Accueil > Les Cousins > Colombie > Les FARC ne boycotteront pas la présidentielle.
Agence France-Presse
Bogota, le vendredi 12 mai 2006
Les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC - marxistes) ne boycotteront pas l’élection présidentielle du 28 mai et ont appelé vendredi leurs sympathisants à voter pour tout autre candidat que l’actuel président Alvaro Uribe.
« Nous ne sommes pas contre des élections et nous pensons même qu’en ce moment, il faut participer aux élections et voter pour tout candidat différent de l’actuel président fasciste et paramilitaire (ndlr : Alvaro uribe) », a déclaré Raul Reyes, numéro deux des FARC, à l’agence de presse ANNCOL (proche de la guérilla).
« Ce n’est pas qu’il y ait plus de garanties actuellement pour l’opposition », a ajouté Raul Reyes, mais « nous appelons tous les Colombiens à voter à cause du grave danger que représente pour notre nation une éventuelle réélection à la présidence d’Alvaro Uribe ».
« La poursuite d’Uribe à la tête du gouvernement génèrera plus de pauvreté et de misère pour le peuple, plus de répression, plus de mensonges et ne fera qu’intensifier la confrontation politique et militaire avec la guérilla des FARC », a-t-il estimé.
Par ailleurs, Raul Reyes a refusé de désigner un candidat favori de la guérilla sur les six actuellement en lice. Il n’a pas écarté pour le futur dans un cadre « pluraliste, patriotique et démocratique » la participation des FARC à un nouveau gouvernement.
Selon les derniers sondages, M. Uribe dispose d’une avance très confortable sur ses rivaux en vue de la présidentielle avec 56% des intentions de vote, contre 15% pour le candidat du Parti libéral (opposition) Horacio Serpa et 13% pour Carlos Gaviria, postulant de la gauche.
Les FARC ont déjà fait savoir à plusieurs reprises qu’elles refuseraient toute négociation de paix ou échange humanitaire tant que le président Uribe serait au pouvoir.
Les FARC, fortes de 17 000 hommes, réclament la libération de 500 guérilleros détenus en échange de 58 otages, des personnalités militaires et politiques dont trois Américains et la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ancienne candidate des Verts à la présidence colombienne, enlevée le 23 février 2002.