’investiture de l’UMP. Si ce n’est que son couronnement sans suspense, annoncé depuis des mois, ne tourne au non-événement.

Finalement, l’opération aura été un succès quasi total, bien sur. Le candidat a prononcé un discours-fleuve de près de 90 minutes, très inspiré et truffé de références historiques, ovationné à plusieurs reprises. Le Parc des expositions de la porte de Versailles, selon les chiffres officiels, a accueilli 78 000 militants, un tiers de plus que prévu.

L’UMP a dépensé 3,5 millions d’euros pour l’événement : location, sono, dispositif scénique, réquisition de 520 autocars et huit trains spéciaux.

Faute d’une candidature rivale qui aurait pu créer une apparence de suspense, «Sarko» était menacé d’une faible participation à la consultation interne. Or, si le score de 98 % des voix à 14 h 30 n’avait rien de surprenant, le fait que 69 % des membres du parti aient pris part au vote constituait un très beau succès. D’autant plus que, depuis qu’il s’est emparé de l’UMP en 2004, le nombre de membres est passé en gros de 120 000 à 340 000. La cérémonie du sacre, qui aurait pu tourner au cirque médiatique à gros budget, est devenue une démonstration de force réussie.

Dans un discours soigneusement écrit qui a même étonné des commentateurs résolument à gauche, celui qui avait commencé sa carrière publique en s’emparant en 1983, à 28 ans, de la très bourgeoise mairie de Neuilly, a commencé par une longue évocation de ses sources politiques, la Résistance et le gaullisme. Il a fait un vibrant éloge de la République, qui a «réussi la synthèse de l’Ancien Régime et de la Révolution». Il a invoqué le souvenir de grandes figures de la gauche, Danton, Jules Ferry ou Léon Blum, cité Jean Jaurès et Albert Camus, avant de dire : «Je ne suis pas un conservateur. Je n’accepte pas l’immobilisme pour la France.»

Une tonalité inattendue, incluant l’éloge du métissage (« moi qui suis aussi un petit immigré ») ou le droit des criminels « justement punis » d’être « traités en prison avec dignité ».

Ayant ainsi ratissé sur sa gauche, le candidat qui se veut celui de la «rupture» a aussitôt aligné une série de propositions que, généralement, la droite «républicaine» hésite à aborder clairement : les polygames et les partisans de l’excision «n’ont rien à faire en France», pas plus d’ailleurs que ceux qui la détestent et ne respectent pas ses valeurs. Il faut rétablir «l’école de l’autorité et du respect». Il est inadmissible que «des minorités syndicales» (dans les transports) empêchent les gens de travailler. Quant aux «régimes spéciaux» de retraite (chemins de fer, électricité), sujet explosif par excellence, ils seront «alignés» sur les autres. Des propositions qui ont provoqué des ovations dans la salle. Tout comme cet engagement de diminuer tous les impôts «sur le travail» et de faciliter l’accès à la propriété ou la transmission des patrimoines.

Après un éloge de gauche de la «République réelle», un franc-parler de droite inhabituel en France. Bref, un grand écart exécuté avec maestria, et sur un ton convaincu.

Aucun soutien de Chirac

Dans ce début de campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy, un «petit jeune» de 51 ans, a réussi le tour de force de réunir pour son intronisation pratiquement tout ce que la droite compte de personnalités de poids : entre autres les anciens premiers ministres Balladur, Raffarin et Juppé, qui se sont succédé à la tribune pour lui accorder son soutien, même si celui d’Alain Juppé, fils spirituel de Jacques Chirac, était beaucoup moins amical et bien plus réservé que les autres.

La seule fausse note est venue comme prévu de la garde rapprochée de Chirac, auquel Sarkozy a tout juste rendu un hommage de pure forme. Aucun message de soutien du président, bien entendu, puisque celui-ci, officiellement, n’exclut pas de se représenter, même si personne n’y croit.

Quand au premier ministre de Villepin, qui a lui aussi refusé de se rallier à Sarkozy en invoquant sa fonction, il a fait en fin de matinée une apparition de 35 minutes, furtive et quasi incognito pour éviter les huées. Beaucoup de commentateurs de la vie politique estiment que le clan chiraquien, même isolé, n’a pas renoncé à faire battre le «traître» Sarkozy à la présidentielle. Et Dominique de Villepin, qui n’a rien à perdre, serait le bras armé de cette vengeance.

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