Portada del sitio > Imperio y Resistencia > « Gringolandia » (USA) > Noam Chomsky analyse le cabinet d’Obama : "Il aura des déçus avec Obama"
Le prestigieux linguiste et le théoricien politique étasunien Noam Chomsky a souligné à Sao Paulo, au Brésil, qu’ « il y aura beaucoup des déçus » avec les politiques du prochain président des États-Unis, Barack Obama, après s’être montré surpris par la composition du futur cabinet. « Ceux qui ont choisi de se réjouir vont sans doute être déçus", a dit Chomsky dans un entretien donné au quotidien brésilien « Folha de Sao Paulo » le jour de ses 80 ans.
Malgré son énorme contribution à la science du XXe siècle, en dehors de l’enceinte académique, Chomsky est beaucoup plus connu par son activisme politique et par ses critiques dures de la politique extérieure des États-Unis et de l’État de l’Israël. Chomsky, connus pour ses positions de gauche, cependant a dit que « ce n’est pas la faute d’Obama », puisqu’il « ne s’est jamais présenté comme autre chose de plus avant qu’un démocrate familier du centre, du moule de Bill Clinton ».
Le théoricien politique s’est montré de surcroît surpris par la composition du cabinet de la future administration, et a souligné que « bien qu’il n’en attendait pas beaucoup » il n’en est pas moins resté « surpris » par la désignation de Hillary Clinton comme secrétaire de l’État et le renouvellement au Département de la Défense du secrétaire Robert Gates.
Les deux nominations, a expliqué le professeur émérite de Linguistique de l’Institut de Technologie de Massachusetts (MIT), sont si significatives de « No Change » (pas changement) et « No Hope » (pas d’espoir) qu’Obama s’est senti obligé d’expliquer que son gouvernement aura ses bases dans l’expérience et la vision. « Cela devrait réconforter les incrédules », a dit le professeur.
En juin de cette année, l’activiste politique a prédit que les démocrates obtiendraient une majorité au Sénat et au Congrès sous le leadership de Barack Obama, mais que le républicain John McCain gagnerait les présidentielles. Les deux raisons qu’il mettait en avant étaient le racisme qui subsiste dans la société étasunienne, surtout au sud du pays, et le manque de scrupules des républicains au moment de disqualifier leurs rivaux. En plus, dans l’entretien, Chomsky a durement critiqué le système de construction médiatique des candidats au Etats-Unis. « L’industrie des relations publiques, qui revient à vendre des candidats de la même manière qu’il vend des produit, a donné son prix annuel dans la catégorie meilleur marketing à la vente de la marque ’Obama’", a dit le linguiste.
Ce modèle - a-t-il continué - « est très clairement non démocratique, un type de dictature par élection, une construction politique dans laquelle le public - des observateurs intrus et ignorants - sont spectateurs de l’événement et non protagonistes ». Chomsky a attribué la victoire d’un afro-américain pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, « à l’activisme des années ’60, qui a eu un effet civilisateur ».
Página 12 . Buenos Aires, le 9 décembre 2008.
Traduit de l’espagnol pour El Correo de : Estelle et Carlos Debiasi.