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3 de septiembre de 2005

Noirs et pauvres des Etats Unis, les victimes de Katrina

 

À la télévision, cela saute aux yeux: les sinistrés de Katrina sont majoritairement des Noirs. Cette réalité provoque malaise et polémique, certains soupçonnant même les autorités de discrimination dans l’organisation des secours.

Par l’Agence France-Presse
Le samedi 3 septembre 2005

« Si ces gens n’avaient pas été noirs et pauvres, ils n’auraient pas été laissés à La Nouvelle-Orléans pour commencer », s’est emporté hier le député de la Louisiane, William Jefferson, soulignant que beaucoup n’étaient pas partis faute de voiture ou de moyens pour se payer un hôtel.

« À La Nouvelle-Orléans, il se trouve que les plus pauvres et les plus désespérés sont noirs. (...) C’est une mise en cause de notre société en général, où les Noirs sont systématiquement en bas de l’échelle », a-t-il expliqué sur la chaîne MSNBC.

La Nouvelle-Orléans compte 67,3 % de Noirs et quelque 30 % de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, contre respectivement 13 % et 12,7 % à l’échelle nationale.

La secrétaire d’État Condoleezza Rice, femme noire la plus puissante du pays, s’est inscrite en faux contre toute discrimination dans l’organisation des secours.

« Les Américains ne veulent pas voir souffrir d’autres Américains », a-t-elle assuré lors d’une conférence de presse. « Que des Américains aient décidé d’aider certains et pas d’autres sur la base de leur couleur de peau, non, je n’y crois pas ».

« Tout le monde est très ému. C’est dur de regarder des images d’Américains qui traversent cela, et, oui, le communauté afro-américaine a évidemment été très lourdement touchée », a-t-elle ajouté. Plusieurs élus noirs avaient, quelques heures plus tôt, dénoncé la faible mobilisation de l’État pour aider les sinistrés, notant que les plus pauvres, et les Noirs, étaient touchés de plein fouet.

« La différence entre ceux qui restent en vie et ceux qui meurent ne peut pas se résumer à la pauvreté, l’âge et la couleur de la peau », a dénoncé le député Elijah Cummings. Les membres du gouvernement « disent qu’ils font tout ce qu’ils peuvent et aussi vite que possible. Je ne suis absolument pas d’accord ».

Le pasteur Jesse Jackson a regretté de son côté que les Noirs soient exclus des postes de responsabilité dans les opérations de secours.

« Pourquoi n’y a-t-il aucun représentant de la communauté noire dans ce cercle? », a demandé l’ancien proche du pasteur Martin Luther King. « Pourquoi les Noirs sont-ils écartés du centre de décision et cantonnés à la souffrance? ».

« Il existe une indifférence historique pour les souffrances des gens pauvres et des Noirs... On semble mieux s’accomoder de la souffrance des Noirs », a-t-il ajouté, jetant de l’huile sur le feu.

Les chaînes de télévision ont conservé un silence embarrassé face à cette donnée de la catastrophe, mais plusieurs éditorialistes ont noté à quel point la question raciale reste omniprésente dans les esprits des Américains.

« On aimerait penser que les catastrophes rapprochent les gens », notait jeudi David Brooks, du New York Times. « Ce qui se passe (...) est une tragédie humaine. Mais regardez de plus près les gens que vous voyez errer, désespérés, autour de La Nouvelle-Orléans: ils sont principalement noirs et pauvres. Le malaise politique ne fait que commencer ».

La polémique raciale « est aussi fatigante que prévisible », soupirait Leonard Pitts Jr, dans le Detroit Free Press.

« Certains d’entre nous ne peuvent s’empêcher de regarder une catastrophe naturelle sous le prisme déformant du racisme, de la rancoeur et de la peur », a-t-il regretté.

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