Portada del sitio > Los Primos > Bolivia > Morales reçoit en Bolivie Ahmadinejad malgré la colère de Washington
D’après l’Agence France-Presse
La Paz. Le jeudi 27 septembre 2007
Le président bolivien Evo Morales devait recevoir jeudi à La Paz son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad dont les ambitions nucléaires réaffirmées deux jours plus tôt à la tribune des Nations unies ont renforcé l’inquiétude des États-Unis.
Passant outre la colère et la suspicion de Washington, le chef de l’État bolivien entendait accueillir avec les honneurs, pour quelques heures, le président de la République islamique d’Iran au palais présidentiel Quemado à La Paz où plusieurs accords devaient également être signés.
M. Ahmadinejad, dont c’est la première visite officielle en Bolivie, doit donner une conférence de presse conjointe avec M. Morales. Elle sera suivie d’un déjeuner.
Deux jours après avoir affirmé que le dossier nucléaire iranien était «clos» à l’Assemblée Générale de l’ONU, M. Ahmadinejad, à la tête d’une délégation de trente-cinq personnes, doit signer avec M. Morales plusieurs conventions d’aide et de coopération portant sur l’énergie, les hydrocarbures, les micro entreprises et le secteur agro-industriel.
Samedi, l’ambassadeur des États-Unis à La Paz, Philip Goldberg, avait fait part au président bolivien de l’inquiétude de Washington concernant le rapprochement de la Bolivie et l’Iran dont les relations diplomatiques ont été récemment rétablies.
Aussi, l’escale de six heures du chef d’État iranien apparaît-elle comme hautement symbolique, illustrant le resserrement des liens entre l’Iran, la Bolivie et le Venezuela où il est attendu jeudi soir.
Les médias boliviens et l’opposition libérale n’ont pas caché également certaines inquiétudes sur l’intérêt que pourrait porter l’Iran aux gisements d’uranium et de lithium en Bolivie. Ces gisements se trouvent, selon les spécialistes, dans la zone du gigantesque désert de sel de Uyuni à 600 km au sud de La Paz.
Dans un tel contexte, le parti d’opposition conservateur, Podemos, qui détient la majorité au Sénat, a affirmé qu’il refuserait de voter des accords portant sur des matières pouvant servir au développement du nucléaire iranien.
M. Morales, lui, a assuré que cette visite visait seulement la coopération économique alors que la Bolivie, le pays le plus pauvre d’Amérique du sud.