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6 novembre 2006

Nicaragua
Victoire de Daniel Ortega -la « bête noire » des États-Unis- au premier tour

 

Le sandiniste Daniel Ortega, « bête noire » des États-Unis et ami du Venezuela, retrouvera son siège de président du Nicaragua perdu il y 16 ans, profitant de la division de la droite au premier tour de la présidentielle, selon la projection d’un groupe d’observateurs indépendants.

Par Bertrand Rosenthal
AFP
. Managua, Le lundi 6 novembre 2006.

Le groupe « Ethique et Transparence » crédite Daniel Ortega de 38,4% des suffrages. Il devancerait les deux candidats de droite, Eduardo Montealegre de l’Alliance libérale nicaraguayenne (ALN), soutenu par Washington et le patronat, avec 29,52% des voix, et Jose Rizo du Parti libéral constitutionaliste (PLC, droite), avec 24,15%.

Après avoir renversé le dictateur Anastasio Somoza en 1979, Daniel Ortega a dirigé le Nicaragua jusqu’en 1990, face à une rebellion armée financée par les États-Unis. Battu à l’élection de 1990, il a perdu par la suite deux scrutins présidentiels face à des candidats de droite.

La diffusion lundi matin de cette projection effectuée à partir des résultats de 1200 bureaux de vote sur 11.274 a été autorisée par le Conseil Suprême Electoral (CSE) Pour l’instant, seul les résultats des votes de 14,65% des bureaux, ont été publié par le CSE. Daniel Ortega, candidat du Front Sandiniste de libération nationale (FSLN), obtenait 40,04% des voix devant Eduardo Montealegre de l’Alliance Libérale nicaraguayenne (ALN, droite) avec 33,29%, Jose Rizo du Parti libéral constitutionaliste (PLC, droite) avec 19,51%, Edmundo Jarquin du Mouvement de rénovation sandiniste (MRS) avec 6,89% et Eden Pastora de l’Alliance pour le changement (AC) avec 0,27%.

Des milliers de partisans de Daniel Ortega ont déjà fêté la victoire. À bord de voitures et camionnettes, ils sillonnaient dans la nuit, drapeaux noir et rouge au vent, les rues de Managua.

Pour être élu au premier tour, Daniel Ortega doit obtenir au moins 35% des voix avec 5 points d’avance sur le candidat arrivant en second.

« Il y aura un second tour », a assuré dans la nuit Eduardo Montealegre, qui parle en outre de « nombreuses irrégularités ».

Une polémique s’est ouverte avec l’ambassade des États-Unis, accusée de vouloir remettre en cause le résultat.

Le président du CSE Roberto Rivas a pris à partie l’ambassade des États-Unis à Managua, l’accusant de mettre en doute « la transparence des élections » et « d’organiser des réunions » avec des institutions au Nicaragua pour défendre ce même point de vue. « Grâce à Dieu ce sont les Nicaraguayens qui font les élections », a-t-il plaisanté.

Comme dans la plupart des élections récentes en Amérique latine (Bolivie, Equateur, Pérou, Mexique), la lutte d’influence entre les États-Unis et les régimes vénézuélien et cubain s’est inscrite en toile de fond de l’élection nicaraguayenne.

Au Nicaragua, elle a pris la forme d’une part d’un chantage sur l’aide américaine et d’autre part d’une promesse de pétrole vénézuélien à bas prix.

L’ambassadeur américain Paul Trivelli, qui a dit qu’une victoire de Daniel Ortega marquerait l’introduction du « modèle Chavez » au Nicaragua, a tenté en vain de réunifier la droite nicaraguayenne pendant des mois.

Les États-Unis sont passés pendant la campagne au chantage sur l’assistance économique et le contrôle des centaines de millions de dollars envoyés par les Nicaraguayens émigrés.

Les Nicaraguayens, qui ont voté massivement et dans le calme, devaient aussi renouveler leur Parlement et élire 20 députés au Parlement centre-américain.

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