Accueil > Empire et Résistance > Union Européenne > Gréce > Lettre depuis la Grèce : « Crise des Valeurs »
Ce qui a révélé la crise économique mondiale et surtout Européenne de 2008 à la suite de la crise financière de 2007, n’est pas uniquement un manque de compétitivité ni une crise de la dette, même pas le manque de fiabilité du système politique.
La principale caractéristique de cette crise est qu’il s’agit d’une crise des valeurs et d’éthique et ceci apparaît clairement dans l’inadéquation entre les paroles et les actes, entre le discours politique dominant et les faits. Sous cet éclairage, la crise Européenne est une crise existentielle profonde.
Divise le sujet de sa parole et le discours de son acte.
L’inadéquation signifiant signifié est la racine de la transformation de la politique de l’Union Européenne. (Déclaration solennelle de 2000)
La politique appliquée défait les principes qui régissent la construction de l’union Européenne et ses concepts majeurs de : justice sociale, solidarité, dignité, droit à l’éducation et à la santé ou égalité.
Même le concept de démocratie est remplacé par un concept unique, celui de la compétitivité, terme économique lequel en aucun cas ne peut être l’équivalent des valeurs ou des principes des droits de l’homme.
Résultat de cette inadéquation entre un discours apparent idéal et des faits qui ne respectent pas les concepts de ce discours est une dégradation des principes institutionnels, des valeurs et des concepts qui tendaient pendant 50 ans vers une culture unique en Europe.
Le langage politique parait vide de sens sans aucune logique interne, étrange et étranger pour ceux qui l’écoutent créant plutôt une confusion générale et de la barbarie à cause de son inadéquation.
Cette inadéquation du discours politique dominant crée une confusion qui se reflète dans la montée des partis populaires aux positions extrêmes avec un discours fasciste et xénophobe ou encore à des positions et des pratiques nazies.
Par ailleurs nous observons un déplacement et une projection au niveau du discours d’une recherche systématique à placer la faute chez l’autre, le marche financier, les pays du Sud, la dette, discours qui au lieu de permettre la résolution de cette crise ne fait que l’amplifier. D’une part à cause des propos contradictoires et parfois même racistes qui ne démontrent aucune unité ou solidarité à l’intérieur de la communauté Européenne. D’autre part cherche à transférer la solution à plus tard. Tellement tard que pour certains pays sera trop tard. S’agirait il donc seulement d’une faute de décision ou d’une influence exercée de manière a ce que certains pays(les pays du sud) partent d’eux mêmes de l’euro pour constituer ce que l’Allemagne a toujours souhaité : une Europe à plusieurs vitesses ?
Athènes, le 15 juin 2012.