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Le président vénézuélien Hugo Chavez a annoncé samedi qu’une nouvelle tentative de coup d’Etat avait été déjouée au Venezuela, dont le leader aurait été l’ancien ministre des Affaires étrangères Enrique Tejera.
"Après une série d’enquêtes, en coordination étroite, des corps de sécurité de l’Etat, cette conspiration a été déjouée et a été perquisitionnée vendredi la résidence de l’ex-ministre des Affaires étrangères Enrique Tejera Paris qu’ils prévoyaient de désigner comme président d’un soit disant Conseil de l’Etat", a déclaré le chef de l’Etat vénézuélien à des journalistes après une réunion avec des autorités locales.
Tejera, qui avait été ministre des Affaires étrangères sous la seconde présidence du social-démocrate Carlos Andres Perez (1989-1993), a été fouillée, selon M. Chavez, dans la matinée de vendredi par des unités de la police politique (DISIP) et du renseignement militaire (DIM).
La tentative pour le renverser devait avoir lieu avant les élections présidentielles de dimanche au Brésil, où le candidat de la gauche, l’ancien ouvrier métallurgiste, Luiz Inacio Lula da Silva, syndicaliste de légende et fondateur du Parti des Travailleurs (PT), fait figure de grand favori, selon le président Chavez, qui a fait état d’un tract en ce sens des auteurs du complot.
M. Chavez, un populiste de gauche ancien parachutiste, avait été renversé et détenu dans la nuit du 11 au 12 avril dernier par une junte civilo-militaire. Il avait cependant pu revenir au pouvoir 47 heures plus tard, à l’aube du 14 avril, grâce à l’appui de milliers de ses partisans descendus dans les rues et d’officiers loyaux.
Pendant la détention de M. Chavez, l’ancien patron des patrons vénézuéliens, Pedro Carmona, s’était autoproclamé président provisoire, avant d’être assigné à résidence le 15 avril à Caracas dans l’attente de son procès pour rébellion et usurpation de fonctions.
Réfugié dans les locaux de l’ambassade colombienne le 23 mai, M. Carmona, qui est âgé de 60 ans, avait obtenu une semaine plus tard l’asile politique en Colombie.
Depuis le coup d’Etat manqué, le Venezuela, cinquième exportateur mondial de pétrole, se débat dans une crise politique inextricable avec l’opposition au président Chavez, regroupée au sein de la Coordination Démocratique (CD), ayant appelé à une grande manifestation anti-gouvernementale le 10 octobre pour réclamer de nouvelles élections, les partisans du chef de l’Etat devant eux manifester le 13, également à Caracas.
LEMONDE.FR | 06.10.02 | 10h35