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11 mai 2006

Les États-Unis collecteraient en secret des relevés d’appels téléphoniques.

 

Par Jérôme Bernard
Agence France-Presse
. Washington. Le jeudi 11 mai 2006

L’agence américaine chargée du renseignement électronique, la NSA, collecterait en secret depuis le 11 septembre 2001 des relevés d’appels téléphoniques passés par des millions d’Américains, des révélations qui ont suscité un grand émoi aux États-Unis.

Face à cette émotion, le président George W. Bush est intervenu pour assurer que les activités de la NSA n’empiétaient pas sur la vie privée des Américains.

Selon le quotidien USA Today publié jeudi, « ce programme ne consiste pas pour la NSA à écouter ou à enregistrer des conversations. Mais l’agence de renseignement utilise les informations pour analyser les schémas d’appels pour détecter une activité terroriste ».

« C’est la plus grande base de données jamais constituée dans le monde », selon une des sources ayant une connaissance directe du dossier, citées par le journal. Il s’agit pour la NSA d’étudier comment les réseaux terroristes entrent en contact les uns avec les autres et quels sont leurs liens.

D’après USA Today, la NSA a commencé cette collecte après les attentats du 11 septembre 2001, en utilisant des données fournies par les compagnies de téléphone ATT, Verizon et BellSouth.

Ces révélations viennent s’ajouter à celles publiées en décembre par le quotidien New York Times sur un programme de la NSA pour écouter des appels téléphoniques entre les États-Unis et l’étranger, qui a été autorisé en 2002 par M. Bush sans mandat de la justice. L’administration Bush affirme que ces écoutes controversées sont pleinement légales.

« La vie privée des Américains est protégée avec acharnement, a assuré jeudi M. Bush, lors d’une déclaration télévisée depuis la Maison-Blanche. Nous ne fouillons pas dans la vie personnelle de millions d’Américains innocents ».

Selon lui, les services de renseignement « ciblent strictement Al-Qaeda et ses affiliés » : « Si Al-Qaeda ou des affiliés passent des appels téléphoniques aux États-Unis ou en dehors des États-Unis, nous voulons savoir ce qu’ils disent ».

Le gouvernement américain assure que le programme d’écoutes de la NSA est limité. « Le gouvernement n’écoute pas les conversations téléphoniques à l’intérieur des États-Unis sans autorisation judiciaire », a répété le président américain.

Un peu plus tard, une porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, a dénoncé les fuites d’informations confidentielles dans la presse qui « peuvent mettre en péril notre sécurité nationale ».

Les révélations sur la collecte de relevés téléphoniques ont suscité de vives réactions au Congrès. Le sénateur démocrate Patrick Leahy s’est offusqué de l’existence de cette base de données. « Il faut qu’on sache ce que notre gouvernement fait en espionnant des Américains », a-t-il déclaré.

Le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, John Boehner, s’est dit « préoccupé », tandis que le sénateur démocrate Bill Nelson a appelé à une enquête parlementaire pour savoir pourquoi des compagnies de téléphone ont livré des relevés des appels de leurs clients à la NSA.

Le sénateur républicain, John Cornyn, a réagi en revanche plus prudemment, en estimant qu’il ne fallait pas oublier que « ce qui est en jeu, c’est la sécurité des Américains ».

Selon USA Today, la compagnie téléphonique QWest a refusé de livrer des relevés téléphoniques « parce qu’elle était inquiète des conséquences légales qu’il y aurait à fournir au gouvernement des informations concernant ses clients sans mandat judiciaire ».

Les compagnies de téléphone qui diffusent illégalement des informations sur les appels téléphoniques peuvent être l’objet de lourdes amendes.

Ces nouvelles révélations interviennent alors que le général Michael Hayden, qui a supervisé le programme d’écoutes quand il était à la tête de la NSA de mars 1999 à avril 2005, vient d’être désigné directeur de la CIA par le président Bush et attend d’être confirmé par le Sénat.

Une majorité d’Américains jugent les surveillances téléphoniques justifiées

Agence France-Pressebr
Washington. Le 12 mai 2006

Une nette majorité d’Américains jugent justifiée la surveillance des communications téléphoniques par les autorités américaines, selon un sondage pour le Washington Post et la chaîne de télévision ABC publié vendredi.

Informés jeudi par le quotidien USA Today que l’agence américaine chargée du renseignement électronique, la NSA, collecterait en secret depuis le 11 septembre 2001 des relevés d’appels téléphoniques passés par des millions d’Américains, 63% des Américains jugent ce dispositif justifié.

Seulement 35% jugent cette surveillance « injustifiée ».

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