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23 octobre 2006

Panama
Plébiscite en faveur de l’élargissement du canal. Le panaméens payeront le jouet du nord.

 

Les Panaméens ont largement approuvé dimanche (43% d’abstantion) le plan d’élargissement du canal de Panama présenté par le gouvernement, un projet ambitieux qui coûtera au moins 5 milliards de dollars et qui donnera au canal de nouveaux clients : les navires jusqu’ici trop larges pour le franchir.

Par Alexandre Peyrille
AFP
. Panama. Le dimanche 22 octobre 2006

D’après les résultats préliminaires du Tribunal électoral, le « oui » l’emporte avec 78% des voix à la suite du dépouillement de 95% des suffrages.

Le référendum a cependant été marqué par un fort taux d’abstention. Seulement 43% des 2,1 millions d’électeurs sont allés voter. Le « non » s’établit à 22% des votes.

Le président panaméen Martin Torrijos s’est réjoui de la « volonté majoritaire des Panaméens » de lancer le processus d’élargissement du canal. Le calendrier officiel prévoit que les travaux débuteront en 2007 et dureront de 7 à 8 ans.

« C’est un succès du peuple panaméen (...) une décision historique, six ans après avoir récupéré la souveraineté sur le canal. Les bénéfices du canal serviront à payer notre dette sociale », a-t-il promis, faisant référence aux 40% de Panaméens qui vivent dans la pauvreté.

Pour le président panaméen et l’Autorité du Canal de Panama (ACP), entité indépendante qui gère le canal depuis le 31 décembre 1999, après la fin de la concession américaine, l’élargissement du canal est nécessaire pour que la voie interocéanique ne soit pas obsolète à l’horizon 2012.

Le projet prévoit la construction d’une troisième voie de navigation pour permettre à des navires de 386 m de long, 49 m de large et 15 m de tirant d’eau (contre 294 m de long, 32 m de large et 12 m de tirant d’eau actuellement) de relier les ports du Pacifique à ceux de l’Atlantique.

Les nouvelles écluses permettront à des navires de franchir le canal en transportant 12.000 conteneurs, au lieu de 5.000 actuellement.

Les autorités panaméennes soulignent que les chantiers navals construisent de plus en plus de navires d’un gabarit supérieur à celui des écluses actuelles du canal, baptisés post-Panamax, et que le canal doit s’adapter à cette tendance du transport maritime international.

Seuls les super-tankers et les porte-avions militaires seront encore trop larges pour passer par le canal de Panama.

L’ex-président du Panama Jorge Illueca et l’ancien administrateur du canal Fernando Manfredo ont jugé « coûteux », « pas nécessaire » et « risqué » le projet de modernisation.

L’Autorité du canal de Panama répond que l’élargissement est une garantie pour que l’entreprise reste prospère et qu’elle affronte, mieux armée, la concurrence des autres routes maritimes : le canal de Suez et le système de transport terrestre entre les ports de la côte est et de la côte ouest des États-Unis.

Environ 5% du commerce mondial (14 000 bateaux par an) passe par le canal de Panama, long de 80 km. 69% des navires appareillent des États-Unis ou s’y rendent.

L’ACP affirme que les travaux seront financés par une hausse des droits de passage (1,2 milliard de dollars en 2005) et permettront de créer 35 000 emplois. Chaque navire paie de 60 000 à 200 000 dollars par passage, en fonction du poids de la cargaison.

Le canal de Panama, construit par les étasuniens entre 1904 et 1914 après une première tentative française, est un des moteurs de l’économie du Panama : le PIB (16 milliards de dollars en 2005) de ce petit pays de trois millions d’habitants est lié à 80% à l’activité du canal.

De nombreuses entreprises étrangères (et oui, El Correo) se sont montrées intéressées pour participer aux travaux de modernisation qui comprennent le dragage du canal, réalisé par l’ACP, le creusement de deux tranchées de 8 et 3 km de long sur 200 m de large et la conception des écluses, qui seront confiées à des sociétés
étrangères lors d’un appel d’offres, probablement au printemps 2007.

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