recherche

Accueil > Les Cousins > Brésil > OGM et désobéissance civile au Brésil

3 octobre 2003

OGM et désobéissance civile au Brésil

 

Par MM
Courrier international

"Au Brésil, des organismes génétiquement modifiés (OGM) ont été plantés sur plus de cinq millions d’hectares de terres", affirme au quotidien brésilien O Globo le président de l’Association brésilienne des producteurs de soja trangénique. Yawao Miyamoto, Brésilien d’origine japonaise, considère que "l’implantation du soja transgénique est irréversible" et tient à montrer son désaccord avec la politique de Luiz Inacio Lula da Silva en matière d’OGM. Une politique pragmatique si l’on en croit la presse brésilienne.

En effet, "Lula a fait adopter une mesure provisoire interdisant la vente de graines de soja génétiquement modifiées à usage de semence dans les Etats du Brésil où ce type de soja n’a jamais été planté", écrit O Globo. Mais le président brésilien a en même temps autorisé ce genre de culture, jusque fin 2004, dans les régions qui, comme le Rio Grande do Sul (Etat du sud du Brésil), cultivaient de fait du soja transgénique depuis longtemps.

160 000 familles vivent du soja transgénique

Pour Yawao Miyamoto, toujours cité par O Globo, "le soja transgénique est déjà fermement implanté dans certains Etats" et "il n’y aucune armée qui puisse empêcher que l’on s’en serve". Les initiatives de Lula pour juguler sa diffusion sont, à ses yeux, contre-productives puisqu’elles "favorisent la contrebande qui vient du Paraguay et de l’Argentine". "Il existe déjà 37 variétés de soja transgénique, élaborées par des scientifiques, qui sont parfaitement adaptées au climat du pays", ajoute Miyamoto, qui ne manque pas de souligner que "160 000 familles vivent et dépendent de la culture du soja OGM"... "Tout le monde en plante, ajoute-t-il : les sans-terre [mouvement de paysans brésiliens qui revendique la redistribution des terres], les familles d’agriculteurs et les grands producteurs de soja."

M. Miyamoto n’est pas le seul à être incommodé par l’initiative du gouvernement Lula. Pris entre deux feux, le chef du Parti des travailleurs, (PT, parti présidentiel) a déclaré comprendre les raisons qui avaient poussées Lula à donner une autorisation provisoire, mais a tenu à rappeler que le PT avait "une position historique en la matière", celle de "considérer que les OGM sont nocifs".

Pour O Estado de Sao Paulo, cette décision est une "des plus polémiques que le gouvernement Lula ait prise". Alors que la ministre de l’Environnement, Marina Silva, avait milité pour qu’une "étude d’impact environnemental" soit menée, "la mesure provisoire prise par le gouvernement ne prévoit que l’instauration d’une commission chargée de surveiller sa mise en œuvre sur le terrain", constate le journal. O Estado de Sao Paulo ajoute : "Marina Silva a vivement critiqué l’attitude des planteurs de soja transgéniques du Rio Grande do Sul", qui sèment du soja depuis huit ans, et "a qualifié leur comportement de ’désobéissance civile’". La mesure du gouvernement Lula a donc au moins eu pour effet de les sortir de la désobéissance.

© Courrier international
d’après O Globo , O Estado de Sao Paulo


Marie-Christine LACOSTE,
CNRS, Information Scientifique
Coordinadora de "RUMBOS"

Lista de Informacion Cientifica y Red de Investigadores
sobre y de America Latina - Ciencias Sociales y Humanas -
Idiomas de la Lista : Espanol, Frances, Ingles, Portugues

Maison de la Recherche, Université de Toulouse-le-Mirail
5, Allées Antonio Machado - 31058 Toulouse Cedex 9 (France)
Tél : (33) (0)5 61 50 43 08
Fax : (33) (0)5 61 50 49 25
Courriel : lacoste@univ-tlse2.fr

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site