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16 de agosto de 2002

Les manoeuvres du FMI en Argentine

 

Les derniers sondages réalisés et largement diffusés par les médias, ont confirmé ce qui était déjà de notoriété publique: la majorité des citoyens rejettent les accords que les dirigeants politiques argentins tentent de conclure avec le FMI.

Por Naúm Minsburg

Dans ce contexte, il est opportun d’analyser, quoique très brièvement,l’histoire des relations entre notre pays et le FMI (le Fonds monétaire international créé en 1944) qui commence avec le gouvernement appelé " la révolution libératrice " et avec le premier crédit obtenu en 1958 sous le gouvernement du Dr Arturo
Frondizi.

Dès lors, le Fonds et son " bras de fer ", la Banque
mondiale, ont eu une influence capitale sur le développement socio-économique de notre pays, en imposant des conditions à sa convenance et selon
les intérêts des grandes puissances mondiales, essentiellement des États-Unis.

Mais nous ferions preuve d’étroitesse d’esprit en ignorant les conditions imposées par le Fonds, une évidente connivence avec les intérêts des grands capitaux locaux et des filiales des corporations
transnationales étrangères, auxquels se sont par la suite ajoutées les opérations financières du grand capital international.

Le but de cet article n’est pas d’effectuer une analyse
historique et détaillée; arrêtons-nous simplement aux derniers mois.

L’Argentine est passée du statut d’élève exemplaire, en
appliquant inconditionnellement les directives du FMI, à la position de mauvaise élève qui doit se mettre à genoux pour avoir osé proclamer publiquement sa situation réelle, c’est-à-dire celle de ne plus
pouvoir assumer le paiement de sa dette extérieure.

Comme si le FMI ne savait pas qu’un modèle basé, sur un
taux de change fictif imposé de force, sur l’ouverture sans restrictions auximportations de biens et de capitaux augmentait exagérément l’endettement extérieur et les privatisations à des prix dérisoires et
avec une augmentation de la corruption menaient nécessairement à une impasse et à une situation explosive!

Pour pouvoir maintenir le modèle " ménemiste - cavalliste -delarruiste " qui s’épuisait et dont nous pouvons constater les
résultats, et pour pouvoir faciliter la colossale fuite de capitaux qui s’effectuerait ensuite, Cavallo désigna à la présidence de la Banque centrale un élève scrupuleusement formé par le Fonds, monsieur Mario Blejer. (NTD : Domingo Cavallo fut président de la
Banque centrale sous la dernière dictature militaire, chancelier et ministre de l’économie sous Ménem).

Le FMI, pour accorder son " aide ", a commencé par exiger un " plan économique durable " et tant que ce plan ne serait pas mis en ouvre,la communauté internationale n’apporterait pas son appui à notre pays.
Une condition qui constitue une exigence irréaliste à
l’heure actuelle.

Après les innombrables missions du FMI en Argentine, la
dernière dirigée par l’Indien Anoop Singh (celui-là même qui, avec Mario Blejer, fut l’auteur du désastre indonésien) a imposé aux gouverneurs
argentins la signature du document des " 14 points "
constitué
essentiellement de la réduction extrême et permanente des dépenses de l’état. (NDT : Fonds de retraite, santé, salaires, éducation, services sociaux, etc.)

Il est connu qu’en période de crise économique, la
réduction des
dépenses de l’état ne fait qu’aggraver la situation en
provoquant la
chute des revenus d’impôts, l’augmentation du chômage, l’
appauvrissement critique de la population (plus de la
moitié de la
population en Argentine), la destruction en grande partie
de l’
appareil productif, etc. La crise enclenche un cercle
vicieux infernal
et s’installe de façon permanente.

Voilà la situation en Argentine.

Le 5 février, juste avant qu’Eduardo Duhalde ne soit
officiellement
désigné Président de la nation, Jorge Remes Lenicov, fidèle
disciple
du " cavallisme " (NDT :ministre de l’économie qui n’est
déjà plus en
poste) et le ministre de la " production " qui n’a rien
produit
pendant son court mandat, Ignacio de Mendiguren (NDT :
tous deux
choisis par Duhalde) proclament une dévaluation de notre
monnaie
laquelle se transforme rapidement en une mégadévaluation,
d’une
ampleur jamais vue ni en Turquie, ni en Russie, ni dans les
pays
asiatiques.

Le prétexte avancé, d’une telle absurdité, découlant non
seulement de
l’ineptie et des intérêts de ceux qui l’ont mis de l’avant,
était de "
rendre l’économie nationale plus compétitive afin
d’augmenter nos
exportations de façon débridée ". Comme si la compétitivité
ne
consistait seulement qu’à bénéficier d’un taux de change
disproportionné et ne tenait pas compte de facteurs tels la
qualité, l
’intégration de technologies de pointe, la diligence à
livrer comme
promis, le respect des ententes, etc.

Ces fonctionnaires ont péché par omission en tenant sous
silence qu’
une bonne part de la production nationale, par la faute du "
cavallisme ", dépend de capitaux importés, ce qui influence
à la
hausse le coût final de ce qui est produit localement.

Alors que cette mégadévaluation a fait chuter les revenus
et les
salaires, que l’inflation s’est installée et que se profile
à l’
horizon une hyperinflation, le FMI exige une politique
monétaire
soutenant un cours du dollar flottant!
Durant les dernières semaines, le FMI a ajouté comme
condition
incontournable à son " aide " l’abrogation de deux lois
d’importance
capitale : la loi sur les faillites et la loi de subversion
économique.

La modification de la loi sur les faillites permettra à des
créanciers
étrangers d’acquérir à un coût dérisoire plusieurs sociétés
nationales, amplifiant ainsi le grave processus de perte de
contrôle
de notre économie aux mains d’étrangers.

L’annulation de la loi de subversion économique vise à
protéger d’
éventuelles poursuites les directeurs de banques qui ont
joué un rôle
et collaborent toujours à ce que nous avons appelé " la
plus grande
escroquerie de l’histoire ", la dépossession de millions
d’épargnants
piégés dans ce tourbillon infernal. Parallèlement, le pays
a été vidé
financièrement rendant difficile le rétablissement d’un
système
bancaire sérieux, nécessaire à la relance de notre économie.

En définitive, nous considérons que les négociations avec
le FMI
devraient se dérouler en adoptant une position sans
compromis de
défense des intérêts nationaux, en essayant par tous les
moyens de
restructurer sérieusement la dette extérieure, de réaliser
un
véritable et réel plan de relance de l’économie, d’enrayer
graduellement la pauvreté, d’éliminer définitivement le
cancer de la
corruption, et de se réapproprier l’épargne argentine
aujourd’hui
totalement accaparée par la spéculation sur les marchés
boursiers.

Contact pour cet article:
 Naúm Minsburg (Économiste. Membre du Conseil Académique de ATTAC-Argentine): naumin@netizen.com.ar
 Traduction. coorditrad@attac.org traducteurs bénévoles.

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