Accueil > Les Cousins > Colombie > Les FARC dénoncent la réélection du « mercenaire privilégié » des ÉU.
La guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) a réagi jeudi pour la première fois à la réélection du président Alvaro Uribe, en dénonçant la victoire du « mercenaire privilégié » des États-Unis.
Par l’Agence France-Presse
Bogota, le jeudi 1 juin 2006.
« Le mercenaire privilégié de l’empire a été réélu », a estimé Ivan Marquez, l’un des chefs des FARC, sur le site Internet de la guérilla. Il a souligné que sa victoire était « précaire » en dépit de son score (62% des voix), en raison de l’importante abstention (60%).
Les FARC, principale guérilla du pays avec 17.000 hommes, avait appelé à voter lors de la présidentielle pour tout autre candidat qu’Uribe, dont elle dénonce la politique de fermeté à son égard et la collusion avec les milices paramilitaires d’extrême droite.
La guérilla marxiste, qui réclame la libération de 500 de ses hommes emprisonnés contre celle de 58 otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, refuse de négocier un accord humanitaire avec le gouvernement tant que le président Uribe sera au pouvoir.
« Le stratégie de prédominance de la Maison-Blanche a gagné une tête de pont avec cette réélection », a poursuivi le chef des rebelles.
Selon lui, « Uribe a été placé comme une bombe visant à désintégrer l’Amérique latine et les Caraïbes afin de faire des affaires et assurer la victoire de la politique néolibérale via les traités de libre-échange ».
La Colombie, l’un des principaux alliés des États-Unis en Amérique latine, a signé un traité de libre échange (TLC) avec Washington.
Le guérillero a dénoncé le triomphe de « la machine d’État », du « vote prudent de la bureaucratie », des « fraudes » et des « pressions des trafiquants de drogue paramilitaires » lors de l’élection présidentielle.
Il a également souligné l’échec, selon lui, de l’actuel chef d’État dans sa promesse de « vaincre la rébellion », mettant en garde contre un envoi massif de soldats américains en Colombie durant son second mandat.
Alvaro Uribe, un avocat conservateur de 53 ans, a remporté dimanche un second mandat consécutif de quatre ans en prônant une politique de main de fer contre les guérillas et le renforcement de la sécurité dans un pays ravagé par plus de 40 ans de guerre civile.
Depuis sa réélection, son gouvernement avait annoncé mardi être disposé à « examiner les chemins de la paix » avec les FARC, sollicitant la médiation de l’Église.