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27 septembre 2012

Le zèle peu convaincant des « oui-ouistes » pour la ratification du traité budgétaire

par Francis Wurtz *

 

Au fur et à mesure que montent,parmi les electeurs,les adhérents et même les parlementaires du Parti socialiste (et d’ « Europe-écologie- les verts ») , des interrogations sinon une franche hostilité vis-à-vis du traité budgétaire européen,des dirigeants et des personnalités du PS multiplient les interventions en faveur de la ratification de ce texte, décidément mal aimé dans le « peuple de gauche ». Il est intéressant de voir de plus près les arguments utilisés…

Ainsi, le Premier Ministre, Jean-Jacques Ayrault, n’a-t-il pas hésité à rappeler aux élus récalcitrants de sa majorité qui les a fait rois : « Je souhaite que les parlementaires, qui sont devenus députés grâce à l’election de François Hollande comprennent que ce qui compte, c’est d’être solidaire avec son action » - leur a-t-il lancé !Le président du groupe PS à l’Assemblée Nationale, Bruno Leroux, a été plus net encore : à l’entendre, avec ce vote, il ne s’agit pas d’un « débat pour ou contre un traité », mais d’un « débat de soutien ou non au Président de la République » ! Pareil rappel à l’ordre peut éventuellement s’avérer efficace pour discipliner tel élu, mais certainement pas pour convaincre des electeurs…Un argumentaire de quatre pages a donc, parallèlement, été distribué à chaque député. Et c’est à un ancien défenseur du « NON de gauche » au projet de traité constitutionnel en 2005 -aujourd’hui devenu ministre… délégué aux Affaires européennes- , Bernard Cazeneuve, qu’il est revenu d’en défendre l’idée maîtresse : grâce à François Hollande, la « réorientation européenne » est engagée, et la non-ratification du traité budgétaire casserait cette dynamique pleine d’espoir… Depuis, des ténors socialistes s’empressent, chacun dans son registre,de populariser cette thèse, avec un zèle qui ne contribue guère à sa crédibilité.

Ainsi,une étoile montante du parti présidentiel, l’économiste Karine Berger, va-t-elle chercher très loin sa justification du vote favorable au traité budgétaire, en affirmant sans rire que « le Président de la République a su convaincre en l’espace de quelques semaines notre partenaire allemand (de) la réorientation de l’Europe !  » Angela Merkel doit se demander s’il s’agit là d’une forme d’humour français.

L’ancienne garde des sceaux du gouvernement Jospin, Elisabeth Guigou, voit, pour sa part, dans cette « réorientation » engagée par François Hollande «  une première étape vers une Europe plus juste, plus solidaire et plus forte ». Et naturellement, pour « consolider l’acquis », il faut valider le traité budgétaire. CQFD.

Quant à l’ineffable Jacques Attali, il se félicite de ce que l’action de l’actuel Président -et « aussi les circonstances », ajoute-t-il prudemment- aient abouti à « un changement radical ». Et l’ex-président de la commission naguère chargée par Nicolas Sarkozy de réfléchir aux « réformes » à engager en France pour « libérer la croissance » de réitérer quelques unes de ses propositions, qui en disent long sur sa conception de la « réorientation » des politiques à promouvoir : « réduire le nombre,les pouvoirs et les engagements financiers des collectivités territoriales » ; « concentrer les allocations familiales sur les personnes qui en ont vraiment besoin » ; ou encore « améliorer la compétitivité en réduisant les charges des entreprises et en augmentant la TVA ou la CSG »…Lui aussi considère le traité budgétaire comme une « étape indispensable ». Le traité austéritaire a les laudateurs qu’il mérite…

Blog. Paris, le 27 Septembre 2012

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