Accueil > Les Cousins > Brésil > Lula aborde son second mandat avec la volonté d’accélérer la justice sociale
Agence France-Presse
Brasilia. Le lundi 1 janvier 2007
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a promis lundi, dans son discours d’investiture, d’oeuvrer avec « célérité, courage et audace » en faveur de la croissance et de la justice sociale lors de son second mandat, sans céder au populisme.
« Les verbes accélérer, croître et inclure vont régir le Brésil dans les quatre prochaines années », a déclaré Lula dans son discours devant le Congrès brésilien.
« Nous allons débloquer le Brésil pour croître et inclure (les couches sociales défavorisées) plus rapidement », a-t-il assuré.
En costume sombre et cravate à rayures rouges, l’ancien ouvrier-tourneur et dirigeant syndical, âgé de 61 ans, s’est dit « le même par l’énergie et le courage d’agir » qu’il y a quatre ans mais « différent par l’expérience accumulée dans l’art difficile de gouverner ».
« Notre gouvernement n’a jamais été et n’est pas populiste. Ce gouvernement a été, est et sera populaire », a affirmé Lula.
Le chef de l’État a insisté sur sa volonté de favoriser une croissance vigoureuse, sans sacrifier la maîtrise de l’inflation ni le contrôle des finances publiques.
« Je sais que la croissance, pour être rapide, durable et soutenue, doit se faire avec responsabilité en matière budgétaire. Nous ne nous relâcherons en aucune manière sur ce point », a-t-il assuré.
Signe de son engagement en faveur de la justice sociale, après avoir mis en place la bourse pour les familles, dont bénéficient 11,1 millions de foyers pauvres, Lula vient de décider d’augmenter l’an prochain le salaire minimum de 8,6% à 177 dollars.
Lula a cependant repoussé au mois de janvier l’annonce de mesures destinées à doper la croissance et les investissements dans des infrastructures déficientes.
Le Brésil connaît une période de stabilité financière, mais sa croissance n’a pas dépassé 2,7% par an en moyenne depuis l’arrivée de Lula au pouvoir, ce qui le place en queue de peloton des principaux pays émergents. Industriels et critiques de gauche fustigent le niveau élevé des taux d’intérêt.
Avant son investiture, le chef de l’État avait descendu sous la pluie l’Esplanade des ministères, longue de près de deux kilomètres, qui sépare la cathédrale du Parlement, deux bâtiments conçus par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, dans une Rolls Royce décapotable, aux côtés de son épouse Marisa Letica, vêtue d’une robe jaune.
Aucun chef d’État étranger ni personnalité étrangère de premier plan ne figurait parmi les 1800 invités officiels.
Le Parti des Travailleurs (PT, gauche) du président Lula a organisé des festivités après la cérémonie. Mais la deuxième investiture de Lula est loin de susciter la même ferveur populaire qu’en 2003, où 150 000 personnes avaient fêté l’arrivée au pouvoir de l’ancien ouvrier.
Le président Lula aborde sa seconde présidence avec une cote de popularité élevée : 52% des Brésiliens approuvent son premier mandat.
En dépit des scandales de corruption de ce premier mandat, qui ont contraint ses principaux collaborateurs à quitter le gouvernement, 58 millions de Brésiliens, soit près de 61% des électeurs, ont à nouveau fait confiance à Lula le 29 octobre pour
conduire leur pays.
Le président Lula va dans l’immédiat gouverner avec un cabinet provisoire. La composition de son nouveau gouvernement dépendra des arbitrages délicats entre la dizaine de partis qui le soutiendront au Parlement. Sa propre formation, le PT, craint quant à elle de devoir lâcher de nombreux portefeuilles au profit du Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), premier groupe parlementaire.