Marche de 10 000 sans-terre pour la réforme agraire au Brésil de Lula

Dix mille paysans sous la houlette du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST) ont entamé lundi matin à Goiania (capitale du Goias) une marche de 200 km jusqu’à Brasilia pour protester contre la lenteur de la réforme agraire.

Agence France-Presse
Goiania, le lundi 02 mai 2005

Les sans-terre de plusieurs organisations paysannes venus de tout le Brésil qui luttent pour la distribution de la terre et la fin des conflits agraires ont quitté vers 7h 30 locales (6h 30 à Montréal) le stade Serra Dourada de Goiania où ils s’étaient rassemblés dimanche.

Portant des banderoles des différents mouvements paysans auxquels ils appartiennent, chaussés pour la plupart de chaussures de tennis et coiffés de chapeaux de paille pour se protéger du soleil, les 10 000 sans-terre devraient parcourir quelque 16 km par jour.

Leur arrivée à Brasilia est prévue le 17 mai, date à laquelle les dirigeants du MST remettront au gouvernement du président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, un document dans lequel ils lui demandent notamment de respecter sa promesse de donner un lopin de terre à 430 000 familles d’ici la fin de son mandat en 2006.

« Nous avons fait avec Lula en novembre 2003 un accord dans lequel il s’était engagé à donner une terre à 430 000 familles en trois ans. À 20 mois de la fin de son mandat, il n’a installé que 60 000 familles sur une terre », a déclaré récemment Pedro Stedile, membre de la direction nationale du MST.

Les sans-terre veulent également que les assassins de paysans sans terre soient jugés par la justice fédérale, et non pas par celle des États fédérés brésiliens, et il réclament l’adoption immédiate d’une loi permettant d’exproprier les propriétaires fonciers employant des travailleurs en semi-esclavage.

Le MST est un allié historique du Parti des Travailleurs (PT-gauche) fondé par le président Lula, dans lequel militent la plupart des dirigeants du mouvement paysan.

Le MST touche 350 familles déjà installées sur une terre et 120 000 autres vivant dans des campements précaires, encadrées par 12 000 militants. Outre le MST participent notamment à la marche le Mouvement de libération des travailleurs ruraux (MLST, gauche du PT), le Mouvement des travailleurs libres, la Confédération des travailleurs de l’agriculture (CONTAG) et la Fédération des travailleurs de l’agriculture familiale (FETRAF).