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2 novembre 2006

Les forces fédérales mexicaines peinent à prendre le contrôle total d’Oaxaca

 

Les forces fédérales envoyées à Oaxaca, dans le sud du Mexique, n’avaient toujours pas pris mercredi le contrôle de l’ensemble de l’agglomération, trois jours après l’opération visant à mettre un terme à cinq mois d’occupation par des enseignants en grève.

Agence France-Presse
Oaxaca, Mexique. Le mercredi 1 novembre 2006.

L’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), qui regroupe les instituteurs et diverses organisations indiennes, a abandonné le centre de la ville mais continue de contrôler plusieurs quartiers périphériques d’Oaxaca, dont le campus universitaire, et des bâtiments publics.

Selon le porte-parole de l’APPO, « la tentative d’occupation de la ville (par la police) a totalement échoué ». Chassée de la place principale du Zocalo, l’APPO a installé un nouveau campement, à 500 mètres de là.

L’APPO réclame, tout comme le Parlement mexicain, la démission du gouverneur de l’État d’Oaxaca, Ulises Ruiz.

Actuellement, Ulises Ruiz vit à Mexico, à 450 km d’Oaxaca, sa sécurité ne pouvant être assurée dans cette ville. Les pressions en faveur de sa démission ne faiblissent pas, mais les célébrations de la Toussaint pourraient lui donner un répit de quelques jours.

Ses partisans, qui ont manifesté mardi à Oaxaca, espèrent que la police fédérale préventive (PFP) va en finir avec l’APPO. « Je pense que la PFP a sa stratégie et que même si certaines zones sont aux mains de l’APPO, elle peut en prendre le contrôle », a estimé Juan Aragon, un ingénieur de 45 ans.

Dans le centre d’Oaxaca, la plupart des commerces sont fermés et les commerçants se plaignent de la présence policière, qui a fait fuir les clients. « C’est pire que quand l’APPO était là », se lamente Victoria Castellanos, propriétaire d’un petit restaurant.

8.000 opposants manifestent dans le calme

Huit mille personnes opposées au gouverneur de l’État mexicain d’Oaxaca, Ulises Ruiz, ont manifesté mercredi dans cette ville du sud du Mexique, où la police fédérale s’est déployée dimanche pour mettre un fin à un mouvement de protestation.

Les policiers fédéraux, dépêchées sur place pour lever le blocus d’une partie de cette ville touristique par des enseignants qui la paralysaient depuis cinq mois, ne contrôlent que le coeur de l’agglomération.

L’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), qui regroupe les instituteurs et diverses organisations indiennes, exige le retrait des 4.500 hommes de la police fédérale préventive (PFP) et la démission du gouverneur, accusé de corruption et de répression policière.

Sans chercher l’affrontement avec les forces de l’ordre, les manifestants scandaient « Ulises (Ruiz) est déjà tombé » et « PFP hors d’Oaxaca ».

Ils ont déposé aux abords de la place centrale du Zocalo, quartier général de la PFP, un cercueil au nom du gouverneur ainsi que des offrandes, à l’occasion de la célébration de la Toussaint, pour rendre hommage aux dix compagnons de lutte tués depuis le début du mouvement de protestation.

La PFP a repris le contrôle mercredi d’une chaîne de télévision locale sous l’autorité du gouverneur, dont les locaux avaient été occupés par les opposants.

L’APPO réclame, tout comme le Parlement mexicain, la démission du gouverneur.

Les opposants au gouverneur d’Oaxaca dénoncent tortures et disparitions

L’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), qui réclame la démission du gouverneur de l’État Ulises Ruiz et le départ des forces fédérales, a dénoncé mercredi des actes de tortures de la part des policiers fédéraux et des disparitions de militants du mouvement.

« Ils torturent nos camarades détenus et disparus. Aujourd’hui huit d’entre eux ont été libérés, tous ont été torturés sauvagement par la PFP (Police fédérale préventive) », a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’APPO, Florentino Perez.

L’APPO évoque « plusieurs dizaines » de personnes arrêtées ou portées disparus, après l’intervention des forces de l’ordre fédérales de dimanche.

Des familles des victimes ont prévenu l’APPO qui a saisi des organisations de défense des droits de l’Homme.

La PFP a pris dimanche le contrôle du centre d’Oaxaca, occupé par les instituteurs en grève et les militants de l’APPO depuis cinq mois, mais peine à étendre son emprise au reste de l’agglomération.

Les manifestants se sont retranchés dans le campus universitaire et maintiennent des barricades dans plusieurs quartiers.

Le Parlement s’est joint lundi à l’APPO pour exiger la démission du gouverneur d’Oaxaca, un politicien corrompu et répresseur selon ses détracteurs.

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