recherche

Accueil > Empire et Résistance > Afrique et Monde Arabo-Musulman > Non Alignées : Non à un monde dominé par les États-Unis.

16 septembre 2006

Non Alignées : Non à un monde dominé par les États-Unis.

 

Les Non-Alignés réunis samedi autour du numéro un cubain par intérim Raul Castro, mais sans son frère Fidel convalescent, ont relancé ce mouvement tiers-mondiste en rejetant, de façon unanime, un monde unipolaire dominé par les États-Unis et leurs alliés.

Par Françoise Kadri
AFP
. La Havane, Le samedi 16 septembre 2006.

Le Mouvement (MNA), fondé il y a 45 ans, a été « virtuellement revitalisé » à Cuba, a estimé le chef de la diplomatie cubaine Felipe Perez Roque, avant la clôture de l’évènement qui a rassemblé 56 chefs d’État et de gouvernement.

Le sommet a été « un succès » pour M. Perez Roque, qui s’est réjoui de l’« entente sans précédent » entre les 118 Non-Alignés pour dénoncer l’unilatéralisme américain, « les illégalités » d’Israël au Liban ou contre les Palestiniens et soutenir le programme nucléaire iranien en vertu du « droit de tous les pays à développer (cette énergie) à des fins civiles ».

La réunion s’est tenue en l’absence de Fidel Castro, 80 ans, qui se rétablit d’une grave opération fin juillet et auquel les médecins ont conseillé de continuer de se reposer, sous la présidence de son frère Raul, 75 ans, chef d’État par intérim.

Au centre de l’attention, Fidel Castro a été vu à la télévision cubaine recevant plusieurs dignitaires dont le Vénézuélien Hugo Chavez, son héritier idéologique, et le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, trois jours avant l’assemblée générale de New York où les Non-Alignés représentent les deux tiers des membres.

À La Havane, M. Annan a recommandé aux Non-Alignés de respecter les droits de l’Homme. Dimanche, 15 Dames en blanc, proches de dissidents emprisonnés, ont silencieusement marché à La Havane pour réclamer leur libération, sans vouloir « perturber le sommet ».

En deux jours, des dizaines de présidents ou chefs de gouvernement se sont succédés sur un ton souvent anti-américain pour réclamer la relance du MNA et une réforme urgente du Conseil de sécurité, fustigé pour ignorer les intérêts des pays du sud. Le MNA, né en pleine guerre froide, était en perte de vitesse depuis la chute de l’Union soviétique.

Après les « bêtes noires » de Washington comme Hugo Chavez pour le Venezuela et Mahmoud Ahmadinejad pour l’Iran vendredi, c’est la Corée du nord qui est montée au créneau samedi pour justifier sa possession de la bombe nucléaire comme « force de dissuasion ».

Mais dans les couloirs, le ton était plus modéré, et plusieurs pays ont obtenu que la résolution finale condamne le terrorisme et soutienne les gouvernements de l’Afghanistan et de l’Irak, représentés à La Havane.

En marge du sommet, un rapprochement est intervenu entre Inde et Pakistan, deux grandes puissances nucléaires, pour reprendre leurs pourparlers sur le Cachemire.

Les dirigeants venus d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine ont insisté dans leurs discours pour que les Non-Alignés se dotent d’un poids international à la mesure de l’envergure de l’organisation. Le président iranien a proposé qu’ils aient un siège permanent au Conseil de sécurité.

Le MNA est « l’un des éléments-clé de l’architecture moderne des relations internationales », a estimé le Russe Vladimir Poutine, dans un message envoyé depuis Moscou.

L’ONU doit trouver une forme « pour répondre aux exigences d’un monde qui réclame la paix dans un contexte d’unilatéralisme militaire », a renchéri le président de l’Equateur, Alfredo Palacio.

Pour le président de République dominicaine Leonel Fernandez, le Mouvement doit « jouer un rôle prééminent dans la défense des intérêts de nations reléguées au second plan par des forces qui imposent leur vision et leur domination sur le reste de l’humanité ».

Afin de rendre le Mouvement plus efficace, les Non-Alignés ont décidé à La Havane l’instauration de nouveaux instruments dont un secrétariat à New York, siège de l’ONU et ratifié le système de la « troïka », actuellement intégrée par Cuba, la Malaisie et l’Égypte.

Le prochain sommet se tiendra en Égypte en 2009.

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site