Accueil > Les Cousins > Pérou > Le ton monte au Pérou à deux semaines de la présidentielle
À deux semaines de l’élection présidentielle le ton monte au Pérou entre les deux candidats, le nationaliste Ollanta Humala et l’ancien président social-démocrate Alan Garcia qui s’accusent mutuellement de mener « une guerre sale ».
Par l’Agence France-Presse
Lima, le samedi 20 mai 2006
L’ex-président Alan Garcia (1985-1990) devance de douze points dans les sondages son rival, le militaire nationaliste Ollanta Humala, un admirateur du président vénézuélien Hugo Chavez.
Après de longues et laborieuses négociations, les deux candidats qui s’accusent de mener une « guerre sale » sont parvenus à se mettre d’accord sur l’organisation d’un débat télévisé dimanche soir.
Vladimiro Montesinos, l’ancien chef des services secrets et conseiller du président Alberto Fujimori, a accusé vendredi soir le lieutenant colonel Ollanta Humala d’avoir fomenté une fausse rébellion en 2000 pour lui permettre de s’enfuir discrètement du Pérou alors qu’il était recherché par la police.
Capturé ensuite puis condamné pour corruption, M. Montesinos, aujourd’hui en prison, était parvenu à s’enfuir du Pérou à bord d’un voilier.
Selon lui, la « rébellion » de M. Humala n’était qu’une « farce », un leurre, une « manipulation » servant de rideau de fumée pour distraire l’attention des autorités.
Le militaire nationaliste Ollanta Humala s’est indigné dans la nuit de vendredi à samedi de cette « accusation sans fondement » formulée en pleine campagne électorale à deux semaines des élections.
M. Humala a accusé son rival Alan Garcia de profiter de cette accusation.
« Je suis indigné des accusations de Montesinos qui entache mon honneur » a-t-il déclaré furieux. « Je me pose la question : à qui profite les déclarations du délinquant Montesinos ? Elles profitent à Alan Garcia ».
En octobre 2000, dans des conditions assez confuses, Ollanta Humala et son frère Antauro, tout les deux officiers, s’étaient soulevés trois jours dans le sud du Pérou contre le gouvernement d’Alberto Fujimori.
Arrêtés les deux militaires furent ensuite libérés et considérés par certains comme des héros après la démission surprise en novembre 2000 d’Alberto Fujimori accusé lui-même de corruption et sa fuite au Japon.