Accueil > Empire et Résistance > Organismes et ONGs de domination > Les États-Unis et l’Union Européenne accusés de plomber les négociations à l’OMC
Un grand groupe de pays incluant l’Inde, le Brésil et l’Australie a demandé vendredi aux délégations du sommet de l’OMC qui se déroule à Hong Kong de recentrer les discussions sur le sujet des échanges agricoles, sans quoi la rencontre pourrait se terminer en échec.
Associated Press
Hong Kong, 15 décembre 2005
Le G20, regroupant les 20 plus grands pays en développement, ainsi que le groupe de Cairns des plus importants exportateurs de produits alimentaires ont accusé l’Union européenne et les États-Unis de plomber les négociations en refusant de baisser davantage leurs subventions agricoles.
« Il est temps qu’ils (l’UE et les États-Unis) se montrent en meneurs », ont estimé ces 27 pays, qui représentent plus de la moitié de la population mondiale, dans un communiqué. « Hong Kong sera une occasion ratée à moins que l’on progresse sur la baisse des barrières douanières sur les échanges agricoles », ont-ils rajouté.
Les États-Unis avaient de leur côté jeudi accusé l’UE de bloquer les discussions en refusant de baisser leurs tarifs sur les produits agricoles. Le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, avait réitéré mercredi qu’il ne proposerait pas de concessions supplémentaires tant que les pays en développement n’ouvriraient pas leurs marchés des services et de l’industrie à la concurrence étrangère. L’UE a déjà proposé une baisse moyenne de 46 % des tarifs sur les produits agricoles.
Le sommet de Hong Kong, qui s’achèvera dimanche, restait toujours dans l’impasse vendredi matin après les réunions nocturnes sur la libéralisation des échanges de produits manufacturés. Je ne « vois pas de mouvement » a commenté une responsable américaine qui ne souhaitait pas être identifiée à cause de la nature sensible des discussions.
Une proposition américaine visant à introduire une baisse significative sur les tarifs industriels dans les pays développés et une baisse moins importante pour les mêmes tarifs dans les pays en développement, soutenue par l’UE et le Japon, a été refusée notamment par l’Inde, le Brésil et l’Argentine, qui souhaitent des baisses moins importantes pour les pays en développement.
Les pays en développement ont justement serré les rangs jeudi. Les représentants de plus de 110 d’entre eux devaient se réunir vendredi matin pour arrêter une position commune sur leurs intérêts vitaux, a souligné Madun Dello, ministre au Commerce de l’île Maurice.