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Agence France-Presse}}
Mexico
Les combattants zapatistes ont refait surface après deux ans de silence total en occupant pacifiquement mercredi soir la ville de San Cristobal de las Casas, dans le Chiapas (sud du Mexique), pour y commémorer le 9ème anniversaire de leur soulèvement contre le pouvoir mexicain.
Quelque 5000 Indiens, femmes et enfants compris, accompagnaient les militants de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), qui portaient leurs traditionnels passe-montagne noirs.
Venus sans leur chef, le sous-commandant Marcos, les zapatistes avaient laissé leurs fusils dans la forêt et ne brandissaient cette fois que des bâtons et des machettes.
Le 1er janvier 1994, ils avaient lancé avec fracas leur mouvement en prenant San Cristobal les armes à la main, passant du coup sur la scène internationale.
Cette fois, guérilleros et Indiens ont protesté pêle-mêle contre l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA - Canada, États-Unis et Mexique) et le Plan Puebla-Panama de développement de la région d’Amérique centrale, tout en réclamant le respect de la loi sur les indigènes et l’amélioration de leur conditions de vie.
Des policiers et militaires mexicains, postés aux entrées de la ville, observaient discrètement et de loin la scène sans chercher à intervenir et, durant la nuit de mercredi à jeudi, les manifestants s’étaient dispersés sans incident.
L’État du Chiapas est l’un des plus pauvres du Mexique et 30 pour cent de sa population de 4 millions d’habitants sont les derniers descendants des Mayas.
Les Indiens du Chipas, comme les paysans dans tout le pays, craignent que l’ouverture du marché agricole - entrée en vigueur mercredi et prévue dans l’ALENA signé le 1er janvier 1994 - ne rende leur situation encore plus difficile en ouvrant les portes aux produits américains.
Les combattants de l’EZLN ne s’étaient plus manifestés depuis leur spectaculaire marche de 3000 kilomètres, Marcos en tête, sur Mexico en mars 2001 pour y réclamer l’application du droit des Indiens.
Le sous-commandant Marcos s’était alors exprimé, à l’invitation du président Vicente Fox récemment élu, à la tribune du Congrès fédéral. Il avait affirmé que le nouveau chef de l’État, qui se vantait de régler le problème du Chiapas en 15 minutes, «n’avait rien réglé du tout», puis était reparti dans sa forêt sans plus jamais reparaître.
Le Congrès avait ensuite ratifié la loi sur les indigènes déjà adoptée l’année précédente mais que le Indiens trouvaient «très insuffisante».
Quant à Marcos, il a refait parler de lui pour la première fois le 30 octobre dernier en publiant dans le quotidien de Mexico La Jornada un poème rendant hommage à ses compagnons de lutte.
Puis, dans une lettre ouverte au même journal, le 30 décembre, il prenait la défense cette fois des séparatistes basques, qualifiant «d’imbécile» le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar et laissant entendre qu’il pourrait entamer une «tournée européenne».