Lula enchante les Brésiliens

Le soleil de fin d’après-midi jette une lumière diffuse sur la capitale du Rio Grande do Sul tandis qu’une foule pressée et silencieuse se dirige vers l’Anfiteatro Pôr-do-Sol.

Par Pascale Breton
La Presse
Porto Alegre

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Dans quelques instants, le président du Brésil, Luiz Inacio da Silva doit prendre la parole. Lula, comme tout le monde l’appelle ici, vient saluer les participants et les organisateurs du troisième Forum social mondial (FSM) avant de s’envoler pour Davos, au Forum économique mondial.

Des dizaines de milliers de personnes ont envahi ce vaste parc dont le nom signifie « coucher de soleil » en portugais. Pour les Brésiliens, c’est plutôt le jour qui se lève cependant.

« Je suis conscient que notre élection représente l’espoir, non seulement pour le Brésil, mais aussi pour toute la gauche de l’Amérique latine et le reste du monde », déclare le président Lula, tenant le micro d’une main et gesticulant de l’autre pour appuyer ses paroles prononcées d’une voix chaude et posée.

Au milieu de cette immense scène, entouré de personnalités et de ministres de son gouvernement, face à cette mer de monde qui déferle, drapeaux au vent, Lula a l’air minuscule. Mais ses auditeurs boivent ses paroles, envoûtés.

Un peu en retrait, les vendeurs ont allumé les barbecues pour dorer les brochettes, les épis de maïs sont déjà cuits tandis que les bouteilles de bière et d’eau attendent au frais, dans les glacières. On se croirait un soir de Saint-Jean, sur les plaines d’Abraham ou au parc Maisonneuve.