recherche

Accueil > Argentine > Économie > Agroalimentaire > Les effets desastreux du changement climatique en amérique latine.

7 avril 2007

Les effets desastreux du changement climatique en amérique latine.

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

El Correo. Paris, le 5 avril 2007.

Rosario, Argentine
avril 2007

Selon le rapport des experts sur les impacts du changement climatique publié à Bruxelles, l’amérique latine pourrait perdre la moitié de ses terres agricoles. Des "dizaines de millions" d’individus seraient exposés à la famine, et 60 à 150 M aux pénuries d’eau douce (jusqu’à 400 M en 2080), selon les scénarios économiques et démographiques envisagés par le Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec, sous l’égide de l’ONU).

Le continent a déjà subi ces dernières années une succession d’événements extrêmes : pluies diluviennes au Venezuela, inondations dans la Pampa argentine, sécheresses en Amazonie, tempêtes de grêle en Bolivie et une saison record de cyclone dans le bassin Caraïbes, alors que les précipitations baissaient plus au sud, au Chili, dans le sud du Pérou et le sud-ouest de l’Argentine.

Surtout, avec la hausse des températures déjà enregistrée (+1°C en Amérique centrale et du sud en un siècle, contre +0,74°C pour la moyenne mondiale) les glaciers andins se retirent et cette tendance devient "critique" en Bolivie, au Pérou, en Colombie et en Equateur.

"La disponibilité de l’eau destinée à la consommation et à l’hydroélectricité est déjà compromise" et le problème devrait s’accentuer à l’avenir pour devenir "chronique", si aucune mesure n’est prise, indique le document, alors que dans son dernier rapport scientifique publié en janvier, le Giec prévoyait une hausse moyenne du thermomètre de + 1,8 à 4°C d’ici 2100, mais pouvant aller jusqu’à 6,4°.

L’ensemble des récoltes et l’élevage devrait décliner à partir de la décennie 2020, sauf la production de soja, qui augmentera dans les zones tempérées.

Près des trois-quarts des terres sont déjà "modérément ou gravement" affectées par un processus de dégradation qui progresse à un "rythme très élevé", en particulier en forêt, également menacée par les incendies. Celle-ci va laisser place à la savane en Amazonie orientale et dans les forêts d’Amérique centrale et du sud du Mexique.

Le document rappelle que l’Amérique Latine abrite sept des 25 principaux sites à forte concentration d’espèces endémiques qui sont en train de perdre leur habitat naturel (papillons, grenouilles, reptiles, mammifères). Cependant, la création de corridors écologiques et de réserves naturelles pour la préservation de la biodversité pourra constituer une parade au réchauffement.

La montée du niveau des océans - de 20 à 60 cm d’ici la fin du siècle, selon les prévisions scientifiques du Giec - va "très probablement" provoquer des inondations dans les terres basses comme au Salvador, au Guyana et dans l’estuaire du Rio de la Plata autour de Buenos Aires et affecter l’industrie touristique sur les plages du Mexique et d’Uruguay.

Le phénomène risque également de mettre en péril les mangroves du Brésil, d’Equateur, du Venezuela et de Colombie, tandis que le réchauffement de la température de l’eau menace les coraux au large du Mexique et du Panama et les récifs coralliens du Belize, classés au patrimoine mondial de l’humanité.

Retour en haut de la page

El Correo

|

Patte blanche

|

Plan du site