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Les cubains se rendaient aux urnes dimanche pour élire les 609 membres de leur assemblée nationale, un scrutin qualifié de parodie par la dissidence.Le président cubain Fidel Castro, revétu de son habituel treillis vert olive, a voté quant à lui à 10H00 (17H00 GMT) à Santiago de Cuba, dans l’est du pays, province dont il est candidat au parlement.
Par Marie Sanz
Agence France-Presse, La Havane
Dans la capitale cubaine, où règne un froid inhabituel, les bureaux de vote installés le plus souvent dans des écoles ont été ouverts dès 7 heures du matin (12h00 GMT) jusqu’à 18 heures, de même qu’aux quatre coins de l’ile. Les électeurs sont accompagnés aux urnes par des Pionniers, en chemise blanche et foulard bleu, l’organisation des enfants cubains en âge scolaire.
La radio et la télévision d’état ont commencé leurs émissions dès 06H30 (12H30 GMT) avec unprogramme spécial sur le scrutin, émaillée d’interviews appuyant les « candidats du peuple », vantant la révolution cubaine et multipliant appels et consignes à la population pour qu’elle « exerce son droit au vote unique ».
Diverses organisations de la dissidence - illégale mais tolérée- ont pour leur part contesté le scrutin et appelé à l’abstention ou au vote blanc, qualifiant les élections de « farce » et de « parodie ».
Le président cubain Fidel Castro, revétu de son habituel treillis vert olive, a voté quant à lui à 10H00 (17H00 GMT) à Santiago de Cuba, dans l’est du pays, province dont il est candidat au parlement.
« Je note un intérêt plus grand pour ces élections » a-t-il déclaré à la télévision cubaine, vantant les candidats à l’Assemblée Nationale qui possèdent tous, selon lui, « de grandes qualités humaines et une plus grande culture ». Il a ajouté qu’il n’autoriserait « jamais » des observateurs internationaux pour surveiller le processus électoral cubain. « Nous n’en avons pas besoin » a-t-il assuré.
Les élections interviennent tous les cinq ans et doivent permettre aux 8,2 millions d’électeurs cubains, âgés de plus de 16 ans, de voter à travers plus de 37.000 collèges électoraux pour 609 sièges de députés et 1.119 délégués des 14 assemblées provinciales.
Dans un premier temps des délégués sont élus au sein d’assemblées municipales qui, ultérieurement, nomment la moitié des députés à l’assemblée nationale du pouvoir populaire (parlement). Les autres 50% des députés sont désignés par une « Commission de candidatures », formée de législateurs qui reçoivent des propositions des directions nationales des organisations de masse de l’île communiste.
Parmi les 609 candidats aux 609 postes de députés figurent notamment Juan Miguel González, le père du petit naufragé Elián González, au coeur d’une saga politico-judiciaire avec les États-Unis il y a trois ans, la championne mondiale de javelot Osleidys Menéndez et le peintre Alexis Leyva (K’cho).
Diverses organisations dissidentes ont pour leur part contesté le scrutin de dimanche et certaines ont indiqué qu’elles comptaient envoyer des observateurs dans les bureaux de vote.
« Nous n’allons pas voter car ce serait légitimer un processus dans lequel nous ne croyons pas » a déclaré pour sa part à l’AFP le dissident Elizardo Sánchez, président de la Commission des Droits de l’Homme et de la Réconciliation.
Dans un communiqué, la dissidence cubaine liée au Projet Varela a dénoncé ces élections comme étant « antidémocratiques et allant à l’encontre de la souveraineté du peuple ». Estimant que le « processus est totalement vicié et manque de légitimité démocratique », l’organisation a exhorté les Cubains à « ne pas aller voter, à annuler leur bulletin ou à voter blanc ».
Les opposants ont dénoncé « la triste réalité de Cuba aujourd’hui. Nous vivons une situation anormale, contrôlée par un parti unique, totalitaire, obsolète et capable de tout pour se maintenir au pouvoir ».
Lors des élections générales de 1998, la participation avait atteint 98.35%, selon les chiffres officiels, avec 1,64% de bulletins nuls et 3,36% de votes blancs.
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