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14 septembre 2006

Les non-alignés invités à exiger la réforme du Conseil de sécurité.

 

Par Patrick Lescot
Agence France-Presse.
La Havane, mercredi 13 septembre 2006.

Les Non-alignés ont été invités mercredi par Cuba à exiger la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU et à trouver un consensus qui permette la « revitalisation » du mouvement pour contrer la « dictature mondiale » impulsée par les États-Unis.

Une des « vedettes » du 14ème sommet du Mouvement des Non-alignés (MNA), le président syrien Bachar el-Assad, qui était attendu mardi soir, s’est finalement désisté, après l’attaque contre l’ambassade des États-Unis à Damas qui a fait quatre morts ce même jour.

Autre adversaire de Washington, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, ami personnel de Fidel Castro, est arrivé mercredi à La Havane, pour son septième séjour dans la capitale cubaine.

« Le Conseil de sécurité doit augmenter le nombre de ses membres, modifier ses méthodes de travail et éradiquer le privilège injuste et humiliant du droit de veto », a déclaré le vice-président cubain Carlos Lage, à l’ouverture des travaux au niveau ministériel du 14è sommet du Mouvement des Non-alignés (MNA).

La réforme du Conseil de sécurité de l’ONU est l’un des thèmes-clés du mouvement, qui réclame sa « démocratisation » et des pouvoirs renforcés pour l’Assemblée générale des 193 pays, parmi lesquels le MNÀ compte 118 membres.

Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, est attendu jeudi à La Havane, où il sera reçu, en principe, par Fidel Castro, convalescent, avant de s’adresser à la cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement attendus.

À la tribune mercredi, Carlos Lage a fustigé « le consensus de Washington, le néo-libéralisme, les multinationales, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale, le gouvernement des États-Unis et des pays puissants », qui imposent à ses yeux « une nouvelle dictature mondiale, avec un discours intolérant et trompeur ».

Trois jours après la commémoration des attentats du 11 septembre aux États-Unis, Carlos Lage est revenu sur le terrorisme, au sujet duquel le sommet prépare une condamnation « sans équivoque », selon un projet de résolution finale.

Le terrorisme, a estimé le vice-président cubain, « n’est pas la conséquence d’idéologies radicales qui doivent être balayées avec des bombes et des missiles ».

« Le terrorisme, a-t-il affirmé, est la conséquence de l’injustice, du manque d’éducation et de culture, de la pauvreté et des inégalités, de l’humiliation dont souffrent des nations entières, du mépris, de l’arrogance, des abus et des crimes ».

Auparavant, le chef de la diplomatie malaisienne, Seri Hamid Syed Jaafar Albar, dont le pays cède à Cuba la présidence du MNÀ pour trois ans, avait indiqué que le mouvement devait dépasser ses divergences pour parvenir à un consensus.

« Il n’y a pas de document consensuel, plusieurs aspects demeurent qui nécessitent des décisions au cours de ce sommet », a-t-il déclaré, soulignant qu’« il y a encore beaucoup à faire » pour que le MNÀ « exerce une influence à la mesure de (sa) force ».

La « revitalisation » du MNA, un mouvement en perte de vitesse depuis la fin de la guerre froide, est le thème central des Non-alignés depuis le précédent sommet de Kuala Lumpur de 2003 (bien 2003).

Le projet de déclaration finale traite des préoccupations des Non-alignés au niveau mondial et régional, ainsi que des questions de développement et des droits de l’homme.

D’autre part, M. Lage a indiqué que Fidel Castro, officiellement « chef de la délégation » cubaine mais qui n’est pas encore apparu au sommet, se rétablissait après son intervention chirurgicale annoncée le 31 juillet.

Son frère cadet Raul, qui assure l’intérim depuis cette date, a assuré que le président cubain était néanmoins très actif pour le sommet et « donnait des ordres » au téléphone.

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